At the movies – 73 (1990s, 2000s, 2010s)

Ad Astra de James Gray

Chain Reaction, Andrew Davis (1996) – 3/5: un thriller avec courses poursuites et explosions dans le milieu scientifique au scénario un peu trop compliqué. Avec un bon point pour la manière dont Chicago est filmé. Et avec Keanu Reeves (raison pour laquelle j’ai vu ce film, sinon cela n’en vaut pas la peine), Morgan Freeman et Rachel Weisz. #theKeanuReevesFilmography

The Celluloid Closet, Rob Espstein & Jeffrey Friedman (1995) – 3,5/5: j’ai tourné autour du livre de Vito Russo mais sans me décider à le lire, j’ai plutôt regardé le documentaire qui en est tiré. Même s’il est très intéressant, racontant comment les gays ont été montrés à Hollywood pendant l’histoire du cinéma, il a bien vieilli. Entre 1995 (et la sortie du film Philadelphia) et aujourd’hui, il y a eu tant de nouveaux films sur le sujet, montrant la communauté LGBTQIA+ dans la vie de tous les jours, et sans insister sur l’aspect négatif comme c’était souvent le cas auparavant.

Minority Report, Steven Spielberg (2002) – 4/5: 2054 – Washington: John Anderton (Tom Cruise) est un policier qui travaille pour la division de précrime. Il est en effet possible maintenant d’arrêter les meurtriers avant qu’ils ne commettent leur acte grâce à un trio de voyants et le taux de meurtres est passé à zéro dans la capitale américaine. Une loi va être votée pour que le système soit appliqué à l’ensemble des USA, mais un agent du FBI (Colin Farrell) mène l’enquête. A ce moment, Anderton est compromis et devra sauver sa peau à tout prix. C’est du plus pur cinéma d’anticipation, basé sur une nouvelle de Philip K. Dick; on y retrouve un monde futur où chaque personne est reconnue et contrôlée partout où elle va grâce à des technologies très poussées, où la loi et l’ordre priment (à part dans certains quartiers délaissés). J’ai beaucoup aimé ce film, plein de suspense, mais qui pose aussi des questions morales importantes. Et même si je n’accroche vraiment pas à Tom Cruise, il fait le job. Par contre, il y a un peu beaucoup de rideaux volant au vent… (vu pour le boulot, mais c’était une bonne pêche)

Ad Astra, James Gray (2019) – 4/5: dans un futur proche, le monde a conquis une partie de l’espace, mais un phénomène inconnu menace la destruction de la terre. Roy McBride (Brad Pitt), astronaute très compétent, est envoyé en mission, une mission où il pourrait revoir son père porté disparu il y a longtemps, et qui est peut-être à la source du problème. C’est un film très introspectif, avec voix off et beaucoup de silences, mais aussi avec un score de Max Richter qui porte le film. On n’est pas dans un space opera, mais plutôt dans un film qui analyse les émotions humaines qui finalement ne sont pas très différentes de celle d’aujourd’hui malgré l’installation d’une base sur la lune et sur Mars. Il y a la même bureaucratie opaque, les mêmes activités sans intérêt, et chacun fait son boulot sans se poser des questions. (vu pour le boulot, mais comme pour le précédent, c’était une bonne pêche). Il peut s’intégrer au challenge marsien organisé par ta d loi du cine sur le blog de dasola.

Reel Injun (Hollywood et les Indiens), Neil Diamond, Catherine Bainbridge & Jeremiah Hayes (Canada, 2009) – 4/5: Neil Diamond, Cree du Québec, s’interroge sur la condition et l’image de l’Indien. Il part en roadtrip aux USA pour explorer leur représentation au cinéma. Il passe par des réserves puis va à Hollywood et interviewe de nombreuses personnes sur le sujet. C’est un documentaire assez passionnant, partant du point de vue des Premières Nations. Il montre l’évolution de l’image, positive dans le cinéma muet, puis devenant celle du méchant sauvage, et connaissant un nouveau changement à partir des années 1970. Le documentaire se termine par un nouveau type de films, réalisés par des autochtones eux-mêmes. Dommage que le documentaire date déjà de 2009, j’aurais aimé connaître la suite de l’histoire.

