— ne continuez pas si vous n’êtes pas un minimum prêts à lire des choses difficiles et tristes —
Je ne vais pas trop bien. Et une fois de plus, je n’ai aucune maîtrise sur mon mal être. Depuis une quinzaine d’années, j’ai vécu la maladie et le décès de ma mère, les problèmes de mon ex et maintenant ceux de mon père s’amplifient de plus en plus. Il ne s’est jamais remis du décès de ma maman et n’a jamais vraiment retrouvé la joie de vivre. Mais depuis sa chute de l’hiver 2016, son monde se réduit de plus en plus. Il ne bouge presque plus et souffre constamment du dos.
Cet hiver je me suis inquiétée pour une bosse qu’il avait sur le crâne. Il a finalement prix un rendez-vous chez le médecin au mois de mai et les analyses ont révélé qu’il s’agit d’un mélanome. Apparemment, le cancer est limité à cet endroit sur le crâne mais je n’ai jamais réussi à savoir concrètement ce qu’avaient révélés les scanners et autres analyses parce que quand je demande des explications, mon père dit qu’il ne sait pas (il devient de plus en plus confus). Mi-juillet, il a été opéré sous anesthésie totale et on lui a enlevé le mélanome. Depuis, j’ai l’impression que sa santé et sa mémoire ont encore diminué. Il m’a dit franchement qu’il ne voulait plus vivre très longtemps, atteindre ses 80 ans en novembre, oui, sans doute, mais pas beaucoup plus. Même s’il n’a aucune prise sur ce genre de choses, le mental joue probablement un rôle. Quand je l’ai vu fin juillet, il était difficile et centré sur lui-même. J’ai été fortement blessée quand il s’est moqué de ma piqûre de moustique qui m’a empêchée de poser le pied à terre pendant 24 heures. Il s’est excusé quand je suis ai dit mais le mal était fait.
Cette semaine, je lui ai proposé de l’accompagner chez le médecin pour avoir les résultats de l’opération (son aide est en vacances). Je me suis donc organisée pour prendre congé vendredi matin. Jeudi après-midi, il m’appelle au travail, me disant qu’il s’est trompé de date et que le rendez-vous était ce matin-là. Et le médecin l’a appelé avec de mauvaises nouvelles: le mélanome n’a pas été entièrement retiré et il faut réopérer et probablement pratiquer une greffe de peau. Ce sera sans doute programmé fin août ou début septembre, moment où est déjà programmé une opération pour une hernie (une intervention déjà reportée depuis mars). Hier soir, il m’a appelé, me prévenant que le médecin est venu pour enlever les fils mais qu’il a un nouveau souci. Il a un zona dans le dos. Et un zona, me dit wikipedia, est souvent causé par une diminution d’immunité ou un cancer, ce que je ne lui dirai évidement pas.
Je ne sais pas comment l’aider. Je ne sais pas comment répondre à chaque coup de fil où la première chose qu’il me dit est qu’il ne va pas bien (lui était plutôt du genre à me dire « reprends-toi » et « tu ne peux pas ME faire ça » quand je n’allais pas bien). Il est si tourné sur lui-même et ses problèmes qu’il n’accepte plus aucun conseil. Apparemment, le fait que sa compagne pleure devant lui de ses soucis a été bien mieux reçu que mes essais de positiver. Mais je suis incapable de pleurer devant lui, nous n’avons jamais réussi à exprimer nos sentiments.
— insert —
J’ai été chez lui ce midi. Face à son cynisme, j’ai craqué et j’ai pleuré. Je lui ai dit que pour moi aussi c’était difficile à vivre. Même si ça a provoqué un blanc dans la conversation – sa compagne était là aussi – ça a permis de mettre les choses à plat et son ton était beaucoup plus positif et conciliant par la suite. Nous avons même discuté de choses et autres à trois.
— fin de l’insert —
Or je suis bel et bien triste et inquiète. Et frustrée, je n’ai pas envie de revivre tous ces états une fois de plus, même pas trois ans après les précédents. Ma vie est à nouveau en partie mise entre parenthèses suite aux problèmes de quelqu’un d’autre. Je me demande même si je pourrai faire ce grand voyage que j’ai réservé et cela rajoute à mes inquiétudes. Est-ce que c’était une bonne idée ? Au moment où j’ai réservé, je pense qu’il n’y avait pas trop de soucis mais tout change si vite – même s’il m’a encore confirmé ce midi que je pouvais partir. (Ceci était donc la partie égoïste.)
Il n’y a pas vraiment de solutions à toute cette situation, à part laisser passer le temps et espérer qu’il ne m’annonce pas de nouveaux soucis. Mais c’est difficile et souvent pesant même si je sais que je m’en sortirai. Heureusement, suite à une promotion sur les Kleenex récemment, j’ai acheté six boîtes. J’ai de quoi voir venir. Il faudra par contre que je rachète des gouttes décongestionnantes pour les yeux.
Je ne sais pas comment dire, ni quoi dire, mais j’ai quand même ce besoin de laisser un petit mot. Un mot de réconfort, même si je ne peux qu’imaginer l’angoisse qui t’habite et la frustration (la colère même peut etre ? Tristesse et colère font bon ménage, je l’ai souvent constaté)(en tout cas chez moi)
C’est bien que tu ais réussi à en parler avec lui, qu’il sache ce que tu ressens, au moins en partie.
Courage, bises.
Merci Elanor, pour ton message. Cela m’apporte en effet du réconfort.
Bisous
Je te souhaite bon courage, ce n’est vraiment pas facile comme situation. Bises
Merci ! et bises aussi !
Courage face à cette situation difficile
Merci !
On ne se connait pas mais je t’envoie toute ma chaleureuse sympathie.
Ce que tu vis est très difficile et pour l’expérimenter moi-même on est très démunis face à ces situations.
La tristesse de voir notre parent malade et sur le déclin, l’incompréhension de le trouver si dur cynique et égoïste face à nous (comme ma mère qui m’impose des horaires de visite très contraignants et refuse de changer cela), l’impuissance tant face à la maladie elle même qu’à tout le processus (impossible pour moi par exemple d’avoir un compte rendu en direct du médecin).
C’est très très dur, car on se sent responsable…
J’ai reçu un conseil d’un assistant social qui m’a fait du bien (pour moi), c’est de surtout continuer à vivre ma vie. J’avais mis beaucoup de choses entre parenthèse et j’ai cessé. Je ne dis pas que tout va mieux, loin de là; mais au moins je continue à vivre et ce que je vis me permet de prendre (un peu) de recul.
En parler m’a fait découvrir qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent cela; qu’il n’y a pas de solution miracle; que c’est peut-être un cycle « normal » et que c’est à moi de l’accepter… Mais j’en suis loin.
Je t’adresse donc toutes mes pensées de sollicitude.
Ah oui, et un conseil : prends des mouchoirs au basalm.
Merci pour ton commentaire. J’essaie de ne pas mettre ma vie entre parenthèses, c’est en effet un excellent conseil – il y a juste des moments où l’énergie me manque et j’essaie de l’accepter (même si je passe d’abord par une phase de frustration).
C’est le cycle normal de la vie, quelque chose que je me remet souvent en tête, même si c’est difficile.
Et en parler avec d’autres personnes aide, cela remet les choses en perspective.
Je te souhaite moi aussi bon courage. Ma situation est loin d’être aussi difficile que la tienne, mais elle lui ressemble par certains aspects. J’aime beaucoup le conseil de Rosa.
Merci, je trouve aussi le conseil de Rosa très utile.