Le bureau d’éclaircissement des destins

Gaëlle Nohant, Le bureau d’éclaircissement des destins: la Française Irène vit dans la Hesse en Allemagne; elle y avait épousé un homme du coin mais a divorcé peu après la naissance de son fils, aujourd’hui jeune adulte. Elle est restée là à cause de son travail qui la passionne: elle fait des recherches au sein de l’International Tracing Service, un centre de documentation sur les persécutions nazies et les camps de concentration. Une de ses missions est de retrouver les propriétaires (ou leurs descendants) d’objets retrouvés à la fermeture des camps, un Pierrot en tissu, un mouchoir brodé, un médaillon… Elle est méticuleuse et tenace, et entourée de personnes pleines de ressources. Ses enquêtes dévoilent le passé, maillon par maillon, et racontent l’histoire de personnes, un homme juif qui a participé à la révolte de Treblinka et qui a réussi à s’enfuir, continuant sa vie sur plusieurs continents, une femme polonaise arrêtée et emmenée dans un camp de travail, qui prend sous son aile un petit garçon, une autre femme, allemande, qui dévoile enfin ses secrets (avoir vu The Zone of Interest juste avant donne une certaine chair à cette femme, même si elles sont fort différentes au final)…

Le roman raconte des destins particuliers de femmes et d’hommes (destins inventés par l’autrice mais basés sur des faits réels), des destins tragiques mais aussi des histoires qui font chaud au cœur. Il entremêle ce passé au présent d’une femme qui se pose des questions sur elle-même, sur sa relation avec son fils et sur la vie d’une de ses collègues particulièrement importante, une femme juive qui a survécu et qu’elle ne connaît finalement pas si bien que ça. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un roman sur les camps de concentration mais bien d’un récit actuel qui pose des questions très contemporaines, et c’est cela le point fort de ce livre. Gaëlle Nohant a un art tout particulier pour plonger le lecteur dans des histoires très prenantes, aux émotions très fortes mais savamment dosées. J’aime beaucoup cette autrice et j’avais déjà beaucoup apprécié La part des flammes, j’étais plus mitigée pour L’ancre des rêves, et j’ai de nouveau beaucoup aimé La femme révélée. Ce sont ces lectures, et les avis sur les blogs, qui m’ont poussée à lire ce nouveau roman, alors que j’évite en général le thème des camps de concentration et du génocide juif. J’ai bien fait de sortir de ma zone de confort.

Une lecture commune avec Livr’escapades, Keisha et Je lis je blogue qui ont des avis très contrastés.

Gaëlle Nohant, Le bureau d’éclaircissement des destins, Grasset, 2023, 416p.

23 réponses sur « Le bureau d’éclaircissement des destins »

  1. keisha41 dit :

    Sans doute suis je plus mitigée, mais je préfère souvent e la non fiction à 100 %; Cependant j’ai appris ou revu des faits, alors ça va.

  2. je lis je blogue dit :

    Je ne lis plus beaucoup de fictions sur le thème de la Shoah et des camps de concentration mais j’ai été intriguée par ce centre d’archives que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup ce type d’ouvrages qui touchent à la recherche historique. Cette LC était donc une bonne occasion. Je ne regrette pas de vous avoir suivies.

    1. J’ai rajouté le lien vers ton billet, désolée de t’avoir oubliée !

      Le côté historique est en effet passionnant, je n’en ai pas parlé mais j’aurais pu. Je ne connaissais pas non plus ce centre d’archives, mais à vrai dire j’en sais peu sur la Shoah.

  3. Merci pour cette lecture commune. Après avoir beaucoup aimé « La femme révélée », j’étais impatiente de lire celui-ci, malheureusement je n’ai pas du tout été embarquée cette fois-ci. Il a toutefois le très grand mérite de mettre en lumière l’existence de l’Internation Tracing Service dont j’ignorais l’existence avant la parution du roman.

    1. Merci aussi pour cette LC, même si tu n’as pas accroché au livre. C’est justement ça qui les rend plus intéressantes.

      Je ne connaissais pas du tout non plus cet ITS.

  4. Tu es plus enthousiaste que tes co-lectrices… Pourtant je ne réussis pas à avoir envie de lire ce roman.
    Bah, tant pis ou tant mieux, il y en a tant d’autres…

  5. Moi, je m’étais un peu perdue dans la multitude des personnages et les destins reconstitués par la fiction m’avaient agacée par un trop plein de romanesque. Mais il est vrai que le titre a le mérite de faire connaitre l’existence de l’ITS.

    1. C’est vrai que j’ai eu parfois un peu de mal à suivre dans les personnages mais j’ai toujours vite retrouvé qui était qui. Pour moi, le fait de parler de l’ITS raccroche ce roman au présent et c’est sans doute ce que j’ai le plus aimé.

  6. C’est toujours une super expérience de sortir de sa zone de confort et d’aimer ce qu’on lit à cette occasion ! Je trouve que ça a une saveur particulière 🙂.

    1. Tout à fait, après un récit islandais en mer, je me suis embarquée dans une histoire à propos des camps de concentration. Et si on y rajoute de la SF… ça fait beaucoup de nouvelles choses pour moi, mais je trouve ça bien aussi de m’ouvrir à tout ça.

  7. Ah mais je n’avais pas encore lu ton avis, qui contraste avec celui de tes co-lectrices ! Sandrine avait aimé aussi, mais je vais suivre la majorité mitigée voire très déçue, d’autant plus que je n’avais pas été convaincue par Légende d’un dormeur éveillé..

  8. Fanja dit :

    Je n’ai toujours pas lu Gaëlle Nohant, ses autres romans ne me tentaient pas assez, mais j’étais assez motivée par celui-ci suite au passage de l’autrice à la Grande Librairie. Bon, les billets du jour me laissent penser que je n’y trouverais peut-être pas tout à fait mon compte finalement, mais le sujet m’intéresse, plutôt en non-fiction toutefois, comme Keisha.

  9. flyingelectra dit :

    Ah, je vois que cette LC laisse des avis divisés, mais toi tu as eu l’air de bien aimer, tant mieux. Je ne la connais que pour son roman La part des flammes, je ne l’ai jamais lue et je pense passer mon chemin même si le sujet me parle.

  10. Anne-yes dit :

    Une LC qui a fait couler beaucoup d’encre. Quant à moi j’ai noté ce titre qui est à ma bibliothèque.

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