Challenge autour des cuisines régionales de l’Inde

Source: carte de l’Inde, 1788 (wikimedia)

J’aime beaucoup cuisiner indien, et au fur et à mesure de mes explorations, je me suis rendue compte de la diversité de cette cuisine, ce qui est logique vu la taille du pays. Je fais souvent les mêmes recettes (d’Anjum Anand), en particulier celles du sud avec de la noix de coco, mais après avoir feuilleté 660 Curries de Raghavan Iyer (malheureusement décédé récemment), j’ai eu envie d’étendre mes horizons. Je vous propose donc un challenge: cuisiner les différentes cuisines de l’Inde. C’est l’occasion d’utiliser divers livres de cuisine ou de chercher des recettes sur le net (l’article en anglais de wikipédia est une mine d’informations).

Quelles sont les modalités pratiques ? :

  • il n’y a pas de délai, ça peut durer plusieurs années, et pas besoin d’être régulier. Je préparai peut-être trois recettes en un mois puis plus rien pendant plusieurs mois.
  • sucré ou salé, c’est comme vous voulez (ou même des boissons)
  • les photos sont publiées sur Instagram avec le hashtag #cuisinesdelinde. Vous pouvez évidemment ajouter plein d’autres hashtags (comme le célèbre #cuisinonsnoslivres – #letscookourbooks créé ici-même il y a quelques années et que j’utilise toujours).
  • il n’y a pas d’ordre dans les régions, même si je vais sans doute de mon côté aller du nord au sud (plus ou moins), et je numéroterai mes contributions avec 1/36, 2/36 etc. à chaque fois que je cuisine un plat d’une nouvelle région (si je fais deux fois la même région, je reste au même niveau).
  • il n’y a rien à gagner, juste le plaisir de cuisiner et de découvrir de nouvelles choses.
  • dites-moi en commentaire si ça vous intéresse et prévenez-moi quand vous avez posté une recette (par exemple en me taguant sur instagram). Je me doute bien que c’est un challenge un peu pointu mais peu importe.

Voici la liste des régions, qui sont les provinces indiennes (un peu adaptées par rapport à la réalité administrative). Je me suis inspirée d’une carte mais je la trouve très laide, je vous mets juste le lien (le Ladakh, notamment, n’y apparaît pas). Elle donne déjà plein d’idées de plats par région – j’imagine qu’il y aura des parties plus compliquées que d’autres mais j’aime ce genre de défi. Je publie la première recette dans la foulée, concernant le Cachemire.

  1. Jammu-et-Cachemire
  2. Ladakh
  3. Himachal Pradesh
  4. Pendjab
  5. Chandigarh
  6. Uttaranchal
  7. Haryana
  8. Uttar Pradesh
  9. Delhi
  10. Rajasthan
  11. Bihar
  12. Sikkim
  13. Arunachal Pradesh
  14. Assam
  15. Nagaland
  16. Manipur
  17. Meghalaya
  18. Mizoram
  19. Tripura
  20. Bengale-Occidental
  21. Jharkhand
  22. Madhya Pradesh
  23. Gujarat
  24. Dadra-et-Nagra-Haveli, Daman-et-Diu
  25. Maharashtra
  26. Chhattisgarh
  27. Odisha (Orissa)
  28. Telangana
  29. Andhra Pradesh
  30. Goa
  31. Karnataka
  32. Pondichéry
  33. Tamil Nadu
  34. Kerala
  35. Laquedives
  36. Andaman-et-Nicobar

