At the movies – 43 (1980s, 2000s & 2010s)

Desperately Seeking Susan

Encore une séance de rattrapage de films des années 1980 à 2010, certains déjà vus depuis longtemps, et d’autres vus dans le cadre du boulot.

Girl, Lukas Dhont (Belgique, 2018) – 1/5: Lara, 16 ans, se lance à fond dans ses études de ballet classique; parallèlement elle est dans un parcours de transition, se sentant femme alors qu’elle est née homme. Je suis dure pour ce film que beaucoup de gens ont aimé; j’avais lu quelques commentaires avant de le regarder, notamment venant de la communauté trans. Je me suis sentie mal à l’aise avec la caméra qui filme Lara constamment nue, ou qui, si elle est n’est pas nue, se focalise sur son entrejambe. Cela en devient indécent. Ce film est violent et difficile à regarder, il joue sur le sentimental et les émotions, et ne se focalise que sur le drame.

Paterson, Jim Jarmusch (2016) – 4/5: à une époque je me précipitais pour chaque nouveau film de Jim Jarmusch, et puis j’ai arrêté d’aller au cinéma. Je n’avais donc pas vu ce film de 2016 avec Adam Driver. J’y ai retrouvé certaines ambiances, une musique avec de la steel guitar ou jazz, une histoire qui n’est pas vraiment une histoire, un personnage japonais qui sort d’un peu nulle part. J’ai moins aimé l’étalonnage à la mode à cette époque, avec des turquoises et oranges saturés. Un film très rêveur et dans la lignée du cinéma indépendant américain. #theAdamDriverFilmography

Desperately Seeking Susan, Susan Seidelman (1985) – 4/5: j’avais vu ce film à l’adolescence, étant une grande fan de Madonna à l’époque. Je n’en avais gardé aucun souvenir, et quelle surprise en le revoyant aujourd’hui. Le scénario est un peu compliqué: Jim donne rendez-vous à Susan (Madonna) à New York par l’intermédiaire des petites annonces; Roberta (Rosanna Arquette qui ressemble étrangement à Sarah Michelle Gellar – ou l’inverse plutôt) est femme au foyer et vit dans le New Jersey avec son mari qui vend des spa pour salles de bain. Elle s’ennuie et décide d’aller épier la rencontre de Jim et Susan. Mais elle cogne un poteau et perd la mémoire. Or Susan est poursuivie par un méchant (pour faire simple). L’histoire avance de quiproquo en quiproquo, s’inspirant des screwball comedies des années 1930. Mais ce n’est pas que ça qui fait le charme du film: la ville est superbement filmée, à une époque où elle était sale et dangereuse, habitée par des gens bizarres qui traînaient en rue, et par plein d’artistes aux looks de l’époque. Une scène se passe d’ailleurs au Danceteria, haut lieu de la musique aujourd’hui fermé. C’est féministe: Susan est une femme libre et sans attaches, Roberta se libère au cours de l’histoire; le mari de Roberta est un cliché ambulant. Avec des caméos de John Lurie au saxophone (l’instrument phare du moment – je pense à St Elmo’s Fire), Arto Lindsay comme employé aux petites annonces, ou même Giancarlo Esposito (que je n’ai repéré qu’au générique). A noter: un chat. Yeah, get into the groove… #52filmsbywomen

Chelsea on the Rocks, Abel Ferrara (2008) – 2/5: dans ce documentaire, Abel Ferrara filme les habitants du Chelsea Hotel de New York, souvent avec une caméra à l’épaule qui donne le mal de mer, souvent avec plusieurs personnes présentes lors des interviews, personnes qui interviennent dans les questions-réponses. On a l’impression qu’il n’avait pas vraiment de plan, et puis qu’il a inséré deux passages avec des acteurs représentant Sid & Nancy d’une part, et Janis Joplin de l’autre. Il y a aussi de longs passages sur les effets des attentats du 11 septembre. On sent que c’est la fin de l’hôtel, qui a été vendu à des promoteurs immobiliers, mais l’avenir dira qu’il y avait encore une dizaine d’années de sursis.

