At the movies – 73 (1990s, 2000s, 2010s)

Ad Astra de James Gray

Chain Reaction, Andrew Davis (1996) – 3/5: un thriller avec courses poursuites et explosions dans le milieu scientifique au scénario un peu trop compliqué. Avec un bon point pour la manière dont Chicago est filmé. Et avec Keanu Reeves (raison pour laquelle j’ai vu ce film, sinon cela n’en vaut pas la peine), Morgan Freeman et Rachel Weisz. #theKeanuReevesFilmography

The Celluloid Closet, Rob Espstein & Jeffrey Friedman (1995) – 3,5/5: j’ai tourné autour du livre de Vito Russo mais sans me décider à le lire, j’ai plutôt regardé le documentaire qui en est tiré. Même s’il est très intéressant, racontant comment les gays ont été montrés à Hollywood pendant l’histoire du cinéma, il a bien vieilli. Entre 1995 (et la sortie du film Philadelphia) et aujourd’hui, il y a eu tant de nouveaux films sur le sujet, montrant la communauté LGBTQIA+ dans la vie de tous les jours, et sans insister sur l’aspect négatif comme c’était souvent le cas auparavant.

Minority Report, Steven Spielberg (2002) – 4/5: 2054 – Washington: John Anderton (Tom Cruise) est un policier qui travaille pour la division de précrime. Il est en effet possible maintenant d’arrêter les meurtriers avant qu’ils ne commettent leur acte grâce à un trio de voyants et le taux de meurtres est passé à zéro dans la capitale américaine. Une loi va être votée pour que le système soit appliqué à l’ensemble des USA, mais un agent du FBI (Colin Farrell) mène l’enquête. A ce moment, Anderton est compromis et devra sauver sa peau à tout prix. C’est du plus pur cinéma d’anticipation, basé sur une nouvelle de Philip K. Dick; on y retrouve un monde futur où chaque personne est reconnue et contrôlée partout où elle va grâce à des technologies très poussées, où la loi et l’ordre priment (à part dans certains quartiers délaissés). J’ai beaucoup aimé ce film, plein de suspense, mais qui pose aussi des questions morales importantes. Et même si je n’accroche vraiment pas à Tom Cruise, il fait le job. Par contre, il y a un peu beaucoup de rideaux volant au vent… (vu pour le boulot, mais c’était une bonne pêche)

Ad Astra, James Gray (2019) – 4/5: dans un futur proche, le monde a conquis une partie de l’espace, mais un phénomène inconnu menace la destruction de la terre. Roy McBride (Brad Pitt), astronaute très compétent, est envoyé en mission, une mission où il pourrait revoir son père porté disparu il y a longtemps, et qui est peut-être à la source du problème. C’est un film très introspectif, avec voix off et beaucoup de silences, mais aussi avec un score de Max Richter qui porte le film. On n’est pas dans un space opera, mais plutôt dans un film qui analyse les émotions humaines qui finalement ne sont pas très différentes de celle d’aujourd’hui malgré l’installation d’une base sur la lune et sur Mars. Il y a la même bureaucratie opaque, les mêmes activités sans intérêt, et chacun fait son boulot sans se poser des questions. (vu pour le boulot, mais comme pour le précédent, c’était une bonne pêche). Il peut s’intégrer au challenge marsien organisé par ta d loi du cine sur le blog de dasola.

Reel Injun (Hollywood et les Indiens), Neil Diamond, Catherine Bainbridge & Jeremiah Hayes (Canada, 2009) – 4/5: Neil Diamond, Cree du Québec, s’interroge sur la condition et l’image de l’Indien. Il part en roadtrip aux USA pour explorer leur représentation au cinéma. Il passe par des réserves puis va à Hollywood et interviewe de nombreuses personnes sur le sujet. C’est un documentaire assez passionnant, partant du point de vue des Premières Nations. Il montre l’évolution de l’image, positive dans le cinéma muet, puis devenant celle du méchant sauvage, et connaissant un nouveau changement à partir des années 1970. Le documentaire se termine par un nouveau type de films, réalisés par des autochtones eux-mêmes. Dommage que le documentaire date déjà de 2009, j’aurais aimé connaître la suite de l’histoire.

