(photo prise sur peepingtom.be)
Quand j’ai été voir le spectacle de danse de Wim Vandekeybus en octobre, un ami qui était aussi présent m’a conseillé d’aller voir Vader de Peeping Tom au KVS. Sans chercher à savoir de quoi il s’agissait (je pense avoir déjà vu un de leurs spectacles), j’ai décidé d’y aller avec deux amies.
Le décor semble issu d’une pièce des années 80: de hauts murs vaguement turquoise, avec une petite fenêtre sale, un tapis rouge à l’air usé, deux tables dressées, une scène avec quelques instruments, un piano. Une dame arrive, elle est reçue par une autre personne. Elle tente de se débarrasser de son sac et de son imperméable mais ils ont l’air collés à elle.
La scène suivante présente un vieux monsieur en chaise roulante, « vader » – le père, c’est lui. Et c’est là qu’on comprend qu’on est dans un home pour personnes âgées, un home un peu vieillot qui tente d’animer son public par des chansons un peu ringardes, une bossa nova, une chanson romantique chinoise. Plusieurs danseurs bougent entre ce public de personnes âgés. Leurs corps se délient, de déhanchent, ils se traînent par terre, ont des soubresauts, bougent comme si leur corps était en caoutchouc. A certains moments, la danse s’arrête et on est plus dans le théâtre. Le fils vient chercher son père. Celui-ci est parfois conscient, parfois ailleurs. Parfois il drague les autres « filles » du home, parfois il pique les vêtements des autres hommes. Il n’a clairement plus toute sa tête. Son fils ne s’intéresse plus beaucoup à lui. Les visites sont une corvée.
Le sujet est difficile, malgré une bonne dose d’humour, et le spectacle reste encore longtemps en tête. Je n’ai sans doute pas eu autant une claque que mes amies, peut-être parce que le sujet commence à se rapprocher de mes préoccupations. J’ai surtout aimé les parties dansées, un peu trop courtes à mon goût. C’est la première partie d’une trilogie et les deux suivantes devraient être plus légères, sur le thème de la mère, puis sur l’enfant.