Tueurs, François Troukens & Jean-François Hensgens (Belgique, 2017) – 3/5: un thriller et polar belge, reprenant l’histoire des Tueurs du Brabant, lui inventant en quelque sorte une suite. Avec Olivier Gourmet, Lubna Azabal, Bouli Lanners et Kevin Janssens (la scène où il est déguisé en burqa est très drôle). Pas mal mais ça manque un peu de consistance, et il y a quelques éléments invraisemblables, mais Bruxelles, la nuit, est superbement filmée.

The Spy Gone North, Yoon Jong-Bin (Corée, 2018) – 3/5: un film d’espionnage inspiré par une histoire vraie. « Black Venus » est un espion sud-coréen qui infiltre la Corée du Nord pour découvrir si le pays possède ou non l’arme nucléaire. En cours de route, il rencontre le président Kim Jong-Il et se retrouve mêlé à la manipulation des élections en Corée du Sud. Le film montre comment l’espion tisse des relations, de conversation en conversation, de repas en rencontre. Il n’y a aucune action, pas un seul coup de feu est tiré mais il y a une angoisse sous-jacente: va-t-il réussir sa mission ? C’est intéressant mais un peu long. Mais j’ai aimé la tonalité des images et le Beijing des années 1990.

47 Ronin, Carl Rinsch (2013) – 1/5: j’ai parlé de « whitewashing » à propos de films des années 1930, il se passe la même chose ici: pourquoi réaliser un film sur un sujet (de légende) typiquement japonais en donnant le rôle principal à un acteur non-japonais (qu’on fait passer ici pour un sang-mêlé) ? Des tonnes d’effets spéciaux et décors réalisés par ordinateur (avec une mention spéciale pour les images hyper cliché de la fin) achèvent ce film qui se veut bien trop grandiloquent. Pourquoi je l’ai vu ? parce que je commence à travailler sur le sujet des samouraïs (et des yakuzas) et parce que le rôle principal est tenu par Keanu Reeves (le seul point positif de ce film à jeter à la poubelle). #theKeanuReevesFilmography

At the movies – 38 (1980s, 1990s & 2000s)

Still Life, Jia Zhang-Ke

Huit films vus depuis l’été passé, avec une belle collections de films en chinois suite à mes lectures de livres sur le sujet.

Le sorgho rouge, Zhang Yimou (Chine, 1987) – 3/5: une femme (Gong Li) est mariée de force à un vieil homme lépreux (qu’on ne verra pas). Celui-ci meurt et elle prend la tête de la distillerie de vin de sorgho. Elle entame une relation avec l’homme qui l’a sauvée d’un bandit. C’est un film extrêmement esthétique, qui joue sur les couleurs (rouge, ocre, vert), le vent dans le champ de sorgho et les paysages du nord de la Chine. J’avais vu ce film à sa sortie et j’avais beaucoup aimé mais 35 ans plus tard, je le trouve un peu trop emprunté, un peu trop « je filme des belles images et j’oublie le reste » (même s’il y a une histoire tragique avec l’arrivée de l’armée japonaise). #ChineseCinemas

Dante’s Peak, Roger Donaldson (1997) – 3/5: un film catastrophe avec un volcan qui entre en éruption, avec tous les clichés du genre et quelques moments de suspense insoutenable mais j’ai bien aimé. Le beau volcanologue (Pierce Brosnan) aide la maire du village (Linda Hamilton) en sauvant ses enfants qui ont voulu aider une grand-mère têtue qui ne voulait pas quitter sa maison. Il y a plein de trucs invraisemblables du genre: après avoir roulé sur la lave (et donc éclaté ses pneus), le héros continue à utiliser le pick-up comme si de rien n’était. L’explosion du volcan est en tous cas très bien filmée et semble très proche de la réalité.