Feeling Minnesota, Steven Baigelman (1996) – 1/5: s’il n’y avait pas eu Keanu Reeves dans ce film, j’aurais abandonné tout de suite (j’ai finalement regardé en accéléré, détectant Courtney Love au passage). Ça commence avec beaucoup de violence envers une femme (Cameron Diaz), continue par une scène de sexe habillé, et l’histoire devient très compliquée et le tout est mal construit. #theKeanuReevesFilmography

Mr. Wong’s World, Christian Shidlowski (Allemagne, 2007): Jeffey Wong est un homme d’affaires canadien d’origine chinoise qui a amassé une certaine richesse. A Shanghai, il a décidé de sauver le patrimoine des maisons anciennes qui vont être démolies puis reconstruit les maisons ou temples ailleurs, selon les techniques du passé, en y intégrant ces éléments (des portes, des linteaux…). Le documentaire est construit au début comme une aventure, avec une musique assez entraînante, mais le rythme retombe assez vite. Le documentaire est déjà assez ancien et je n’ai pas trouvé de traces de Wong aujourd’hui. Qu’est-il advenu de son projet ? (vu pour le boulot)

At the movies – 63 (1990s, 2000s)

Exiled de Johnnie To, dans les rues de Macao

Un épisode presqu’exclusivement consacré à Johnnie To, et au cinéma de Hong Kong. J’avais vraiment envie de (re)voir ces films et je lis en parallèle un livre consacré au cinéma néo-noir de la cité-état. J’ai donc regardé certains des films développés dans les articles.

Exiled, Johnnie To (Hong Kong, 2006) – 5/5: deux hommes ont pour mission de tuer un ex-gangster (Nick Cheung) qui a fui à Macao pour vivre avec son épouse et son bébé. Une fois sur place, ils sont confrontés à deux autres hommes avec le même but. Les cinq sont en fait des anciens amis et vont s’associer contre le boss local. Je voulais revoir les films de Johnnie To et je voulais commencer par ceux qui se passent à Macao, une ville qui offre une ambiance toute particulière (j’ai en effet reconnu certains endroits, mais pas le Largo de Lilau de la première scène, or cette rue et place m’ont marquée). Je n’ai pas été déçue: avec ce film, To est au sommet de son art, mêlant fusillades percutantes (à la Sam Peckinpah parfois) et un certain romantisme dégoulinant dans la musique mais aussi dans l’amitié entre les hommes de main (Anthony Wong, Lam Suet, Francis Ng et Roy Cheung). Il y a de l’humour aussi, beaucoup, et souvent à des moments inattendus. J’ai vu beaucoup de Johnnie To à une époque lors du Hong Kong Film Panorama organisé à Cinematek mais j’ai un doute pour celui-ci. M’aurait-il échappé ?

Vengeance, Johnnie To (Hong Kong, 2009) – 4/5: le second film de Johnnie To se passant à Macao. Un homme est assassiné, ainsi que ses deux enfants alors que son épouse (Sylvie Testud) survit miraculeusement. Le père de la femme (Johnny Halliday) arrive à Macao pour la venger. Un peu perdu au départ, il rencontre des tueurs (Anthony Wong, Lam Suet et Lam Ka-tung) qui vont accepter l’affaire. C’est toujours aussi beau, aussi lyrique, et puis il y a ces scènes de violence extrême lors des fusillades, et des touches d’humour. Comme dans beaucoup de films de HK, il y a des scènes de repas. J’aime beaucoup Anthony Wong, par contre Johnny Halliday ne joue pas très bien – heureusement ses dialogues sont limités. Mais To filme très bien son visage vieilli en gros plan.

The Mission, Johnnie To (Hong Kong, 1999) – 4/5: cinq hommes (Anthony Wong, Francis Ng, Jackie Lui, Roy Cheung et Lam Suet) sont engagés pour protéger le chef des triades. Ils apprennent à se connaître dans les moments creux et sont mêlés à quelques fusillades. Ce n’est pas le premier film de Johnnie To mais un des premiers où on sent sa patte de maître du film policier/ de triades, avec un mélange de fusillades très chorégraphiées et d’humour. Le leitmotiv musical reste particulièrement en tête.

