Thérèse Desqueyroux

francais-therese-desqueFrançois Mauriac, Thérèse Desqueyroux: pourquoi lire ou relire Mauriac en 2015 ? J’ai suivi Ingannmic et Athalie dans leur proposition pour plusieurs raisons. Je me souvenais avoir beaucoup aimé la lecture de Thérèse à l’école secondaire et mon père ayant toujours beaucoup apprécié cet auteur, j’ai pu lui emprunter ses tout vieux Livre de Poche aux couvertures surannées, bien plus encore que celle de Thérèse qui date de 1988, l’année où je l’ai lu la première fois (ou 1989). Le roman est situé dans les Landes, dans une campagne perdue et peu accessible. Thérèse est libérée de prison, elle a été acquittée de la tentative d’empoisonnement de son mari. Il faut éviter le scandale dans cette société bourgeoise campagnarde où les apparences sont bien plus importantes. De plus, son père voudrait entamer une carrière politique, les actes de sa filles doivent être gommés. Tout sentiment est étouffé, doit être caché. Mauriac décrit avec brio ce genre d’ambiances et son écriture reste moderne presque nonante ans plus tard. Et mon impression ? Je me suis dit que je n’avais sans doute pas tout compris en lisant ce livre à 17 ans (notamment les attirances et répugnances sexuelles entre les personnages) mais j’ai retrouvé pourquoi j’avais aimé ce livre: cette sensation d’étouffement, ce personnage brimé qui aurait aimé faire autre chose de sa vie plutôt que de suivre la voie tracée par sa famille. Tout cela m’a encore touchée aujourd’hui.

Je vous invite à lire les avis d’Ingannmic et d’Athalie, bien plus développés que le mien.

Book_RATING-40

6 réponses sur « Thérèse Desqueyroux »

  1. Merci de faire ma culture, je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours cru que ce livre était d’André Gide… Je dois confondre avec un autre.
    Je ne l’ai pas lu, mais j’ai lu « Le nœud de vipères » de Mauriac quand j’étais ado et j’en garde le souvenir d’un profond malaise… Peut-être qu’aujourd’hui, avec le recul et l’âge (canonique), je le comprendrais mieux. Mais du coup, je vais essayer « Thérèse Desqueyroux ».

    1. Ces livres sont de la même époque, je pense. En tous cas, mon père les mettait dans le même paquet 😉
      L’impression de malaise est là aussi chez Thérèse… mais sans doute que notre âge nous permet de l’aborder différemment.
      Bonne lecture !

  2. Comme Athalie, tu évoques l’aspect sexuel des relations entre les personnages… que j’ai l’impression d’avoir complètement occulté, je ne sais pas pourquoi (« c’est grave, docteur ? » …).
    En tous cas je suis ravie que cette lecture commune ait été pour toutes les 3 l’occasion d’être touchées par cette héroïne étonnante.

    Je mets à jour le lien vers ton article sur mon blog.

    1. Je l’évoque parce que je l’avais complètement occulté lors de ma première lecture (ou pas compris). Je suis sans doute plus sensible à cela à mon âge 😉 Je me suis demandé si c’était une des raisons du dégoût de Thérèse pour son mari. Je n’ai pas le livre sous la main mais lors de son voyage de noces, elle avait l’air contente que cet aspect-là soit fini.

  3. Et oui, comme toi, miss, cet aspect des choses ne m’avait pas vraiment frappé à la première lecture ! Et pourtant, cette fois çi, la frustration sexuelle de Thérèse m’a sautée aux yeux, ou plutôt, la frustration de la possibilité du désir. Et son transfert sur le couple d’Anne et Jean …. J’ai le livre sous la main, le compte rendu de la nuit de noce est le passage que j’ai recopié dans mon article à propos de la simulation du bonheur post coïtum … édifiant !
    Mon exemplaire, encore plus vieux que le tien (1981 et il en a l’odeur !) … Merci de nous avoir rejoint, et à bientôt pour « Destin ».

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