La femme révélée

Gaëlle Nohant, La femme révélée: Eliza Donnelley a quitté son mari fortuné et abandonné son petit garçon, fuyant Chicago. Elle se retrouve à Paris, on est en 1950. Elle y commence une nouvelle vie sous le nom de Violet Lee, armée de son appareil photo. La ville se réveille après les années de guerre, elle y rencontre des prostituées, des artistes, des hommes… Mais l’abandon de son fils la ronge. Le roman dévoile au fil des pages son histoire, son passé, son désir de justice sociale. J’ai été prise par ma lecture, tournant page après page, impatiente de connaître la suite de l’histoire qui se divise en deux grandes parties. J’ai beaucoup aimé la première, un peu moins la deuxième – elle est tout à fait logique mais je l’ai trouvée un peu trop différente, comme s’il s’agissait d’un second roman. Mais c’est un commentaire a posteriori: pendant ma lecture, j’ai été happée par le récit et après avoir lu pas mal de romans qui se traînaient, cela m’a fait du bien. J’admire également le talent de l’auteur qui arrive avec chaque roman à plonger le lecteur dans un monde totalement différent. Ses descriptions sont fouillées, les détails rendent très bien l’esprit d’une époque, d’une ville.

L’ancre des rêves

51k1-iwtval-_sx195_Gaëlle Nohant, L’ancre des rêves: comme chaque nuit, Benoît fait des cauchemars. Il n’est pas le seul: ses frères Lunaire et Guinoux, et probablement aussi le petit Samson, ont leurs nuits troublées par des rêves qui se répètent chaque nuit, les plongeant dans de profondes angoisses. Ils vivent avec leurs parents dans un petit village de Bretagne; la mer n’est pas loin, mais leur mère Enogat leur interdit de l’approcher. Lunaire, peut-être le plus intrépide de tous, aimerait connaître les raisons de ces cauchemars et commence son enquête avec les quelques éléments dont il se souvient. Aidé par plusieurs personnes du village, dont la vieille Ardélia, il plonge progressivement dans l’histoire de la famille.

J’avais adoré La part des flammes, je suis bien plus mitigée pour L’ancre des rêves, mais mes raisons sont sans doute assez personnelles: la Bretagne est une région qui me touche très peu. A priori, cela n’aurait pas dû influencer ma lecture mais je me suis sentie loin des personnages et de leur histoire, je me suis vue comme une observatrice extérieure, je n’ai jamais été touchée. Et pourtant le passé et la généalogie me passionnent… Il manque quelque chose dans ce roman mais j’ai dû mal à mettre le doigt sur ce que c’est. Un certain élan peut-être, un certain suspense bien plus présent dans La part des flammes ? Disons que j’ai aimé mais sans adorer.

J’ai eu le plaisir de lire ce livre en même temps que Kathel, retrouvez son avis sur son blog, Lettres exprès.

La part des flammes

51l6ccvk2b9l-_sx195__zpsjgk5edjuGaëlle Nohant, La part des flammes: sans le billet de Kleo, je n’aurais sans doute jamais acheté ce livre. Et j’aurais raté quelque chose ! Paris – mai 1897. L’événement mondain du moment est la vente au Bazar de la Charité. Il faut y participer ou y être vu si on appartient à la bonne (ou moins bonne) société parisienne. La duchesse d’Alençon y tient un stand avec l’aide de deux protégées, Violaine de Raezal, veuve toujours en deuil et pas très bien considérée et la jeune Constance d’Estingel qui vient d’éconduire son fiancé. L’incendie éclate, le feu se propage très vite. Paris en deuil n’est plus la même; de nouvelles amitiés se créent. Portrait d’une époque, ce roman est passionnant. Il raconte une histoire assez haletante tout en décrivant une société uniquement gérée par les convenances. Gaëlle Nohant en profite pour décrire de nombreuses facettes de l’histoire, celles héritées des temps anciens (les duels) et les plus modernes, l’émergence des médecins de l’âme qui pensaient pouvoir soigner leurs patients avec de nouvelles techniques. Roman difficile par moments, il me fait d’autant plus apprécier la période contemporaine et le statut de la femme d’aujourd’hui. L’écriture est superbe, nous ramenant à une certaine époque qui n’avait pas peur du subjonctif imparfait ni d’un vocabulaire très précis et évocateur. Je conseille ! Et si vous avez des idées d’autres romans de ce genre, n’hésitez pas à les proposer dans les commentaires.

Book_RATING-40