Running out of Time, Johnnie To (Hong Kong, 1999) – 3/5: un quatrième film de Johnnie To d’affilée, et sans doute celui que j’aime le moins jusqu’ici, mais quelque part ça se comprend. Il n’y a pas encore le rythme et le lyrisme des productions postérieures mais les éléments comiques sont bien présents (avec évidemment Lam Suet, mais aussi le commissaire croisé dans Exiled, Hui Shiu-hung). C’est ici un duel entre le policier joué par Lau Ching-wan (mon acteur fétiche à une époque, dont je voulais voir tous les films) et le malfrat en fin de vie interprété par Andy Lau.

Made in Hong Kong, Fruit Chan (Hong Kong, 1997) – 5/5: Moon est un jeune homme qui n’a pas fait d’études et qui est au service des triades pour collecter des dettes, notamment chez Ping, une jeune fille en fin de vie qui devient son amie. Il protège son ami Sylvester, simple d’esprit, et qui est harcelé par les jeunes du quartier. Ce dernier trouve les notes de suicide de la jeune Susan. Les trois comparses vont passer du temps ensemble, au hasard de leurs rencontres. C’est un film superbe, assez dur et rude, montrant le Hong Kong des grands immeubles qui ont eu des temps meilleurs. Chose rare, ce film fait aussi entendre Hong Kong et son bruit permanent. Il y a la violence des petites frappes mais aussi la tendresse des amants et la sensibilité entre amis. Il y a une magnifique scène dans un immense cimetière, mais ce n’est pas la seule. Une vraie réussite, même autant d’années après (je l’avais vu à sa sortie).

Fulltime Killer, Johnnie To (Hong Kong, 2001) – 4/5 – O (Takashi Sorimachi) est un assassin professionnel très discret, un Japonais vivant à Hong Kong et acceptant des contrats dans toute l’Asie de l’Est. Il a engagé Chin (Kelly Lin) pour nettoyer son appartement et l’observe depuis l’immeuble d’en face, où il s’est installé avec son arsenal d’armes pour ne pas se faire remarquer. Mais c’est sans compter sur Tok (un fantastique Andy Lau qui a vraiment l’air de s’amuser avec ce rôle), lui aussi assassin professionnel mais bien plus flamboyant, qui décide de confronter O. Et les deux sont poursuivis par un policier (Simon Yam). Un film très rythmé se déroulant dans plusieurs capitales asiatiques mais surtout à Hong Kong, avec évidemment pas mal de ralentis et de scènes de fusillades. Et avec de nombreuses références à des films américains comme Point Break, The Matrix et Desperado. A noter: une collection de figurines Snoopy.

Running on Karma, Johnnie To (Hong Kong, 2003) – 3/5: il y a au moins trois films dans ce film qui suit les aventures de « Big » (ou « Costaud » dans les sous-titres en français) (Andy Lau), un ancien moine de Shaolin bodybuildé. Il rencontre Lee Fung-Yee (Cecilia Cheung), une policière qui se trouve au milieu d’une enquête difficile impliquant un contorsionniste. Il se rend compte qu’elle a un énorme problème de karma. Le film passe donc du thriller policier à une réflexion sur la vie et le passé. Du grand nimportenawak à la hongkongaise.

At the movies – 57 (1980s, 1990s, 2000s, 2010s)

Le syndicat du crime

Encore une collection très hétéroclite de films, dont quatre vus pour le boulot.

Le syndicat du crime (A Better Tomorrow), John Woo (Hong Kong, 1986) – 4/5: c’est toujours un plaisir de revoir ce film – j’ai même le coffret dvd avec les trois épisodes à la maison (et j’ai à peine une vingtaine de dvd à la maison). Ho (Ti Lung) et Mark (Chow Yun-fat) sont des truands et appartiennent à une triade, Kit (Leslie Cheung), le petit frère de Ho, est un tout jeune policier. Ce que j’aime surtout, c’est la musique très cheesy, électronique typique des années 1980 qui soutient une action aux nombreux ralentis et aux scènes insistant sur un certain romantisme, qui s’entremêlent à de la violence extrêmement chorégraphiée qui inspiré de nombreux réalisateurs américains. Et puis ça se passe à Hong Kong.

