At the movies – 71 (2020s)

Perfect Days de Wim Wenders

La déesse des mouches à feu, Anaïs Barbeau-Lavalette (Canada, 2020) – 3/5: années 1990, Québec – les parents de Catherine ont de violentes disputes et se séparent tandis que Catherine part à la dérive. Elle a 16 ans et se cherche, elle est attirée par le petit ami d’une rivale à l’école. Lui est attiré par elle. Elle se lie également d’amitié avec Marie qui l’initie à la drogue et qui l’inclut dans son groupe d’amis très grunge. Elle consomme de plus en plus, ses parents continuant à se disputer. C’est un film de coming of age en plus pur québécois (je n’ai pas tout compris) avec des moments qui sont beaux et d’autres tristes mais il y a une série de clichés, des images déjà vues même si elles sont belles. Pas mal mais aurait pu être mieux. Un bon point quand même pour la chanson « Do you love me now » des Breeders. #52FilmsByWomen (vu pour le boulot)

About Kim Sohee (ou Next Sohee), July Jung (Corée, 2022) – 4/5: pour compléter ses études, Sohee est engagée comme stagiaire dans une société de téléphonie. Il s’agit en fait d’un job de call center où la compétition est énorme. Elle tente de suivre le rythme, devenant la meilleure téléphoniste mais lorsqu’on lui dénie les primes qu’on lui a promis, elle dépérit. Ce film, basé sur une histoire vraie, est un sombre portrait du milieu du travail en Corée. La compétition est partout et des tableaux classent les sociétés et les employés à tout moment. Le seul but est de passer en première place, peu importe le client ou l’employé (certains clients dans le film sont appelés jusqu’à 28 fois avant qu’ils puissent résilier leur contrat). C’est un film dur qui montre un monde inhumain, où les femmes ne sont pas les seules victimes, mais juste un peu plus quand même quand on voit que les directeurs sont tous des hommes. C’est aussi un film très prenant, que j’ai vu en une fois malgré ses 137 minutes. #52FilmsByWomen – Ce film peut être cité dans l’activité autour des mondes du travail organisé par Ingannmic. (Comme c’est un film, et que ma notice est courte, je ne mets pas le logo).

Armageddon Time, James Gray (2022) – 2,5/5: années 1980, New York – Paul Graff (Banks Repeta) va à l’école publique et suite à ses pitreries en classe se fait un ami, Johnny (Jaylin Webb). Paul est d’une famille juive aisée dont les diverses générations se retrouvent régulièrement pendant des repas souvent assez animés; Johnny est noir et vit avec sa grand-mère qui perd la tête, mais on n’en saura pas beaucoup plus sur lui. Paul est parfois un peu trop rêveur et est uniquement compris par son grand-père (Anthony Hopkins). Le film analyse l’impossible amitié entre les deux garçons, le racisme, l’inégalité. J’ai eu du mal avec certains passages que j’ai trouvé psychologiquement très violents et j’ai regretté que le film se focalise sur les blancs, sur la voie à suivre pour réussir, oubliant de s’intéresser au personnage de Johnny qui me semblait bien plus intéressant que les névroses d’une famille juive.

All of Us Strangers, Andrew Haigh (Royaume-Uni, 2023) – 4/5: un soir, quasi seul dans son immeuble avec vue sur Londres, Adam (Andrew Scott) rencontre son voisin Harry (Paul Mescal). Ils sont attirés l’un par l’autre et se rapprochent. Parallèlement, Adam continue l’écriture de son roman (ou scénario ?) et retourne voir la maison de ses parents. Bien qu’ils soient décédés quand Adam avait 12 ans, ils y vivent toujours, sans avoir vieilli. Ils accueillent Adam à bras ouverts et ont des conversations sur ce qu’il est devenu. C’est un film très triste, très touchant, très mélancolique. Il montre comment l’homosexualité était considérée comme quelque de chose de bizarre dans les années 1980 et que ce n’était pas facile pour un jeune garçon à cette époque. Il montre aussi des parents qui essaient de comprendre. Ainsi qu’une relation actuelle, sans attaches mais avec beaucoup de sensibilité et de retenue. J’ai beaucoup aimé.

