Doug Peacock, Une guerre dans la tête: en commençant ce livre, je n’avais pas réalisé qu’il s’agissait d’une autobiographie, celle de Doug Peacock, un Américain traumatisé par la guerre du Vietnam et proche ami d’Edward Abbey qui s’en est inspiré pour écrire Le gang de la clé à molette. Je n’ai jamais lu Abbey (ça viendra sans doute un jour) et au début de ma lecture, j’ai regretté d’avoir entamé ce livre vu que je ne connaissais pas assez bien le contexte. Et puis au fil des pages, j’ai été séduite. Peacock s’attarde en effet longuement sur les dernières semaines de vie d’Abbey, semaines qu’ils ont passées ensemble en grande partie, mais il entrecoupe son récit par d’autres histoires. L’une est particulièrement prenante: Peacock est dans l’Himalaya et dépasse ses limites; il pense même qu’il va mourir sur place tant il se sent mal. Il raconte aussi ses marches en solitaire dans diverses régions reculées des Etats-Unis, dans le désert, dans la forêt à la rencontre des ours (encore un grand moment de suspense). Il parle également de son stress post-traumatique et des effets néfastes qu’il a eu sur sa vie, son couple, ses amitiés. C’est un très beau livre, très touchant dans la description de sa relation avec Edward Abbey, passionnant dans les descriptions très minutieuses de la nature sauvage, et intéressant parce qu’il montre comment la marche peut être thérapeutique.
C’est Keisha qui m’avait donné envie de lire ce livre, avant que je ne l’oublie sur ma PAL.
Doug Peacock, Une guerre dans la tête, Gallmeister, 2007, 241p. (traduction Camille Fort-Cantoni, titre original: Walking It Off: A Veteran’s Chronicle of War and Wilderness, 1997)