The Quick and the Dead, Sam Raimi (1995) – 3/5: un western par le réalisateur d’Evil Dead, Sam Raimi. C’est plein de références aux classiques du genre, surtout au western spaghetti, il y a des mouvements de caméra intéressants, un tout jeune Leonardo Di Caprio, un fantastique Gene Hackman. J’y ai aussi trouvé un côté un peu gothique pour les bâtiments et steampunk pour les costumes et accessoires. Par contre j’ai eu un peu de mal à accrocher au personnage de Sharon Stone qui est badass mais pas tout à fait, mais peut-être fallait-il justement montrer ses failles ? J’ai ressenti une certaine hésitation à en faire un personnage à part entière.

Il était une fois en Chine 5 : Dr Wong et les Pirates (Once Upon a Time in China V), Tsui Hark (Hong Kong, 1994) – 3/5: quand le maître d’arts martiaux Wong Fei-hung arrive dans la ville côtière de Foshan, en vue d’aller à Hong Kong, il se rend compte que la ville est dans un état désespéré, sans police et soumise à l’attaque constante des pirates. Il prend les choses en main avec ses hommes, non sans être en même temps mêlé à un triangle amoureux. Une grande partie de l’action se passe en ville, mais il y a quand même une scène d’attaque entre bateaux, une carte indiquant le repaire des pirates, et une grotte remplie de trésors. Il y a beaucoup de kung fu mais aussi des combats à l’arme à feu, avec une influence certaine du western. C’était un peu bizarre de voir ce film alors que c’est le cinquième d’une série, sans voir les précédents donc. Quoique, je les ai vus, mais il y a bien trop longtemps pour m’en souvenir.

Le marin des mers de Chine (Project A), Jackie Chan (Hong Kong, 1983) – 3/5: une comédie burlesque d’arts martiaux réalisée par Jackie Chan et avec lui dans le rôle principal. Il y a une moitié du film qui se passe dans la police à Hong Kong et il faut attendre la seconde pour voir apparaître les pirates, leurs bateaux et leur grotte. Je me suis amusée avec les combats qui ajoutent une bonne dose de Buster Keaton.

12:08 East of Bucharest, Corneliu Porumboiu (Roumanie, 2006) – 3/5: dans une petite ville roumaine à l’est de Bucarest, trois hommes se préparent à fêter Noël: Piscoci est retraité et passera les fêtes seul, Manescu, le prof d’histoire, tente de payer ses dettes et Jderescu, journaliste à la télévision locale, invite les deux précédents pour parler de la révolution qui a eu lieu 16 ans plus tôt. La période communiste suinte de partout avec les bâtiments identiques, la pauvreté qui règne, le peu de moyens de la télévisions. J’ai parfois trouvé le temps long, mais il y a un certain humour très cynique.

The Homesman, Tommy Lee Jones (2014) – 4/5: Mary Bee Cuddy (Hilary Swank), femme célibataire et aux idées bien arrêtées, se propose pour reconduire vers la civilisation trois femmes devenues folles à cause des dures conditions de la vie au Nebraska. Elle sera accompagnée par Briggs (Tommy Lee Jones), un homme sans foi ni loi, mais qui finalement prend sa tâche à cœur. Un beau film au milieu des plaines désertes du Nebraska. L’histoire a été un peu modifiée par rapport au roman, mais les grandes lignes sont restées, et le sort de Cuddy est finalement tout aussi tragique que celui des autres femmes prises de folie. Par contre la différence d’âge entre Briggs et Cuddy m’a dérangée – dans le livre elle tourne autour des 10 ans; si on prend l’âge des acteurs, il y a un peu moins de 30 ans de différence.

24 Hour Party People, Michael Winterbottom (2002) – 3/5 – l’histoire de Tony Wilson, fondateur de Factory Records et de la Hacienda, lieu culte de toutes les raves à Manchester. J’avais adoré ce film à sa sortie et en le revoyant (pour le boulot), je n’ai plus été aussi séduite. Certes, la musique de Joy Division est toujours aussi bonne, mais le style très télé-réalité m’a dérangée.