660 Curries

Raghavan Iyer, 660 Curries (2008): la bible du curry indien (apparemment épuisée en version papier) ! Raghavan Iyer a en effet rassemblé 660 recettes de currys (et de biryanis, pains, pickles et raitas) venant de toutes les régions de l’Inde. Vu le nombre de recettes, il n’y a pas de photos (à part quelques photos un peu génériques au début du livre) mais elles sont toutes introduites et de nombreux encarts donnent des explications sur des points particuliers. Il y a une courte introduction générale, ainsi qu’à chacun des chapitres: mélanges d’épices, entrées, volaille et oeufs, boeuf, agneau et porc, poisson et crustacés, paneer, légumineuses, légumes, currys contemporains (fusion), biryanis, accompagnements. Ce livre est très pratique quand on a un ingrédient particulier à utiliser ou quand on veut comparer des recettes avec d’autres livres, mais les mesures sont uniquement impériales (il y a un tableau de conversion à la fin). Je n’ai quasi rien préparé de ce livre mais je devrais m’y plonger de temps en temps; il me donne même envie de faire un genre de challenge « une région, un plat » pour mieux connaître les spécificités régionales de la cuisine indienne (mais l’index ne m’aidera pas à ce niveau – les régions ne sont pas mentionnées).

  • photos: – (l’intro ne compte pas vraiment)
  • texte: **** (chaque plat est présenté, ce qui est pas mal pour un livre de cette ampleur)
  • originalité des recettes: *****
  • authenticité des recettes: ****
  • faisabilité des recettes: **** (c’est sans doute assez variable mais le public cible est tout le monde)
  • mesures: unités de mesures impériales
  • recettes favorites: aucune pour le moment
  • indispensabilité du livre: ****

Raghavan Iyer, 660 Curries, Workman Publishing, 2007, 809p.

Les Princes de Sambalpur

Abir Mukherjee, Les Princes de Sambalpur: Calcutta, 1920. Le Capitaine Wyndham et le Sergent Banerjee sont les témoins directs de l’assassinat du prince Adhir, héritier du maharadjah de Sambalpur. Sous le prétexte de rendre hommage au défunt, ils se rendent aux funérailles dans le royaume, loin de leur juridiction, mais ils y mènent malgré tout l’enquête. Ils y découvrent un monde bien différent de celui de la ville: un palais, les nombreuses épouses et concubines y vivant en semi-réclusion, les chasses aux tigres, les festivals religieux assez particuliers. Mais qui a bien pu tuer le prince héritier ? Tant de personnes pourraient être coupables.

J’avais beaucoup aimé L’attaque du Calcutta-Darjeeling, j’ai moins accroché à ce second volume. J’ai trouvé la première moitié bien lente, sans réelles avancées dans l’enquête, et quelques passages me semblaient un peu cliché, comme la chasse aux tigres. On en apprend moins sur le passé du Capitaine, et très peu sur celui du Sergent, mais c’est malgré tout une fine description de la rencontre de la société coloniale anglaise avec celle, millénaire, des princes indiens. Il est aussi possible que mon appréciation ait été influencée par la mauvaise passe de lecture dans laquelle j’étais. Je venais d’abandonner deux romans à mi-chemin (non sans avoir beaucoup insisté) et rien ou presque n’arrivait à me passionner (à part la description de l’architecture post-soviétique par Owen Hatherley – chronique à venir). Je pensais qu’une enquête policière m’aiderait à retrouver le goût des romans, mais cela n’a été que moyennement le cas. Je lirai la suite pour me faire un avis plus définitif sur cette série.

Abir Mukherjee, Les Princes de Sambalpur, Folio, 2021, 416p. (traduction par Fanchita Gonzalez-Batlle, titre original: A Necessary Evil, 2017)

Lost in the Valley of Death

Harley Rustad, Lost in the Valley of Death: A Story of Obsession and Danger in the Himalayas: fin de l’été 2016, Justin Alexander Shetler disparaît dans la vallée de la Parvati en Inde du Nord, dans la région himalayenne. Trentenaire, il avait mis derrière lui sa carrière (où il avait gagné beaucoup d’argent) et repris une vie d’aventurier. Dès son enfance, la nature l’avait appelé et il avait suivi de nombreux cours pour apprendre comment survivre dans le monde sauvage. Mais que s’est-il passé en Inde ? A-t-il lui aussi été atteint du « syndrome indien » qui a poussé de nombreuses personnes à se lancer dans un voyage spirituel, voire même à s’évanouir complètement dans la nature ?