Feeling Minnesota, Steven Baigelman (1996) – 1/5: s’il n’y avait pas eu Keanu Reeves dans ce film, j’aurais abandonné tout de suite (j’ai finalement regardé en accéléré, détectant Courtney Love au passage). Ça commence avec beaucoup de violence envers une femme (Cameron Diaz), continue par une scène de sexe habillé, et l’histoire devient très compliquée et le tout est mal construit. #theKeanuReevesFilmography

Mr. Wong’s World, Christian Shidlowski (Allemagne, 2007): Jeffey Wong est un homme d’affaires canadien d’origine chinoise qui a amassé une certaine richesse. A Shanghai, il a décidé de sauver le patrimoine des maisons anciennes qui vont être démolies puis reconstruit les maisons ou temples ailleurs, selon les techniques du passé, en y intégrant ces éléments (des portes, des linteaux…). Le documentaire est construit au début comme une aventure, avec une musique assez entraînante, mais le rythme retombe assez vite. Le documentaire est déjà assez ancien et je n’ai pas trouvé de traces de Wong aujourd’hui. Qu’est-il advenu de son projet ? (vu pour le boulot)

Riverrun

Danton Remoto, Riverrun: Danilo Cruz grandit aux Philippines, il habite avec sa famille près d’une base militaire où travaille son père. Il raconte par petites vignettes la vie quotidienne, son enfance, son parcours à l’école, les déménagements successifs… et un sentiment qui l’habite, qu’il n’est pas comme les autres garçons. Dès l’enfance, il se sent attiré par eux, et toute la communauté l’a remarqué, ce qui engendre parfois des frictions qu’il ne comprend pas toujours. Au travers de ce parcours personnel transparait l’histoire des Philippines, la dictature de Ferdinand Marcos et le rôle de son épouse, mais aussi des événements mondiaux comme le premier pas sur la lune.

Danilo est quelque part l’alter ego de l’auteur, Danton Remoto (1963), qui est journaliste, essayiste, poète, traducteur et romancier, et défenseur de la communauté LGBTQIA+ aux Philippines. Il rédige ses livres et poèmes en anglais et philippin. Son écriture est belle, on sent qu’il est poète, mais cela reste un roman. Il décrit les détails de la vie aux Philippines, les logements, le système scolaire, la nature, les arbres… La chronologie des vignettes n’est pas entièrement respectée et cela engendre un agréable chaos qui ajoute une certaine saveur au roman. J’ai beaucoup accroché à ce récit de « coming of age » venant d’un pays que je ne connais pas du tout et j’ai découvert un auteur qui me plaît beaucoup.

J’ai découvert ce livre sur l’Asian Review of Books, et c’est donc un premier livre philippin (pour moi) pour l’activité sur les littératures d’Asie du Sud-Est.

Danton Remoto, Riverrun, Penguin, 2020, 216p. (première publication en 2015, non traduit)

At the movies – 71 (2020s)

Perfect Days de Wim Wenders

La déesse des mouches à feu, Anaïs Barbeau-Lavalette (Canada, 2020) – 3/5: années 1990, Québec – les parents de Catherine ont de violentes disputes et se séparent tandis que Catherine part à la dérive. Elle a 16 ans et se cherche, elle est attirée par le petit ami d’une rivale à l’école. Lui est attiré par elle. Elle se lie également d’amitié avec Marie qui l’initie à la drogue et qui l’inclut dans son groupe d’amis très grunge. Elle consomme de plus en plus, ses parents continuant à se disputer. C’est un film de coming of age en plus pur québécois (je n’ai pas tout compris) avec des moments qui sont beaux et d’autres tristes mais il y a une série de clichés, des images déjà vues même si elles sont belles. Pas mal mais aurait pu être mieux. Un bon point quand même pour la chanson « Do you love me now » des Breeders. #52FilmsByWomen (vu pour le boulot)

About Kim Sohee (ou Next Sohee), July Jung (Corée, 2022) – 4/5: pour compléter ses études, Sohee est engagée comme stagiaire dans une société de téléphonie. Il s’agit en fait d’un job de call center où la compétition est énorme. Elle tente de suivre le rythme, devenant la meilleure téléphoniste mais lorsqu’on lui dénie les primes qu’on lui a promis, elle dépérit. Ce film, basé sur une histoire vraie, est un sombre portrait du milieu du travail en Corée. La compétition est partout et des tableaux classent les sociétés et les employés à tout moment. Le seul but est de passer en première place, peu importe le client ou l’employé (certains clients dans le film sont appelés jusqu’à 28 fois avant qu’ils puissent résilier leur contrat). C’est un film dur qui montre un monde inhumain, où les femmes ne sont pas les seules victimes, mais juste un peu plus quand même quand on voit que les directeurs sont tous des hommes. C’est aussi un film très prenant, que j’ai vu en une fois malgré ses 137 minutes. #52FilmsByWomen – Ce film peut être cité dans l’activité autour des mondes du travail organisé par Ingannmic. (Comme c’est un film, et que ma notice est courte, je ne mets pas le logo).