At the movies – 38 (1980s, 1990s & 2000s)

Still Life, Jia Zhang-Ke

Huit films vus depuis l’été passé, avec une belle collections de films en chinois suite à mes lectures de livres sur le sujet.

Le sorgho rouge, Zhang Yimou (Chine, 1987) – 3/5: une femme (Gong Li) est mariée de force à un vieil homme lépreux (qu’on ne verra pas). Celui-ci meurt et elle prend la tête de la distillerie de vin de sorgho. Elle entame une relation avec l’homme qui l’a sauvée d’un bandit. C’est un film extrêmement esthétique, qui joue sur les couleurs (rouge, ocre, vert), le vent dans le champ de sorgho et les paysages du nord de la Chine. J’avais vu ce film à sa sortie et j’avais beaucoup aimé mais 35 ans plus tard, je le trouve un peu trop emprunté, un peu trop « je filme des belles images et j’oublie le reste » (même s’il y a une histoire tragique avec l’arrivée de l’armée japonaise). #ChineseCinemas

Dante’s Peak, Roger Donaldson (1997) – 3/5: un film catastrophe avec un volcan qui entre en éruption, avec tous les clichés du genre et quelques moments de suspense insoutenable mais j’ai bien aimé. Le beau volcanologue (Pierce Brosnan) aide la maire du village (Linda Hamilton) en sauvant ses enfants qui ont voulu aider une grand-mère têtue qui ne voulait pas quitter sa maison. Il y a plein de trucs invraisemblables du genre: après avoir roulé sur la lave (et donc éclaté ses pneus), le héros continue à utiliser le pick-up comme si de rien n’était. L’explosion du volcan est en tous cas très bien filmée et semble très proche de la réalité.

The Heroic Trio, Johnnie To (Hong Kong, 1993) – 3/5: un trio de choc pour ce film d’action rétrofuturiste de Johnny To: Anita Mui, Michelle Yeoh et Maggie Cheung. L’histoire est très compliquée et pas toujours facile à suivre mais en gros, il y a des enlèvements de bébés, une justicière volante, une femme invisible, un eunuque maléfique, des flics un peu dépassés. Une musique dégoulinante de romantisme accompagne 95% des images (voire plus) et certaines images accentuent ce côté là: les ralentis, la colombe qui s’envole, les drapés des vêtements, la lumière dorée. Un film over-the-top à la hongkongaise mais clairement pas le meilleur. A noter: un chaton, une perruche, une colombe, des oiseaux, des orchidées, des décors qui sont clairement en carton pâte, et l’association d’une moto avec des chevaux. #ChineseCinemas

Me And You And Everyone We Know, Miranda July (2005) – 4/5: un film sans trop d’histoire, qui suit plusieurs personnages plutôt décalés, le père juste divorcé vendeur de chaussures, l’artiste pas encore reconnue qui conduit des personnes âgées et tombe amoureuse du père, les deux enfants qui chattent avec n’importe qui sur internet, la responsable d’un centre d’art contemporain qui chatte sans le savoir avec les deux enfants, les deux filles adolescentes qui découvrent leur pouvoir de séduction, la gamine qui compose déjà son trousseau de mariage. C’est léger, décalé, un peu bizarre mais surtout plein d’une certaine ambiance typique à Miranda July (dont c’est le premier film que je vois mais que j’ai entendu narrer avec beaucoup d’émotion Fire of Love de Sara Dosa et qui était le but du voyage de Sophie Bédard Marcotte dans L.A. Tea Time). #52FilmsByWomen

Even Cowgirls Get the Blues, Gus Van Sant (1993) – 1/5: mais quel mauvais film ! le critique Leonard Maltin résume bien l’affaire (via wikipedia): « The novel was hopelessly dated, and there is not enough peyote in the entire American Southwest to render this movie comprehensible or endurable. » 1h36 d’ennui et d’incompréhension donc, à repérer les divers acteurs cités au générique (et il y en a toute une palette, d’Uma Thurman à Keanu Reeves (en Indien pur souche ?!), d’Udo Kier à Grace Zabriskie… #theKeanuReevesFilmography