Le journaliste Harley Rustad retrace ses pas et mène l’enquête, mêlant éléments du passé à ceux du présent, brouillant parfois les temporalités pour mieux accrocher le lecteur. Le récit est bien construit et écrit, j’ai juste beaucoup moins accroché au personnage de Justin, tout comme j’ai eu beaucoup de mal avec Christopher McCandless d’Into the Wild. J’ai eu l’impression que Justin était un homme des extrêmes et que rien ne pouvait le satisfaire, mais aussi qu’il jouait avec les réseaux sociaux (son compte Instagram était très suivi – et existe toujours), se créant une image particulière (comme beaucoup de monde). Il est parti pour une randonnée de plusieurs jours avec un sadhu avec qui il ne pouvait pas communiquer vu qu’ils ne parlaient pas la même langue, et dans une région où la récolte des plants de cannabis illégaux allait commencer (et donc parcourue par des gens prêts à tout pour protéger leur drogue), sur des chemins dangereux et à pic, le long d’une rivière de montagne. Il n’en est jamais revenu. Ma prudence et ma méfiance n’arrivent pas à comprendre cet homme. Mais comme je le disais plus haut, ce livre était intéressant à lire, touchant à divers sujets, de l’aventure à l’attirance de l’Inde.

Harley Rustad, Lost in the Valley of Death: A Story of Obsession and Danger in the Himalayas, Harper, 2022, 304p. (non traduit)

At the movies – 27 (2010s)

Il n’y a aucune logique dans les films de cette période, vus entre juin et septembre 2022, à part quelques demandes liées à des médiagraphies au boulot, mais surtout beaucoup d’envies personnelles.

Les super effets spéciaux de Pompeii

Shut Up Sona, Deepti Gupta (Inde, 2019) – 4/5: un documentaire à propose de Sona Mohapatra, chanteuse indienne (de Bollywood) qui n’a pas sa langue dans sa poche. Accusée de blasphème par une confrérie soufie, elle part à l’attaque et défend le rôle des femmes dans une société extrêmement misogyne. Passionnant ! #52FilmsByWomen #documentary

Mustang, Deniz Gamze Ergüven (Turquie, 2015) – 5/5: au bord de la mer Noire, en Turquie, cinq sœurs adolescentes fêtent la fin de l’année scolaire en allant se baigner (toutes habillées) avec leurs amis. Une voisine les dénonce à leur grand-mère (leurs parents sont décédés) et leur oncle prend des mesures. La maison familiale devient leur prison, et après une fugue, les aînées sont mariées contre leur gré. La même voie est prévue pour les plus jeunes. Un très beau film qui dénonce les mariages arrangés mais surtout la violence du patriarcat, obligeant les jeunes filles à rester dans le rang et à devenir de bonnes épouses. Avec en plus, la superbe musique de Warren Ellis. J’ai adoré ! #52FilmsByWomen

The Legend of Tarzan, David Yates (2016) – 2/5: les pires éléments du film de 1933 ont été gommés ici (le racisme pur et dur, le massacre d’animaux) mais on est loin du chef-d’œuvre. Il reste toujours ce fait que ce sont les Blancs qui sauvent les Noirs, même si l’esclavage est dénoncé tout le long du film. A part ça, c’est toujours agréable de voir Alexander Skarsgard, mais savoir que ce film a complètement été tourné en studio nuit à l’ensemble (et ça se voit vraiment trop – finalement à ce niveau-là on est très proche de la version de 1933). Et le cri de Tarzan avec yodel est bien trop peu utilisé.