Armageddon Time, James Gray (2022) – 2,5/5: années 1980, New York – Paul Graff (Banks Repeta) va à l’école publique et suite à ses pitreries en classe se fait un ami, Johnny (Jaylin Webb). Paul est d’une famille juive aisée dont les diverses générations se retrouvent régulièrement pendant des repas souvent assez animés; Johnny est noir et vit avec sa grand-mère qui perd la tête, mais on n’en saura pas beaucoup plus sur lui. Paul est parfois un peu trop rêveur et est uniquement compris par son grand-père (Anthony Hopkins). Le film analyse l’impossible amitié entre les deux garçons, le racisme, l’inégalité. J’ai eu du mal avec certains passages que j’ai trouvé psychologiquement très violents et j’ai regretté que le film se focalise sur les blancs, sur la voie à suivre pour réussir, oubliant de s’intéresser au personnage de Johnny qui me semblait bien plus intéressant que les névroses d’une famille juive.

All of Us Strangers, Andrew Haigh (Royaume-Uni, 2023) – 4/5: un soir, quasi seul dans son immeuble avec vue sur Londres, Adam (Andrew Scott) rencontre son voisin Harry (Paul Mescal). Ils sont attirés l’un par l’autre et se rapprochent. Parallèlement, Adam continue l’écriture de son roman (ou scénario ?) et retourne voir la maison de ses parents. Bien qu’ils soient décédés quand Adam avait 12 ans, ils y vivent toujours, sans avoir vieilli. Ils accueillent Adam à bras ouverts et ont des conversations sur ce qu’il est devenu. C’est un film très triste, très touchant, très mélancolique. Il montre comment l’homosexualité était considérée comme quelque de chose de bizarre dans les années 1980 et que ce n’était pas facile pour un jeune garçon à cette époque. Il montre aussi des parents qui essaient de comprendre. Ainsi qu’une relation actuelle, sans attaches mais avec beaucoup de sensibilité et de retenue. J’ai beaucoup aimé.

Strange Way of Life, Pedro Almodóvar (Espagne, 2023) – 3/5: Pedro Pascal et Ethan Hawke jouent deux cowboys amoureux dans cette courte histoire de trente minutes. Mais le premier est le père d’un tueur recherché par le second. Pas mal mais un peu court et pas très développé.

Perfect Days, Wim Wenders (Allemagne-Japon, 2023) – 4/5: Hirayama (Koji Yakusha) a une vie très répétitive, chaque matin il se lève et part pour son travail, il nettoie les toilettes publiques de Tokyo. Il prend des photos des arbres, il va au sento, il mange tous les soirs au même endroit. Chaque jour se répète mais il apprécie cette vie très régulée. Et parfois des petites choses se passent. J’ai beaucoup aimé ce portrait d’un homme qui prend du plaisir aux choses simples. Et puis ces images de Tokyo qui donnent envie d’y retourner. Un très beau film. (Ce film-ci pourrait peut-être aussi participer à l’activité autour des mondes du travail organisé par Ingannmic.)

Deux ratés pour des raisons complètement différentes: L’arbre aux papillons d’or (Pham Thiên Ân, Vietnam, 2023) – trop long et trop lent, du hardcore slow cinema – et Indiana Jones and the Dial of Destiny (James Mangold, 2023) ou comment trop d’effets spéciaux tuent l’effet spécial, et où un scénario prenant et intéressant est totalement absent – bref les films en série des studios américains actuels basés sur une idée qui a fonctionné dans le passé et qu’il faut exploiter et décliner pendant des années alors que le public est lassé depuis longtemps.

