Clovis Maillet, Les genres fluides: ce livre était tentant, voici ce qu’en dit la quatrième de couverture: « Pouvait-on changer de genre au Moyen Âge ? Vivre en homme et devenir sainte ? Naître fille et finir chevalier ? Changer d’habits comme d’identité durant cette période dominée par la chrétienté ? (…) De Jeanne d’Arc à Hildegonde-Joseph en passant par Eugénie-Eugène, sainte Thècle ou le chevalier Silence, ce livre propose une réflexion sur le genre en retraçant une histoire trans de l’époque médiévale. »
Clovis Maillet décrit donc les vies de quelques femmes qui se sont fait passer pour des hommes, très souvent dans le contexte religieux, mais ça se limite un peu à ça, à des exemples. Il est utile pour écrire l’histoire de trouver des cas particuliers, mais il est aussi intéressant d’en tirer des conclusions, de faire un portrait plus large d’une société, de créer des liens et c’est toute cette partie qui manque à mon avis dans ce livre. J’ai eu l’impression de lire le début d’une recherche, pas la fin, d’où ma déception. Je me pose aussi la question de la transposition de concepts actuels à une société du passé, bien différente, et qui ne vivait pas la relation homme-femme de la même manière. Entre les lignes, j’ai cru comprendre aussi qu’il y a une bonne part de militantisme queer dans ce texte, vu le nombre de précautions que prend l’auteur. Cela ne m’a pas dérangée mais quand même fait tiquer un peu, dans le sens où je trouve cela bien dommage que notre société ait toujours des problèmes avec la transidentité. Heureusement, le livre n’est pas très long, je l’aurais d’ailleurs abandonné dans le cas contraire.
Clovis Maillet, Les genres fluides, Arkhê, 2020, 172p. (dont 143 de texte suivi)