Midnight Special, Jeff Nichols (2016) – 2/5: un petit garçon aux pouvoirs spéciaux est enlevé par son père biologique. Il résidait dans une communauté religieuse extrémiste et était censé sauver le monde. Un agent de la NSA (Adam Driver) s’intéresse à l’affaire. Je n’ai jamais été prise par ce film que j’ai trouvé lent et sans rythme alors que l’histoire aurait pu être haletante, j’ai même accéléré un peu vers la fin. Mais j’ai aimé y voir Adam Driver et Kristen Dunst. #theAdamDriverFilmography

Pompeii, Paul W.S. Anderson (2014) – 1/5: quel mauvais film (à tel point que ce n’est même pas un plaisir coupable) ! un mélange de Gladiator et de romance, avec l’éruption du Vésuve en point de mire. Si la reconstitution de la cité romaine est sans doute plus ou moins fidèle (à part le phare), il n’en est pas le cas pour les costumes, les gens (il n’y avait pas de Noirs à Pompéi à l’époque) et l’éruption en tant que telle. Le réalisateur s’est inspiré d’éruptions des dix dernières années pour les effets spéciaux, niant la réalité historique, et rajoutant un… tsunami ! Avec Kiefer Sutherland en méchant, Kit Harrington en gentil, Adewale Akinnuoye-Agbaje en ami du gentil, Carrie-Anne Moss et Jared Harris en parents et Emily Browning en jeune fille en quête d’amour. A noter que les pages wikipedia en anglais et français sont très différentes, la première défendant le réalisme de l’éruption, la seconde pointant vers toutes les incongruités historiques (un baise-main dans l’Antiquité, un phare à Pompéi ?).

Punk the Capital: Building a Sound Movement, Paul Bishow & James June Schneider (2019) – 4/5: un documentaire musical qui remonte aux sources du punk rock et du hardcore à Washington DC, avec de nombreux documents d’archives qui montrent comment cette scène a émergé dans une ville où ce n’était clairement pas évident (la capitale est plutôt coincée dans son côté administratif et présidentiel). Intéressant (mais une fois de plus je me suis demandée où étaient les femmes ? même si certaines sont interviewées, cela reste un monde de mecs). Avec entre autres Bad Brains et Minor Threat. #documentary

Wet Season (Anthony Chen, Singapour, 2019) – 3/5: Ling, d’origine sino-malaise, enseigne le chinois dans une école secondaire de Singapour. Elle vit avec son mari, souvent absent et très distant, et son beau-père, aphasique, dont elle s’occupe avec beaucoup de soin. Cela fait huit ans qu’elle essaie désespérément de concevoir un enfant et elle s’injecte chaque jour des hormones en prévision d’une FIV. Elle se rapproche d’un de ses élèves, Wei Lun, à qui elle donne des cours de rattrapage. Lui aussi est un peu perdu, ses parents étant absents pendant une longue durée. Tout cela se passe alors que la mousson s’abat sur la ville, mais on ne voit pas grand-chose de celle-ci: tout est centré sur l’enfermement des personnages dans l’appartement, la classe, la voiture… et les couleurs sont très fades, très tristes. C’est un film aux ambiances particulières, très feutrées, crues parfois, et qui traite de sujets difficiles avec beaucoup de sensibilité. A noter: les durians que mangent Ling et Wei Lun à plusieurs reprises. #chinesecinema

Made in India

Meera Sodha, Made in India. Cooked in Britain: Recipes from an Indian Family Kitchen (2014): Meera Sodha est anglaise, mais née dans une famille indienne. Ses grands-parents viennent du Gujarat et ont émigré en Ouganda, où est née sa mère. Ce livre contient donc des recettes indiennes mais aussi des plats plus africains et de la fusion anglo-indienne. Meera Sodha a voulu écrire un livre avec des plats faciles à préparer, sans prise de tête. L’introduction est courte, mais la fin du livre comporte de nombreuses pages sur les ingrédients. Il y a aussi des conseils sur les vins, des idées de menus, comment utiliser les restes ou encore manger avec les mains. Les recettes sont classées par ingrédient ou thème principal (entrées, légumes, viande, oeufs, chutneys…). C’est un de ces livres dans lequel je préparais toujours les mêmes recettes (les currys au poulet, en particulier) mais dont la lecture a permis de mettre plein de signets, parce qu’il y a plein de recettes alléchantes. Et j’aime le fait qu’il y ait des recettes plus africaines, avec notamment des bananes plantain.