The Zone of Interest, Jonathan Glazer (2023) – 3/5: Rudolf Höss (Christian Friedel), commandant du camp d’Auschwitz, et son épouse Hedwig (Sandra Hüller) vivent avec leurs enfants dans une maison au superbe jardin. ll y passent des jours heureux, malgré la proximité du camp de concentration (les murs d’enceinte sont au bord du jardin). C’est un film froid, très distancié (il n’y a pas de gros plans des personnages), aux couleurs légèrement passées. L’esthétisme l’emporte sur l’histoire, quasi inexistante. Et la bande-son enveloppe le spectateur, ainsi que quelques morceaux dissonants composés par Mica Levi. Il y a toujours au loin des bruits dérangeants, des fusillades, des chiens qui aboient tandis que le couple vit sans se rendre compte de rien, surtout Hedwig. Je comprends que ce film marque les esprits, mais ce n’est pas mon cas, je suis restée à distance.

At the movies – 65 (2020s)

Zillion de Robin Pront

Zillion, Robin Pront (Belgique, 2022) – 3/5: Frank Verstraeten (Jonas Vermeulen) raconte sa vie. Nerd fini, moqué à cause de sa petite taille (« de kleine »), il commence sa carrière en fabriquant des pc et, sur les conseils de sa mère, détourne de l’argent du fisc. Il rencontre Dennis Black Magic (Matteo Simoni), le roi du porno, et ensemble ils décident en 1997 d’ouvrir la plus grande discothèque de Belgique, le Zillion. Parallèlement, il a une relation avec Miss Belgique (Charlotte Timmers). Le Zillion devient la place to be, avec des soirées très arrosées et érotiques, rapportant des masses d’argent qu’il faut écouler. Basé sur la vraie histoire de Frank Verstraeten qui a défrayé la chronique à la fin des années 1990 et au début des années 2000, ce film ne pouvait que toucher une corde sensible des Flamands qui ont été le voir en masse. Moi-même j’y ai retrouvé plein d’éléments savoureux. Robin Pront lorgne vers la réalisation à l’américaine, vers les fastes de Babylon, mais il y a un côté très sombre, très belge. J’ai bien aimé mais je ne suis pas totalement convaincue par le film, sauf par Matteo Simoni qui est fantastique dans son rôle et tout juste incompréhensible, ne parlant que du dialecte limbourgeois.

Blue Jean, Georgia Oakley (Royaume-Uni, 2022) – 3,5/5: dans les années 1980, sous l’ère Thatcher, l’homosexualité est critiquée et considérée comme un danger pour les enfants. Jean (Rosy McEwen), lesbienne, enseigne l’éducation physique à des adolescentes, mais l’une d’entre elle découvre son secret. Jean prend peur et tente de se protéger, au détriment de l’adolescente. L’histoire est très belle, surtout dans le dernier quart du film, mettant le doigt sur la difficulté d’être lesbienne dans le passé. Mais j’ai eu beaucoup de mal avec le rôle principal, pour des raisons personnelles: le personnage ressemble trop (physiquement en tous cas) à un prof d’éducation physique que j’ai eu, un bourreau (il n’y a pas de féminin pour ça ?) qui a laissé un traumatisme assez vif et toujours présent. Le genre de prof qui se moque et qui dénigre au lieu d’encourager et de soutenir. Ce qui a laissé des traces profondes au niveau de ma confiance en moi et qui a provoqué un dégoût profond du sport. #52FilmsByWomen

Asteroid City, Wes Anderson (2023) – 3/5: on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment une histoire dans ce film, à part ce rassemblement dans un trou perdu du désert américain dans les années 1950, entrecoupé de plans en noir et blanc d’une pièce de théâtre, et des choses bizarres qui se passent dans le ciel. C’est surtout la forme qui compte dans ce film: les couleurs saturées, l’ambiance fifties, la palette d’acteurs et ce que j’ai le plus aimé, le choix des morceaux, de « Indian Love Call » à « Rose Marie » interprétés par Slim Whitman à « Cattle Call » d’Eddy Arnold. Un clin d’œil à Mars Attacks ?