The World, Jia Zhang-Ke (Chine, 2004) – 4/5: le film suit une jeune femme, Tao, qui travaille dans un parc d’attractions représentant le monde à Beijing, ainsi que ses amis et collègues. Il analyse leurs relations amoureuses ou pas. C’est un peu long et comporte beaucoup de méandres mais Jia Zhang-Ke arrive à créer de superbes ambiances, grâce aux images mais aussi à la musique électronique de Lim Giong. Il y a ce contraste entre les bâtiments de carton-pâte et la dure réalité de la vie des immigrants à Beijing, une immense ville en construction (c’est la partie qui est montrée). #ChineseCinemas

Still Life, Jia Zhang-Ke (Chine, 2006) – 4/5: Han Sanming arrive à Fengjié, sur les rives du Yang-tsé, une ville qui sera bientôt engloutie suite à la construction du barrage des Trois-Gorges. Il recherche sa femme et sa fille qu’il n’a pas vues depuis 16 ans. Sans le sou, il commence à travailler dans la démolition des bâtiments de la ville. Shen Hong, infirmière, arrive également dans la ville, à la recherche de son mari dont elle veut divorcer. Ces histoires sont un prétexte pour filmer une ville qui se déconstruit progressivement, pour montrer les bouleversements d’une communauté qui va bientôt disparaître. Les images sont superbes, avec souvent des plans longs et panoramiques. Parfois un élément bizarre intervient, comme ce bâtiment en béton très brutaliste qui se transforme en fusée et décolle vers l’univers. C’est un film lent, mais visuellement très beau. #ChineseCinemas

Dong, Jia Zhang-Ke (Chine, 2006) – 3/5: ce documentaire a été filmé en partie pendant le tournage de Still Life, dans la région des Trois-Gorges en Chine, mais aussi à Bangkok. Jia suit le peintre Liu Xiao-Dong et le filme dans un documentaire très silencieux, aux belles images. Mon esprit a pas mal vagabondé mais je ne suis pas mécontente d’avoir vu ce film. #documentary #ChineseCinemas

At the movies – 22 (1990s)

My Own Private Idaho – un de mes films préférés de tous les temps

J’ai mis pas mal de temps a composer cette liste, je l’ai en effet commencée en décembre et il y a clairement un fil rouge: le filmographie de Keanu Reeves.

Point Break, Kathryn Bigelow (1991) – 4/5: je n’avais plus vu ce film depuis les années 1990 (je l’avais sans doute vu plusieurs fois, et j’avais acheté la cassette avec la – mauvaise – bande-son). Est-ce que c’est toujours aussi bien ? oui, mais en même temps, on voit que les films d’action ont énormément évolué en 30 ans – il suffit de regarder la série des John Wick. Il n’y avait pas encore tous les effets spéciaux et l’influence des arts martiaux était limitée, même si Patrick Swayze montre qu’il en est capable. Et puis, avec ce film que je suis tombée amoureuse du surf (de loin, sans penser en faire un jour moi-même). Ce qui n’est dit quasi nulle part (à part sur les pages concernant l’auteur), c’est que le film a été en partie inspiré par le livre de Kem Nunn, Surf City (Tapping the source, en v.o.) – quoique, après vérification, ce ne serait pas le cas, mais peu importe, j’y vois bien une inspiration possible. #52filmsbywomen #theKeanuReevesFilmography

The Matrix, The Wachowskis (1999) – 4/5: je crois qu’il y a une constante là: revoir les films avec Keanu Reeves. Mais c’est aussi parce qu’une quatrième partie sort bientôt (ceci a donc été écrit en décembre). C’est bizarre de revoir un film qu’on a adoré à l’époque. J’avoue que je me suis un peu ennuyée pendant la « mise en place », pendant la première moitié donc, mais la seconde partie passe toujours aussi bien. Par contre, cet étalonnage accentuant les verts m’a laissée sceptique, je préfère les tons plus francs, plus fluos, plus néon. J’ai aussi les films suivants sur ma pile à revoir (c’est fait entre-temps mais l’article est toujours en mode brouillon)… #theKeanuReevesFilmography