  • photos: *** (je dirais que 3/4 des recettes sont illustrées, et que parfois ça manque d’une photo)
  • texte: ** (chaque plat est présenté mais il n’y a pas vraiment d’introduction générale sur la cuisine)
  • originalité des recettes: ****
  • authenticité des recettes: *** (il s’agit de cuisine anglo-indienne un peu simplifiée)
  • faisabilité des recettes: *****
  • mesures: unités de mesures métriques
  • recettes favorites:  » Aubergine and cherry tomato curry », « Pistachio and yoghurt chicken curry », « Coconut and tamarind chicken curry », « Coriander chutney chicken », « Slow-cooked lamb and spinach curry », « Daily dal », « Kachumbar », « Roasted cauliflower with cumin, turmeric and lemon » (je n’ai pas trop aimé celle-là)
  • indispensabilité du livre: ***

L’attaque du Calcutta Darjeeling

Abir Mukherjee, L’attaque du Calcutta Darjeeling: le capitaine Sam Wyndham débarque à Calcutta en 1919. Sa vie est en miettes: il a perdu sa femme et a été traumatisé par la guerre. Dès son arrivée, il doit enquêter sur le meurtre d’un haut fonctionnaire dans une rue mal famée, au pied d’un bordel. Assisté du sergent Banerjee, un policier local qui connaît les us et coutumes du pays, il tente de défaire les fils de l’histoire, se plongeant dans le monde de l’administration coloniale et dans celui des Indiens revendiquant leur indépendance. Il fait chaud et poisseux, et les gins tonic ne suffisent pas pour se dépêtrer de cette situation compliquée.

Je m’étais dit que je ne commencerais pas de nouvelle série de romans policiers mais le sujet était bien trop tentant (et les divers commentaires sur les blogs aussi – les avis de Keisha, d’Athalie et de Kathel). J’adore les histoires qui se passent dans les colonies, que ce soit l’Inde ou l’Indochine. Le fait qu’ici, ce soit écrit par un auteur indien (vivant en Grande-Bretagne) apporte un plus: on ne l’accusera pas de racisme (contrairement à l’époque qui l’était complètement et les personnages anglais s’en donnent à coeur joie). L’enquête, assez classique, met du temps à se dérouler – en nombre de pages, pas en nombre de jours, mais ce rythme lent permet de décrire la société de l’époque dans tous ses détails. Le titre en français renvoie à un incident qui, s’il est lié à l’enquête principale, n’est pas au coeur du récit – ce qui est un peu dommage – mais le titre anglais, A Rising Man, n’était sans doute pas très traduisible ni vendeur. Bref, j’ai beaucoup aimé, et ça me fait donc une série de plus à continuer !

Abir Mukherjee, L’attaque du Calcutta Darjeeling, Folio, 2020 (première édition en vo en 2016)

Chaat

Maneet Chauhan & Jody Eddy, Chaat: Recipes from the Kitchens, Markets, and Railways of India: A Cookbook (2020): loué comme un des meilleurs livres de cuisine de 2020, j’ai acheté ce livre parce que j’aime beaucoup la nourriture indienne. Maneet Chauhan est née en Inde mais a émigré aux Etats-Unis où elle a ouvert un restaurant. Elle raconte comment, dans sa jeunesse, elle prenait le train avec la famille pour aller d’un côté à l’autre du pays, et elle adorait la nourriture qu’on servait aux abords des gares. Ce sont ces petits plats qu’elle décrit dans son livre qu’elle divise selon la géographie du pays. Les photos sont superbes, et on sent la vie dans les trains et les gares. Le texte est basé sur ses expériences personnelles, et du coup, je trouve que ça manque un peu d’informations factuelles. Mais là où ça coince vraiment, ce sont les recettes: sans doute authentiques, elles sont souvent très compliquées, et il n’y a que peu de photos des plats en question, ce qui est dommage. Une fois ma lecture terminée, il n’y avait que deux post-it; je ne suis donc pas sûre que je vais garder ce livre. Bref, une déception.