Anatomie d’une chute, Justine Triet (France, 2023) – 3/5: une femme (Sandra Hüller) est suspectée du meurtre de son mari mais cela pourrait tout autant être un suicide. Leur fils aveugle a été témoin et ce qu’il a entendu (mais aussi son dilemme moral) fera pencher la justice d’un côté ou de l’autre. C’est un film qui va dans l’intimité la plus profonde des personnages, et c’est très juste, surtout le discours du fils. Je n’ai pour ma part pas du tout accroché, trouvant le film trop long (c’est une manie pour le moment, les films de plus de deux heures) et quelque peu ennuyeux. Je n’y ai trouvé que peu d’émotions et une réalisation pas exceptionnelle, me demandant d’où vient cette Palme d’Or. #52FilmsByWomen

Oppenheimer, Christopher Nolan (2023) – 4/5: un impeccable biopic à propos de Robert Oppenheimer qui est à la base de la bombe atomique. C’est long mais le temps ne paraît pas long, c’est très rythmé, découpé en plusieurs histoires parallèles et prend en compte l’avant et l’après. Le film montre d’ailleurs assez bien les rouages tortueux de la politique américaine et cette panique (à l’époque) face au communisme. Cillian Murphy joue parfaitement ce personnage un peu mystérieux et Robert Downey Jr. est méconnaissable comme le sénateur Strauss mais parfait dans ce rôle. J’ai aussi aimé le sound design et la musique de Ludwig Göransson, et puis les chapeaux d’Oppenheimer.

Les filles d’Olfa, Kaouther Ben Hania (Tunisie, 2023) – 4/5: Olfa a quatre filles, deux ne sont plus là. A l’aide d’actrices, Kaouther Ben Hania reconstitue ce qui s’est passé, mais donne également sa place à Olfa et les deux cadettes qui jouent leur propre rôle. Olfa est doublée par une actrice quand la situation est vraiment trop difficile à évoquer. Tout se passe dans des espaces confinés, à l’intérieur, et ça parle de la passation des traumatismes entre générations. Il y a des moments très durs (et je n’ai pas vu venir ce qui allait arriver, aussi parce que je ne lis en général pas les résumés ni ne vois la bande-annonce – et l’amie qui me l’avait conseillé n’avait rien dit) mais aussi des moments lumineux comme cette scène où les quatre sœurs sont ensemble, dans une lumière très douce. Cette scène m’a rappelé Virgin Suicides et Mustang (de Deniz Gamze Ergüven). Contrairement à beaucoup d’autres films vus ces dernières semaines, j’ai vraiment ressenti des émotions. A voir ! #52FilmsByWomen

Septet: The Story of Hong Kong, divers réalisateurs (Hong Kong, 2020) – 4/5: sept réalisateurs de la nouvelle vague hongkongaise racontent l’histoire de Hong Kong en sept courts-métrages:  Sammo Hung, Ann Hui, Patrick Tam, Yuen Woo-ping, Ringo Lam, Johnnie To et Tsui Hark. Chacun s’occupe d’une décennie, mais il manque les années 1970 qui auraient dû être filmées par John Woo mais il était malade. J’ai aimé ces courtes cartes postales de Hong Kong au fil des ans, certaines plus que d’autres comme celle d’Ann Hui, Yuen Woo-ping et Ringo Lam. Ainsi que la dernière de Tsui Hark qui est très méta, et très drôle. On y retrouve aussi quelques-uns des acteurs de la grande époque, de Simon Yam à Lam Suet et on sent une grande nostalgie d’un groupe d’amis (je ne sais pas s’ils le sont) qui regarde en arrière sur une période sans doute révolue.

Jonny Appleseed

Joshua Whitehead, Jonny Appleseed: Jonny, jeune homme amérindien (oji-cri) et queer, raconte les quelques jours qui précèdent son retour dans la réserve indienne où il a vu le jour et où il assistera à l’enterrement de son beau-père. Dans la grande ville de Winnipeg, il gagne sa vie avec du cybersex. Il décrit sa vie de tous les jours, sa relation avec Tias, les histoires du passé, notamment sa relation très intime avec sa kokum, sa grand-mère, qui a très vite remarqué ses différences, le surnommant « Two Spirits ». C’est souvent cru, les émotions sont à fleur de peau, la vie n’est pas facile. Et pourtant c’est très beau, le personnage de Jonny est très attachant.

Est-ce que j’ai été autant séduite qu’Electra et Marie-Claude qui ont conseillé ce livre ? Non, sans doute pas tout à fait, peut-être que c’est lié à la mauvaise passe dans laquelle je suis pour le moment avec mes lectures ? Et donc au fait que j’attendais beaucoup de ce roman ? Peut-être… mais il est clair que cette voix m’a marquée et que je lirai avec plaisir d’autres romans ce jeune auteur.