The Heroic Trio, Johnnie To (Hong Kong, 1993) – 3/5: un trio de choc pour ce film d’action rétrofuturiste de Johnny To: Anita Mui, Michelle Yeoh et Maggie Cheung. L’histoire est très compliquée et pas toujours facile à suivre mais en gros, il y a des enlèvements de bébés, une justicière volante, une femme invisible, un eunuque maléfique, des flics un peu dépassés. Une musique dégoulinante de romantisme accompagne 95% des images (voire plus) et certaines images accentuent ce côté là: les ralentis, la colombe qui s’envole, les drapés des vêtements, la lumière dorée. Un film over-the-top à la hongkongaise mais clairement pas le meilleur. A noter: un chaton, une perruche, une colombe, des oiseaux, des orchidées, des décors qui sont clairement en carton pâte, et l’association d’une moto avec des chevaux. #ChineseCinemas

Me And You And Everyone We Know, Miranda July (2005) – 4/5: un film sans trop d’histoire, qui suit plusieurs personnages plutôt décalés, le père juste divorcé vendeur de chaussures, l’artiste pas encore reconnue qui conduit des personnes âgées et tombe amoureuse du père, les deux enfants qui chattent avec n’importe qui sur internet, la responsable d’un centre d’art contemporain qui chatte sans le savoir avec les deux enfants, les deux filles adolescentes qui découvrent leur pouvoir de séduction, la gamine qui compose déjà son trousseau de mariage. C’est léger, décalé, un peu bizarre mais surtout plein d’une certaine ambiance typique à Miranda July (dont c’est le premier film que je vois mais que j’ai entendu narrer avec beaucoup d’émotion Fire of Love de Sara Dosa et qui était le but du voyage de Sophie Bédard Marcotte dans L.A. Tea Time). #52FilmsByWomen

Even Cowgirls Get the Blues, Gus Van Sant (1993) – 1/5: mais quel mauvais film ! le critique Leonard Maltin résume bien l’affaire (via wikipedia): « The novel was hopelessly dated, and there is not enough peyote in the entire American Southwest to render this movie comprehensible or endurable. » 1h36 d’ennui et d’incompréhension donc, à repérer les divers acteurs cités au générique (et il y en a toute une palette, d’Uma Thurman à Keanu Reeves (en Indien pur souche ?!), d’Udo Kier à Grace Zabriskie… #theKeanuReevesFilmography

The World, Jia Zhang-Ke (Chine, 2004) – 4/5: le film suit une jeune femme, Tao, qui travaille dans un parc d’attractions représentant le monde à Beijing, ainsi que ses amis et collègues. Il analyse leurs relations amoureuses ou pas. C’est un peu long et comporte beaucoup de méandres mais Jia Zhang-Ke arrive à créer de superbes ambiances, grâce aux images mais aussi à la musique électronique de Lim Giong. Il y a ce contraste entre les bâtiments de carton-pâte et la dure réalité de la vie des immigrants à Beijing, une immense ville en construction (c’est la partie qui est montrée). #ChineseCinemas

Still Life, Jia Zhang-Ke (Chine, 2006) – 4/5: Han Sanming arrive à Fengjié, sur les rives du Yang-tsé, une ville qui sera bientôt engloutie suite à la construction du barrage des Trois-Gorges. Il recherche sa femme et sa fille qu’il n’a pas vues depuis 16 ans. Sans le sou, il commence à travailler dans la démolition des bâtiments de la ville. Shen Hong, infirmière, arrive également dans la ville, à la recherche de son mari dont elle veut divorcer. Ces histoires sont un prétexte pour filmer une ville qui se déconstruit progressivement, pour montrer les bouleversements d’une communauté qui va bientôt disparaître. Les images sont superbes, avec souvent des plans longs et panoramiques. Parfois un élément bizarre intervient, comme ce bâtiment en béton très brutaliste qui se transforme en fusée et décolle vers l’univers. C’est un film lent, mais visuellement très beau. #ChineseCinemas

Dong, Jia Zhang-Ke (Chine, 2006) – 3/5: ce documentaire a été filmé en partie pendant le tournage de Still Life, dans la région des Trois-Gorges en Chine, mais aussi à Bangkok. Jia suit le peintre Liu Xiao-Dong et le filme dans un documentaire très silencieux, aux belles images. Mon esprit a pas mal vagabondé mais je ne suis pas mécontente d’avoir vu ce film. #documentary #ChineseCinemas

At the movies – IX (1980s)

Il y a un fil rouge dans cette sélection. J’ai en effet décidé de revoir tous les films dans lesquels joue Keanu Reeves, j’ai donc créé #theKeanuReevesFilmography. Il y a sept films, et ça tombe bien, le suivant de la liste date de 1990.