  • photos: **** (les photos sont belles mais il y a trop peu d’illustration des recettes)
  • texte: ***
  • originalité des recettes: ****
  • authenticité des recettes: ****
  • faisabilité des recettes: *
  • mesures: unités de mesures américaines uniquement (cups & tablespoons)
  • recettes favorites: aucune
  • indispensabilité du livre: **

Dishoom

Shamil Thakrar, Kavi Thakrar, Naved Nasir, Dishoom: from Bombay with love: a priori je n’aime pas trop les livres de cuisine de restaurants mais celui-ci fait exception. Les auteurs racontent une journée à Bombay, visitant les divers endroits où on mange et qui les ont inspirés pour créer Dishoom à Londres. On commence donc le matin avec les petits-déjeuners dans les cafés iraniens, puis on continue la promenade dans entre les bâtiments anciens, picorant l’un ou l’autre mets, pour terminer la journée avec le coucher de soleil sur la plage et puis un cocktail dans le grand hôtel Taj. Le récit de la journée se lit comme un guide touristique, mais le guide est un ami qui connaît tous les détails de ce qu’il décrit. Le tout est entrecoupé par de nombreuses recettes. Certaines d’entre elles sont facilement réalisables, d’autres plus compliquées (et il y a le syndrome de la recette dans la recette qui rend un plat vraiment long à préparer). Mais malgré ce petit point négatif, j’ai adoré ce livre et j’ai une folle envie de visiter Bombay en le prenant avec moi.

  • photos: ***** (toutes les recettes sont illustrées et il y a de nombreuses photos de Bombay)
  • texte: ***** (c’est le point fort du livre)
  • originalité des recettes: ****
  • authenticité des recettes: ****
  • faisabilité des recettes: ***
  • mesures: unités de mesures métriques
  • recettes favorites: je n’en ai préparé qu’une seul jusqu’à présent: « Mattar paneer » mais il y a une série de post-it pour des réalisations futures.
  • indispensabilité du livre: ***** 

The Satapur moonstone

Sujata Massey, The Satapur moonstone: ce deuxième volume des aventures de Perveen Mistry, avocate parsi (« solicitor » en fait) emmène notre héroïne dans les montagnes de Sahyadri où se trouve l’état princier de Satapur. Le maharadja est décédé, et l’état est maintenant gouverné par un agent britannique (on est en 1920) en attendant que son successeur, un jeune garçon, ait atteint l’âge adéquat. Sa mère et sa grand-mère se disputent quant à son éducation, la première voulant l’éloigner à tout prix du royaume en l’envoyant dans une école britannique, la seconde refusant tout cela en bloc. Et pourtant, l’avenir du garçon a l’air menacé sur place, suite à plusieurs décès inexpliqués. Perveen Mistry est envoyée au palais pour écouter les deux femmes qui vivent selon le modèle du purdah, la ségrégation entre hommes et femmes, mais aussi les enfants et d’autres membres de la famille. Elle se rend très vite compte qu’elle est tombée dans un fameux guêpier.

Cet automne, je me suis attaquée aux livres les plus anciens sur ma PAL (ceux de 2019, donc) et il en faisait partie. J’avais bien aimé le premier tome et je souhaitais lire la suite des aventure de l’intrépide avocate. En fait, j’aime beaucoup les ambiances, plus que l’histoire en elle-même. La première partie se passe dans la maison de l’agent britannique qui s’occupe de Satapur et j’ai pu me plonger dans un certain passé colonial, la suite se passe dans le palais et présente une autre facette des choses, la vie des maharadjas et de leurs familles. Même si le sujet m’intéresse, j’avoue que j’ai trouvé le temps long, surtout pendant la première centaine de pages; par la suite, l’envie de connaître le dénouement de l’histoire m’a poussée à avancer plus vite. Mais il est clair que le roman manque de suspense, et ressemble quelque part au premier tome, avec cette enquête auprès de femmes en purdah. Je pense que je vais en rester là avec cette série.