Lee Maracle, Le chant de Celia: j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman, je ne comprenais pas trop où l’auteur voulait en venir avec cette histoire un peu fantastique de serpent à deux têtes et de vison qui observait les vivants, entrecoupés de chapitres à propos de bûcherons. J’ai failli abandonner, mais j’ai persévéré parce que c’était une lecture commune. Parfois, un roman reste pénible jusqu’au bout, ici, j’ai été subjuguée. Après ces premiers chapitres qui donnent l’impression qu’on lit un roman sans queue ni tête, l’histoire se centre sur Celia qui vit dans une communauté nuu’chalnulth, sur la côte du Pacifique du Canada, près de Vancouver. Elle a un don de voyance mais elle ne sait pas trop comment l’utiliser; elle porte le deuil de son fils qui s’est suicidé. L’histoire prend forme autour de cette communauté, et d’un événement en particulier qui la bouleverse, remettant en question leur vie actuelle et les replongeant dans les traditions ancestrales.
C’est un roman exigeant, surtout au début, mais une fois qu’on est plongé au coeur de l’histoire, on comprend mieux où Lee Maracle veut en venir. C’est un roman sur une communauté autochtone qui a perdu les liens avec les ancêtres et qui renoue avec eux. C’est aussi une réflexion sur la société d’aujourd’hui, régie par l’homme blanc, et sur la possibilité de vivre différemment. Comme je le disais plus haut, j’ai eu beaucoup de mal au début (et je me demande toujours à quoi servent ces chapitres sur les bûcherons, mais peut-être que je n’ai pas fait assez attention dans ma lecture), mais j’ai refermé le livre avec l’impression d’avoir lu quelque chose d’important, de violent mais de très beau aussi.
Une idée piochée chez Marie-Claude, et lue de concert avec Ingannmic (et Electra qui nous rejoindra plus tard).