Les rues de Laredo

Larry McMurtry, Les rues de Laredo: à la fin de Lonesome Dove, les divers personnages survivants s’étaient installés dans une nouvelle vie. Quelques années plus tard, le Capitaine Woodrow Call est appelé par une des sociétés de chemins de fer de l’époque, par l’intermédiaire de son agent Brookshire, pour arrêter le dangereux Joey Garza, jeune Mexicain sans peur ni reproche, qui a volé des millions et tués de nombreux innocents. Call fait appel à son ancien acolyte Pea Eye mais celui-ci hésite: il est heureux avec son épouse Lorena et ses enfants. Dès le début de l’aventure, on sent que ça ne se passera pas comme prévu, Call est vieux et n’a plus l’enthousiasme d’avant, il est accompagné par des gens peu expérimentés, un autre tueur et sa bande croisent leur route, la mère de Joey, Maria, veut défendre son fils à tout prix…

Larry McMurtry prend son temps pour installer tous les personnages, décrivant l’un et l’autre, souvent avec une bonne dose d’humour (Brookshire par exemple est un personnage qui n’est absolument pas à sa place dans l’Ouest mais il est très attachant) et tentant d’entrer dans la tête de chacun d’entre eux. On sent une fin de cycle, une perte de vigueur, non pas chez l’auteur mais chez Call et Pea Eye qui aimeraient passer à autre chose mais n’y arrivent pas pour diverses raisons. Le monde des années 1890 a changé, avec ses trains, son télégraphe, ses armes modernes et on est loin des cowboys de la première heure. J’ai beaucoup apprécié que ce soient finalement les femmes qui deviennent les personnages principaux, avec Lorena et Maria au premier plan. Ce sont des femmes très différentes mais elles ont toutes les deux vécu des choses difficiles. Elles sont de fortes femmes qui réussissent à s’émanciper des hommes et à surmonter leur douleur.

Ce roman est un magnifique western à l’aube d’une ère où les cowboys n’ont plus leur place. Ce côté crépusculaire se retrouve à chaque page, et quelque part, je suis contente de lire la saga Lonesome Dove dans son ordre d’écriture et non en suivant la chronologie de l’histoire. Je vais donc bientôt retrouver Woodrow Call et August McCrae dans toute leur vigueur de la jeunesse.

Avec ce livre, je participe aux challenge des pavés de l’été de Sibylline (La petite liste) mais aussi des épais de Ta d loi du cine (Le blog de Dasola).

Larry McMurtry, Les rues de Laredo, Gallmeister – Totem, 2020, 784p. (Streets of Laredo, première publication en 1993, traduit par Christophe Cuq)

15 réponses sur « Les rues de Laredo »

  1. Bonjour
    Vos billets sur cette série (j’ai relu celui de 2022 sur le début de la saga) me rappellent que l’un de mes frères m’avait offert le premier tome de Lonesome Dove il y a des années (anniversaire ou Noël…), et que je n’avais pas réussi à « entrer » dedans… Du coup, il faudrait quand même que je le retrouve (dans quelle PAL peut-il bien être?) et que j’insiste un peu…
    Merci pour cette double participation!
    Apparemment, de la « préquelle » sous-titrée « Lonesome Dove – Les origines », seul le volume « La lune Comanche » est un « gros livre » (800 pages), « La marche du mort » n’en comptant que 528… Mais cela ne vous empêchera pas de les lire une année ou l’autre je suppose 😉
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

  2. keisha41 dit :

    Heu Lonesome Dove a été écrit en premier. Puis Laredo, puis deux autres (les origines). Tu penses bien que je n’ai pas raté ces lectures!

    1. Oui, c’est bien ce que j’avais compris ! Je les lis dans l’ordre de l’écriture, pas de l’histoire, et je me rends compte que ça me convient bien jusqu’à présent.

      1. Sur mon ordi, le bouton « envoyer » ou « poster » n’est pas visible (toujours pas d’ailleurs) mais j’ai eu l’idée de le chercher en surlignant tout et il est apparu.

  3. [2ème envoi – précédent peut-être passé en « SPAM »?]
    Je disais que l’on m’avait offert il y a quelques années le premier tome de Lonesome Dove, que je n’étais pas « entré » dedans à l’époque et qu’il faudrait que j’identifie dans quelle PAL il doit être enfoui pour en retenter la lecture prochainement.
    Merci pour cette participation aux « épais de l’été ».
    Un des deux tomes « préquelles » doit compter 800 pages sauf erreur de ma part – au cas où vous auriez aussi le projet de les lire cet été!
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
    PS: faut-il vous inscrire comme « Sunalee », ou comme « Miss Sunalee »?

    1. Encore désolée pour le passage dans les spams, que je ne vérifie jamais vu que je ne reçois pas de notification.
      C’est en effet un peu lent au démarrage, il faut un peu insister, mais après c’est vraiment bien ! Je lirai sans doute la suite dans quelques mois. Entre temps, je suis passée à un autre pavé dont je publierai bientôt la chronique.

      Et « Sunalee » c’est très bien (même si ça ne me dérange pas qu’on utilise « Miss Sunalee »).

  4. je lis je blogue dit :

    J’ai découvert « Lonesome Dove », il y a une dizaine d’années et je les conseillé à tous mes proches. La saga a fait l’unanimité autour de moi. J’ai lu d’autres romans de Larry McMurtry mais, je l’avoue, avec un peu moins d’enthousiasme que ce formidable western.

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