I Love You to Death, Lawrence Kasdan (1990) – 3/5: Rosalie (Tracey Ullman) découvre que son mari (Kevin Kline) est infidèle et décide de le tuer. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Un film assez drôle avec comme ami du couple Devo (River Phoenix) et les candidats tueurs Harlan et Marlon (William Hurt et Keanu Reeves). Ce dernier est dans un rôle où il est complètement stoned et ne dit quasi rien. #theKeanuReevesFilmography

Suzaku, Naomi Kawase (Japon, 1997) – 3/5: j’avais vu ce film au cinéma à sa sortie et j’en avais gardé un excellent souvenir. Je voulais le revoir depuis longtemps mais la mauvaise copie en dvd m’avait retenu. Pas que cette copie-ci soit meilleure, et je pense que c’est ce qui a contribué à ma note très moyenne. Parce que quand il n’y a plus la beauté des images (dont les couleurs sont affadies par le mauvais transfert depuis la pellicule), il ne reste plus grand-chose, à part une histoire qui n’en est pas vraiment une dans un village isolé du Japon. Dommage. #52filmsbywomen

My Own Private Idaho, Gus Van Sant (1991) – 5/5: quand j’ai vu ce film à sa sortie, j’en suis tombée amoureuse et je l’ai longtemps considéré comme mon film préféré de tous les temps. Il me rappelle aussi cette relation (intime mais pas amoureuse) avec un garçon quand j’ai vécu un an à Louvain; il adorait aussi le film et m’avait offert le scénario, que j’ai toujours. Je me suis rendue compte que ça faisait bien 15 ans que je ne l’avais pas vu et c’est avec un peu d’appréhension que j’ai commencé mon visionnement. Je n’avais pas de soucis à me faire, la magie opère toujours. Il y a bien des moments où j’ai tiqué, comme le passage en Italie, mais c’est l’atmosphère générale qui me parle autant, très douce-amère, très proche de certains traits de mon caractère. Les deux acteurs principaux, River Phoenix et Keanu Reeves sont fantastiques, même si River en fait parfois un peu trop. J’ai sans doute fait plus attention à la musique qu’avant, mes connaissances ayant bien évolué depuis, et il y a cette magnifique chanson d’Eddy Arnord, « The Cattle Call », avec yodel. #theKeanuReevesFilmography

Bill & Ted’s Bogus Journey, Pete Hewitt (1991) – 2/5: je me doutais bien à l’avance que ce ne serait pas un grand film mais comme j’avais apprécié (et c’était une surprise) le premier de la série, je me suis dit que je pouvais donner une chance à celui-ci. Mais les seconds d’une série sont souvent moins bons: l’histoire est compliquée et se passe à des endroits trop improbables (entièrement filmés en studio et remplis de mauvais effets spéciaux): l’enfer, le paradis, le futur… J’ai cependant apprécié le personnage de la mort qui est très drôle, et à un autre niveau, les quelques bâtiments modernistes qui sont montrés quand on est dans un décor naturel. La musique de Steve Vai reste cependant tout aussi mauvaise ! A noter: Joey Burns et John Convertino ont été les coachs musicaux (bien avant qu’ils ne créent Calexico, donc) (oui, j’ai lu le générique). #theKeanuReevesFilmography

Dracula, Francis Ford Coppola (1992) – 3/5: j’avais adoré ce film à l’époque, je l’avais même sans doute vu avec mon papa et on avait été bluffés. Aujourd’hui, le film a un peu vieilli, je trouve, mais c’est peut-être dû à la très mauvaise qualité de la copie (en bluray pourtant) que j’ai vue. Restent les superbes costumes et certains décors inspirés de l’Art Nouveau, le côté gothique, Gary Oldman en un Dracula très troublant, une sensualité extrême. Bizarrement je n’ai pas accroché à Anthony Hopkins en Van Helsing, sans doute parce le Van Helsing de Buffy/Angel a pris le dessus dans ma mémoire. Avec aussi Keanu Reeves qui n’est pas à sa place, Winona Ryder et Tom Waits qui mange des mouches. #theKeanuReevesFilmography