Strange Way of Life, Pedro Almodóvar (Espagne, 2023) – 3/5: Pedro Pascal et Ethan Hawke jouent deux cowboys amoureux dans cette courte histoire de trente minutes. Mais le premier est le père d’un tueur recherché par le second. Pas mal mais un peu court et pas très développé.

Perfect Days, Wim Wenders (Allemagne-Japon, 2023) – 4/5: Hirayama (Koji Yakusha) a une vie très répétitive, chaque matin il se lève et part pour son travail, il nettoie les toilettes publiques de Tokyo. Il prend des photos des arbres, il va au sento, il mange tous les soirs au même endroit. Chaque jour se répète mais il apprécie cette vie très régulée. Et parfois des petites choses se passent. J’ai beaucoup aimé ce portrait d’un homme qui prend du plaisir aux choses simples. Et puis ces images de Tokyo qui donnent envie d’y retourner. Un très beau film. (Ce film-ci pourrait peut-être aussi participer à l’activité autour des mondes du travail organisé par Ingannmic.)

Deux ratés pour des raisons complètement différentes: L’arbre aux papillons d’or (Pham Thiên Ân, Vietnam, 2023) – trop long et trop lent, du hardcore slow cinema – et Indiana Jones and the Dial of Destiny (James Mangold, 2023) ou comment trop d’effets spéciaux tuent l’effet spécial, et où un scénario prenant et intéressant est totalement absent – bref les films en série des studios américains actuels basés sur une idée qui a fonctionné dans le passé et qu’il faut exploiter et décliner pendant des années alors que le public est lassé depuis longtemps.

The Zone of Interest, Jonathan Glazer (2023) – 3/5: Rudolf Höss (Christian Friedel), commandant du camp d’Auschwitz, et son épouse Hedwig (Sandra Hüller) vivent avec leurs enfants dans une maison au superbe jardin. ll y passent des jours heureux, malgré la proximité du camp de concentration (les murs d’enceinte sont au bord du jardin). C’est un film froid, très distancié (il n’y a pas de gros plans des personnages), aux couleurs légèrement passées. L’esthétisme l’emporte sur l’histoire, quasi inexistante. Et la bande-son enveloppe le spectateur, ainsi que quelques morceaux dissonants composés par Mica Levi. Il y a toujours au loin des bruits dérangeants, des fusillades, des chiens qui aboient tandis que le couple vit sans se rendre compte de rien, surtout Hedwig. Je comprends que ce film marque les esprits, mais ce n’est pas mon cas, je suis restée à distance.

At the movies – 22 (1990s)

My Own Private Idaho – un de mes films préférés de tous les temps

J’ai mis pas mal de temps a composer cette liste, je l’ai en effet commencée en décembre et il y a clairement un fil rouge: le filmographie de Keanu Reeves.

Point Break, Kathryn Bigelow (1991) – 4/5: je n’avais plus vu ce film depuis les années 1990 (je l’avais sans doute vu plusieurs fois, et j’avais acheté la cassette avec la – mauvaise – bande-son). Est-ce que c’est toujours aussi bien ? oui, mais en même temps, on voit que les films d’action ont énormément évolué en 30 ans – il suffit de regarder la série des John Wick. Il n’y avait pas encore tous les effets spéciaux et l’influence des arts martiaux était limitée, même si Patrick Swayze montre qu’il en est capable. Et puis, avec ce film que je suis tombée amoureuse du surf (de loin, sans penser en faire un jour moi-même). Ce qui n’est dit quasi nulle part (à part sur les pages concernant l’auteur), c’est que le film a été en partie inspiré par le livre de Kem Nunn, Surf City (Tapping the source, en v.o.) – quoique, après vérification, ce ne serait pas le cas, mais peu importe, j’y vois bien une inspiration possible. #52filmsbywomen #theKeanuReevesFilmography

The Matrix, The Wachowskis (1999) – 4/5: je crois qu’il y a une constante là: revoir les films avec Keanu Reeves. Mais c’est aussi parce qu’une quatrième partie sort bientôt (ceci a donc été écrit en décembre). C’est bizarre de revoir un film qu’on a adoré à l’époque. J’avoue que je me suis un peu ennuyée pendant la « mise en place », pendant la première moitié donc, mais la seconde partie passe toujours aussi bien. Par contre, cet étalonnage accentuant les verts m’a laissée sceptique, je préfère les tons plus francs, plus fluos, plus néon. J’ai aussi les films suivants sur ma pile à revoir (c’est fait entre-temps mais l’article est toujours en mode brouillon)… #theKeanuReevesFilmography