River’s Edge

River’s Edge, Tim Hunter (1986) – 4/5: un film oublié, sans doute méconnu, à part qu’il s’agit d’un des premiers rôles de Keanu Reeves, et que Dennis Hopper joue également dedans. Je me souviens avoir vu le film à la télévision il y a très longtemps et qu’il m’avait marquée. L’effet a été le même aujourd’hui: ça parle de la vacuité de l’adolescence et c’est extrêmement sombre. Certains acteurs sont magnifiques, d’autres, comme Crispin Glover sont très énervants. Il surjoue et tape sur le système. Mais au final, c’est un film à redécouvrir. Par la suite, Tim Hunter s’est surtout consacré à la réalisation de divers épisodes de séries, de Mad Men à Deadwood. C’est clairement le meilleur film de cette liste de sept ! #theKeanuReevesFilmography

Youngblood, Peter Markle (1986) – 1/5: rien n’arrive à sauver ce film (à part peut-être Patrick Swayze qui n’a jamais été mon acteur favori mais qui a un jeu très intense). Une histoire classique de compétition sportive dans le milieu du hockey sur glace: une première victoire, le moment où tout va mal, la grande victoire de la fin in extremis. Avec Rob Lowe et Keanu Reeves qu’on voit à peine. Il ne faut pas oublier non plus la petite amie qui porte une frange dégradée très 80s et l’usage exagéré du brumisateur pour bien montrer les corps transpirants des sportifs mais aussi des amoureux lorsqu’ils font l’amour (devant un feu de bois). #theKeanuReevesFilmography

The Night Before, Thom Eberhardt (1988) – 1/5: est-ce que c’était une bonne idée de voir tous les films avec Keanu Reeves ? non, pas vraiment, surtout quand on voit ce navet ! J’ai accéléré à un moment, parce que c’est vraiment une comédie pénible pleine de clichés. Le tout avec un score au synthés typique de l’époque, mais aussi (et là c’est bien) du funk joué par des membres du groupe Parliament-Funkadelic mené par George Clinton. #theKeanuReevesFilmography

Permanent Record, Marisa Silver (1988) – 2/5: je continue avec les films avec Keanu Reeves. Celui-ci commence bien même si on se doute déjà très vite de l’histoire vu que le premier personnage qu’on suit n’est pas la tête d’affiche. Le film parle donc d’adolescents, de suicide et de la réaction au triste événement. Jusqu’aux deux-tiers du film, ça part dans le bon sens, analysant le sentiment d’incompréhension des ados et leur révolte, et puis le film se perd, voulant absolument montrer de grands bouts de la comédie musicale à laquelle a participé le suicidé. A vrai dire, on s’en fout. A noter: le caméo de Lou Reed et les chansons (totalement oubliables) composées par Joe Strummer des Clash. Au niveau mode, on sent qu’on est à la charnière: la plupart des mecs ont encore des brushings et portent des vêtements très eighties, Keanu Reeves, lui, annonce le grunge avec les cheveux longs pas coiffés et les chemises de bûcheron. J’ai préféré le look des filles – pourtant elles ne pèsent pas lourd comme personnages dans le film (Variety a écrit à l’époque: « All the girls are vapid dips. » – je ne sais même pas comment traduire ça – vapid = insipide, dip ? – mais ce n’est pas un compliment !). La chanson phare est une horrible balade cheesy aux synthés – et pourtant quelque chose se tramait dans la région (le film a été tourné en Oregon): Bleach, le premier album de Nirvana est sorti en 1989. #theKeanuReevesFilmography #52FilmsByWomen

Dangerous Liaisons, Stephen Frears (1988) – 4/5: je ne pense pas que j’aurais revu ce film, si ce n’est pour le # cité à la fin de ma note. Mais j’ai bien fait: j’avais beaucoup aimé le film quand il est sorti, ce qui m’avait poussée à lire le livre de Choderlos de Laclos, et j’avais beaucoup aimé également le classique. Pas grand-chose à dire à part ça: les décors sont superbes (ce sont les vrais châteaux d’Ile-de-France) et je n’avais pas reconnu Peter Capaldi. #theKeanuReevesFilmography

