Casablanca, Michael Curtiz (1942) – 5/5: je me suis vraiment laissée emporter par ce magnifique film, par Ilsa (Ingrid Bergman), par Rick, le patron du bar américain de Casablanca complètement désabusé (Humphrey Bogart), par Sam (Dooley Wilson) qui joue si bien « As Time Goes By » (et par la musique de Max Steiner), par Claude Rains en préfet de police français… Ce n’est pas pour rien que j’ai laissé ce film comme dernier pour 1942.
Ceci termine ma liste pour 1942. Comme en 1941, il y a beaucoup de patriotisme mais le film noir continue à percer, apportant clairement un souffle nouveau dans le cinéma. Mes films favoris de l’année se retrouvent dans cette veine: Cat People de Jacques Tourneur, This Gun For Hire de Frank Tuttle et Casablanca de Michael Curtiz mais aussi Now, Voyager d’Irving Rapper… et Bambi de Walt Disney. Malheureusement, il y a eu pas mal de films très pénibles, des biopics sans intérêt, des films très bavards et statiques, et j’en ai abandonné plus d’un en cours de visionnage.
Watch on the Rhine, Herman Shumlin (1943) – 2/5: l’Allemand Kurt Müller (Paul Lukas) et son épouse Sara (Bette Davis) ont vécu en Europe avec leurs trois enfants. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, ils vont passer un peu de temps chez la mère de Sara à Washington. Celle-ci héberge aussi un comte roumain pro-nazi, alors que Kurt est dans la résistance. Ce film est ennuyeux à mourir, il est très statique et bavard, adapté d’une pièce de théâtre. Il a eu beaucoup de succès à l’époque et était aimé des critiques, alors que Casablanca plaisait moins. C’était un film trop différent. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Watch on the Rhine semble poussiéreux et aride. Même Bette Davis n’étincelle pas. Et on ne parlera pas des enfants qui jouent horriblement mal, à tel point qu’on est gênés pour eux (surtout les deux garçons qui prennent des postures d’adultes déclamant leur texte menton en l’air).
Meshes of the Afternoon, Maya Deren & Alexander Hammid (1943) – 4/5: un court métrage muet (dans le domaine public et donc visible sur wikipedia par exemple) qui raconte les bizarreries d’un rêve, de manière très circulaire et poétique, avec des éléments qui reviennent constamment et un beau noir et blanc contrasté. Ce film s’est retrouvé sur ma liste parce que c’est une femme qui l’a réalisé, Maya Deren (avec son mari). #52FilmsByWomen
The Ox-Bow Incident, William A. Wellman (1943) – 4/5: Gil (Henry Fonda) et Art, deux cowboys, arrivent dans une petite ville où ont lieu de nombreux vols de bétail. D’abord eux-même suspectés, ils participent à une expédition pour retrouver les coupables. Les personnes arrêtées clament leur innocence mais la force du groupe est puissante. C’est un film très dur et très noir, qui pose des questions de morale et de justice. Entièrement tourné en studio, il donne quand même une impression de la vie à l’extérieur. Je l’avais vu il y a huit ans mais je l’avais complètement oublié.
Madame Curie, Mervyn LeRoy (1943) – 2,5/5: un biopic racontant la vie de Marie Curie (Greer Garson), sa rencontre avec Pierre Curie (Walter Pidgeon) et la découverte du radium. L’accent est mis sur la relation entre Marie et Pierre, avec une bonne dose de romantisme malgré le caractère introverti des deux personnages. Quand cela parle de sciences, cela devient assez froid, avec une voix off qui explique ce qui se passe. Je suis restée sur ma faim, j’ai trouvé que ce film ne mettait pas assez le rôle de Marie en avant, mais c’est probablement lié à l’époque.
The Seventh Victim, Mark Robson (1943) – 3,5/5: Mary Gibson (Kim Hunter) part à New York à la recherche de sa sœur qui a disparu. Elle trouve rapidement de l’aide et se trouve mêlée à une histoire de secte sataniste. Un film sombre, avec une certaine tension mais clairement une série B avec peu de moyens. A noter: la coiffure très Bettie Page avant la lettre de Jean Brooks qui joue Jacqueline, la sœur.
The Life and Death of Colonel Blimp, Emeric Pressburger & Michael Powell (Royaume-Uni, 1943) – je n’ai rien compris à ce film, et ce n’est pas faute d’avoir insisté, mais après 45 minutes, je ne savais toujours pas de quoi il parlait et où il voulait en venir (il y a une histoire de guerre qui va commencer à minuit, puis un flashback à l’époque de la guerre des Boers, mais surtout beaucoup de blabla). Il est pourtant considéré comme très bon par Letterboxd et wikipédia. Peut-être est-il trop anglais ? N’empêche, les couleurs en Technicolor sont vraiment réussies.