Landscapes of Communism

Owen Hatherley, Landscapes of Communism. A History through Buildings: comment raconter l’histoire du bloc communiste à travers l’architecture ? c’est ce que fait Owen Hatherley dans ce livre. Il part de quelques principes et les explique par divers exemples: les « magistrale », ces grandes avenues rectilignes, assez large pours des défilés de tanks, mais qui ouvrent également des perspectives dans le villes, les « microrayon » ou micro-régions, des ensembles d’immeubles d’habitation accompagnés de magasins et de bâtiments publics comme des bibliothèques ou cinémas, et qui permettent aux habitants de vivre sans sortir de leur quartier, les métros qui sont souvent des cathédrales sous terre, les mémoriaux grandiloquents – beaucoup ont été conservés mais d’autres ont disparu comme les statues de Lénine ou Staline. Il montre également comment les villes ont été reconstruites après la destruction de la Seconde Guerre mondiale, parfois en créant un genre de Disneyland pseudo historique, parfois en faisant table rase du passé.

C’est un livre dense, avec quelques photos (il pourrait y en avoir plus), avec beaucoup de descriptions, et parfois des passages un peu longs sur l’histoire particulière d’une ville ou d’une région. Mais dans l’ensemble, il est passionnant, et complète les autres livres que j’ai lus d’Owen Hatherley (à vrai dire, j’aurais dû lire celui-ci en premier parce qu’il expose les bases de l’urbanisme à la soviétique). Il montre comment un pouvoir dictatorial s’empare de l’espace public pour affirmer son autorité et comment ceci a survécu (ou pas) à la chute du bloc communiste. Son style d’écriture est frais, et il s’implique en racontant sa propre histoire, ses propres visites, et en faisant des commentaires personnels. Parmi les livres sur l’architecture que j’ai lu récemment, il reste l’auteur le plus abordable. Rien d’étonnant donc au fait que j’ai encore d’autres livres de cet auteur sur ma PAL.

Ceci est ma troisième participation aux challenge des pavés de l’été de Sibylline (La petite liste) mais aussi des épais de Ta d loi du cine (Le blog de Dasola), avec de la non-fiction (j’ai encore deux pavés de non-fiction en cours mais je doute que je les termine pour la fin de l’été – je suis en général lente pour ce genre de livres, aussi parce que j’en lis plusieurs à la fois).

Owen Hatherley, Landscapes of Communism. A History through Buildings, Penguin, 2016, 612p. (non traduit)

11 réponses sur « Landscapes of Communism »

  1. je lis je blogue dit :

    C’est vrai que l’architecture est une discipline politique car elle peut déterminer un mode de vie, comme tu le dis justement.
    NB: j’ai visité le métro de Moscou est c’est très impressionnant

  2. Tiens cela ferait un titre très intéressant pour « Sous les pavés les pages », mais cela me fait penser que nous n’avons pas évoqué, avec Athalie, la reconduction de l’activité pour septembre… et là c’est sans doute un peu tard !
    Et je t’envie de pouvoir lire plusieurs livres en même temps, j’en suis complètement incapable (sauf éventuellement si l’un des titres est graphique)..

    1. J’ai aussi pensé à « Sous les pavés les pages » en faisant le lien avec les autres livres d’Hatherley.
      Je ne lis qu’un roman à la fois, c’est ma règle. Mais pour la non-fiction, je peux accumuler jusqu’à 6 ou 7 livres, ce qui est un peu beaucoup, et certains traînent très longtemps mais c’est aussi une manière d’aborder un même sujet avec plusieurs points de vue. Pour le moment, j’ai un livre sur le cinéma, un livre d’histoire, un livre de cocktails et trois livres sur des villes (et leur architecture).

      1. flyingelectra dit :

        oh tu m’impressionnes !! moi je finis toujours par retourner vers le plus passionnant même si j’en ai deux en cours …

  3. ta d loi du cine dit :

    Bonjour Sunalee
    On sent la passion pour ce sujet (troisième billet sur un livre en anglais du même auteur!)
    Je découvre grâce à cette troisième participation aux challenges estivaux un auteur dont j’ignorais l’existence (il n’a pas d’article à son nom dans wikipedia en français, mais on y trouve des références à des traductions de ses articles journalistiques publiés dans Le Monde diplomatique), merci. Et j’ai vu par ailleurs qu’il était né en 1981 (donc pas bien vieux à la chute du Mur… Il n’a pas dû voyager beaucoup en Europe de l’Est à l’époque du communisme « vivant »…).
    Je suppose que le livre ne reste pas dans des généralités théoriques, mais aborde aussi les éventuelles différences (l’architecture officielle de la Roumanie n’était peut-être pas celle de l’URSS ou de l’Allemagne de l’Est, etc.).
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

    1. Oui, il explique les nuances et les différences, ce que je n’ai pas fait dans ce court billet.
      Si je prend un exemple qui me parle, il montre comment le métro moscovite est bien différent de celui de Tbilissi en Géorgie, le second ayant été construit bien plus tard et sans cet esprit « cathédrale ».
      C’est vrai que moi-même j’ai sans doute plus vu du communisme vivant que lui, mais j’étais malgré tout encore fort jeune pour comprendre (enfant et adolescente donc – j’avais 17 ans en 1989).
      Le premier livre que j’ai lu de lui a vraiment développé une passion pour l’architecture des villes, chose à laquelle je faisais déjà attention même si c’était assez inconscient. Maintenant, c’est bien plus conscient – et c’est d’autant plus intéressant (ça se voit en partie sur mon blog de voyage, et dans mes lectures).

      Merci aussi pour tes longs commentaires, qui me font parler encore plus sur le sujet !

  4. flyingelectra dit :

    le contraste aussi, entre les vieilles villes conservées (les centre) et les banlieues très « communistes » ça m’a marqué aussi lors de mes voyages dans ces anciens états communistes.

    1. et c’est là que se pose la question si ce centre « ancien » n’a pas été reconstruit de manière un peu fantaisiste après la guerre ! c’est le sujet d’un des chapitres.

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