I Love You to Death, Lawrence Kasdan (1990) – 3/5: Rosalie (Tracey Ullman) découvre que son mari (Kevin Kline) est infidèle et décide de le tuer. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Un film assez drôle avec comme ami du couple Devo (River Phoenix) et les candidats tueurs Harlan et Marlon (William Hurt et Keanu Reeves). Ce dernier est dans un rôle où il est complètement stoned et ne dit quasi rien. #theKeanuReevesFilmography

Suzaku, Naomi Kawase (Japon, 1997) – 3/5: j’avais vu ce film au cinéma à sa sortie et j’en avais gardé un excellent souvenir. Je voulais le revoir depuis longtemps mais la mauvaise copie en dvd m’avait retenu. Pas que cette copie-ci soit meilleure, et je pense que c’est ce qui a contribué à ma note très moyenne. Parce que quand il n’y a plus la beauté des images (dont les couleurs sont affadies par le mauvais transfert depuis la pellicule), il ne reste plus grand-chose, à part une histoire qui n’en est pas vraiment une dans un village isolé du Japon. Dommage. #52filmsbywomen

My Own Private Idaho, Gus Van Sant (1991) – 5/5: quand j’ai vu ce film à sa sortie, j’en suis tombée amoureuse et je l’ai longtemps considéré comme mon film préféré de tous les temps. Il me rappelle aussi cette relation (intime mais pas amoureuse) avec un garçon quand j’ai vécu un an à Louvain; il adorait aussi le film et m’avait offert le scénario, que j’ai toujours. Je me suis rendue compte que ça faisait bien 15 ans que je ne l’avais pas vu et c’est avec un peu d’appréhension que j’ai commencé mon visionnement. Je n’avais pas de soucis à me faire, la magie opère toujours. Il y a bien des moments où j’ai tiqué, comme le passage en Italie, mais c’est l’atmosphère générale qui me parle autant, très douce-amère, très proche de certains traits de mon caractère. Les deux acteurs principaux, River Phoenix et Keanu Reeves sont fantastiques, même si River en fait parfois un peu trop. J’ai sans doute fait plus attention à la musique qu’avant, mes connaissances ayant bien évolué depuis, et il y a cette magnifique chanson d’Eddy Arnord, « The Cattle Call », avec yodel. #theKeanuReevesFilmography

Bill & Ted’s Bogus Journey, Pete Hewitt (1991) – 2/5: je me doutais bien à l’avance que ce ne serait pas un grand film mais comme j’avais apprécié (et c’était une surprise) le premier de la série, je me suis dit que je pouvais donner une chance à celui-ci. Mais les seconds d’une série sont souvent moins bons: l’histoire est compliquée et se passe à des endroits trop improbables (entièrement filmés en studio et remplis de mauvais effets spéciaux): l’enfer, le paradis, le futur… J’ai cependant apprécié le personnage de la mort qui est très drôle, et à un autre niveau, les quelques bâtiments modernistes qui sont montrés quand on est dans un décor naturel. La musique de Steve Vai reste cependant tout aussi mauvaise ! A noter: Joey Burns et John Convertino ont été les coachs musicaux (bien avant qu’ils ne créent Calexico, donc) (oui, j’ai lu le générique). #theKeanuReevesFilmography

Dracula, Francis Ford Coppola (1992) – 3/5: j’avais adoré ce film à l’époque, je l’avais même sans doute vu avec mon papa et on avait été bluffés. Aujourd’hui, le film a un peu vieilli, je trouve, mais c’est peut-être dû à la très mauvaise qualité de la copie (en bluray pourtant) que j’ai vue. Restent les superbes costumes et certains décors inspirés de l’Art Nouveau, le côté gothique, Gary Oldman en un Dracula très troublant, une sensualité extrême. Bizarrement je n’ai pas accroché à Anthony Hopkins en Van Helsing, sans doute parce le Van Helsing de Buffy/Angel a pris le dessus dans ma mémoire. Avec aussi Keanu Reeves qui n’est pas à sa place, Winona Ryder et Tom Waits qui mange des mouches. #theKeanuReevesFilmography