Bill & Ted’s Excellent Adventure, Stephen Herek (1989) – 3/5: alors il est clair que ce film est un peu con et stupide, mais en fait ça fonctionne et je me suis bien amusée (je préfère ça aux films burlesques des Marx Brothers). C’est une histoire de voyage dans le temps, liée au fait que Bill et Ted doivent rendre un travail d’histoire pour ne pas rater leur année et pour que Ted ne soit pas envoyé dans une école militaire en Alaska, ce qui changerait le cours de l’histoire. Du coup, ils reviennent dans le temps présent avec une série de personnalités, de Socrate à Billy the Kid (qui deviennent les meilleurs potes du monde), de Freud à Napoléon (qui s’amuse comme un petit fou dans les toboggans d’une piscine). Le véhicule pour le voyage est une cabine téléphonique comme dans Doctor Who, sauf que les scénaristes ne connaissaient pas cette histoire. Ils ne voulaient juste pas utiliser une voiture parce que ça faisait trop Back to the Future. « Party on, dude ! » #theKeanuReevesFilmography

Parenthood, Ron Howard (1989) – 3/5: un film en partie comédie en partie drame autour de la famille et de la parentalité, avec Keanu Reeves et Leaf Phoenix (Joaquin Phoenix, donc). Il y plusieurs histoires parallèles et pas un moment d’ennui, avec des passages assez drôles et d’autres plus sérieux. Ce n’est pas hyper original mais c’est bien fichu, et je ne me suis pas ennuyée. #theKeanuReevesFilmography

Brat: An ’80s Story

Andrew McCarthy, Brat: an ’80s story: vous vous souvenez d’Andrew Mc Carthy cet acteur à la babyface qui avait joué dans Pretty in pink et St Elmo’s fire ? Si vous avez à peu près le même âge que moi, j’imagine que oui. En voyant dans la newsletter de goodreads qu’il avait écrit son autobiographie, je me suis précipitée dessus (et j’ai trouvé de l’inspiration pour un doublé – suite dans un prochain billet). Le format est assez classique: l’acteur raconte son enfance, ses études à New York, son premier rôle dans Class face à Jacqueline Bisset et Rob Lowe, les rôles qui se succèdent dans les années 1980, son inclusion dans le « brat pack », ce groupe de jeunes acteurs qui apporte un vent nouveau sur Hollywood (il est intéressant de constater qu’avant les années 1980, il n’y avait que très peu de jeunes acteurs, les rôles intéressants étant joués par des plus vieux – Dustin Hoffman dans The Graduate étant l’exemple type – ses 31 ans étaient bien visibles alors qu’il jouait le rôle d’un jeune homme de 21 ans). Si cette dénomination a aujourd’hui un côté nostalgique et plutôt positif, à l’époque, elle a nui aux carrières des acteurs qui se sont retrouvés embarqués plus ou moins de force dans ce groupe créé artificiellement. McCarthy en a clairement souffert: dans un premier temps, il a accepté des rôles qui allaient dans ce sens, des films pour ados mais par la suite, quand il a voulu sortir de cette image, ses choix ont été malheureux et l’ont finalement mené à quitter le métier d’acteur. McCarthy parle surtout des années 1980, de son parcours d’acteur mais aussi de la perte de son innocence et de sa plongée progressive dans l’alcoolisme. Il se présente comme quelqu’un de réservé mais qui adorait monter sur les planches depuis l’enfance, comme quelqu’un qui a eu la chance de se retrouver au bon endroit au bon moment et qui s’est laissé emporter dans les excès.

Et moi ? je me suis laissée emporter par le récit. McCarthy n’est pas un novice dans l’écriture: il a rédigé de nombreux articles pour des magazines de voyage dans une carrière ultérieure et cela se sent: il sait comment raconter une histoire et a le sens du rythme. Les pages se tournent toutes seules et au final, c’est une plongée intéressante dans le monde du cinéma des années 1980. J’ai adoré connaître les détails de certains tournages, et les raisons pour lesquelles certains films n’ont pas eu de succès (Less than zero par exemple). Ce n’est pas mon acteur préféré de la période, je l’ai toujours trouvé un peu fade, et franchement mal casté dans certains films comme Jours tranquilles à Clichy, mais son autobiographie fait le portrait touchant d’un homme qui a dû se réinventer plusieurs fois au cours de sa vie.