Une collection de films que je dois regarder pour le travail, certains me plaisant plus que d’autres, et sur deux thèmes en particulier: des films scandinaves et des westerns avec des femmes. Et il y a un intrus, que j’ai regardé pour mon plaisir.
Valhalla Rising (Nicolas Winding Refn, Danemark, 2009) – 3/5: quelque part au 12e siècle, en Ecosse, un guerrier silencieux surnommé One-Eye (Mads Mikkelsen) est un esclave forcé à combattre d’autres prisonniers. Il s’enfuit un jour, accompagné d’un enfant et poursuit sa route avec des Chrétiens en route pour les Croisades. Leur bateau se perd en route. C’est un film sombre et froid, un peu comme les paysages traversés. Il n’y a que haine et violence, et les hommes se perdent dans des pensées qui les dépassent. Il y a aussi un certain mysticisme qui m’a dérangée par moments, mais en fait tout le film est extrême. Je reste très partagée sur ce que j’ai vu et je dirais qu’heureusement il y a Mads Mikkelsen qui est vraiment très bien.
McCabe & Mrs. Miller (Robert Altman, 1971) – 3/5: McCabe (Warren Beatty) investit dans la construction d’un bordel dans une petite ville minière du nord-ouest des Etats-Unis, Mrs. Miller (Julie Christie) lui propose de partager ses connaissances dans la question. L’affaire est florissante et attire les convoitises, ce qui ne peut que mal se terminer. Robert Altman a réalisé ici un western moderne, très sombre, à propos du capitalisme. J’ai détesté le personnage de McCabe et j’aurais préféré que Mrs. Miller soit mise plus en avant, surtout dans la seconde moitié du film où elle disparaît quasiment (sauf pour quelques scènes où elle a perdu son côté femme forte des débuts). Il y a cependant un côté très mélancolique dans le film, et aussi un côté très diaphane, avec ces images un peu sombres et voilées. A noter: les chansons de Leonard Cohen.
The Death of Stalin (Armando Iannucci, France/Royaume-Uni/Belgique, 2017) – 4/5: une satire racontant la mort de Staline et la lutte pour sa succession, avec une belle palette d’acteurs comme Steve Buscemi ou Michael Palin. C’est drôle et grinçant à la fois, une critique acerbe du monde politique et de ses jeux de pouvoir, et un bon divertissement.
Exit (Peter Lindmark, Suède, 2006) – 3/5: Thomas Skepphult (Mads Mikkelsen) travaille dans la finance. Il se trouve subitement mêlé à une affaire qui le dépasse et part à la poursuite des coupables, qui d’ailleurs veulent s’en prendre à sa famille. Il a heureusement quelques alliés (notamment un tout jeune Alexander Skarsgård) et arrive à se dépêtrer du filet qui se tend autour de lui. Il y a pas mal de scènes d’action mais l’histoire n’est pas toujours très claire. Pas mal mais sans plus.
The Guilty (Gustav Möller, Danemark, 2018) – 4/5: Asger Holm, policier déplacé pour un moment comme répartiteur à la centrale d’urgence 112, reçoit un appel d’une femme qu’on est en train de kidnapper. Avec son seul téléphone, sans sortir du bureau, il tente de résoudre l’affaire, tout en étant confronté à ses propres démons. Un film de huis-clos passionnant (alors qu’on ne quitte pas la pièce et qu’on ne voit rien de ce qui se passe dehors), où personne n’est ce qu’il est vraiment. Un film où l’importance de la voix et des sons est primordiale.
Meek’s Cutoff (Kelly Reichardt, 2010) – 4/5: en 1845, trois familles de pionniers chrétiens se font guider sur la route de l’Ouest par Stephen Meek, un pisteur imbu de sa personne. Ils se perdent dans le désert et l’eau commence à manquer, quand les hommes capturent un indien Païute. Il ne se passe pas grand-chose dans ce film, mais les images sont superbes, et ce sont surtout les trois femmes, aux robes de couleurs coordonnées, qui marquent les esprits. L’une d’elle devient même le personnage principal, la seule qui a peut-être un peu de jugeotte dans toute l’équipe (on ne peut clairement pas compter sur les hommes). Une phrase est parlante: l’une d’entre elle dit qu’elles sont tout comme les esclaves à devoir faire tout le travail. Un film que j’avais déjà vu mais qui me touche toujours autant. #52FilmsByWomen
Two Mules for Sister Sara (Don Siegel, 1970) – 3/5: Mexique, années 1860 – Soeur Sara (Shirley MacLaine) est sauvée par Hogan (Clint Eastwood) alors qu’elle se fait attaquer par trois malfrats. Il la prend sous son aile parce qu’elle a des informations importantes pour aider les rebelles juaristes contre l’armée française. Un western assez calme, avec Clint Eastwood dans son rôle habituel, et une Soeur Sara bien ingénieuse (dommage que j’ai été spoilée dès le départ). Plaisant mais sans plus. A noter: la musique typique d’Ennio Morricone.