In the Woods of Memory

Shun Medoruma, In the Woods of Memory: lors de la bataille d’Okinawa en 1945, Sayoko, 17 ans, est violée par quatre G.I. américains. Son ami Seiji tente de la venger. Shun Medoruma raconte l’histoire en neuf chapitres, avec neufs points de vue différents, datant de 1945 et de 2005. Les protagonistes racontent ce qui est arrivé mais il y a aussi des gens qui se souviennent, soixante ans plus tard. La manière d’écrire est diverse: parfois il s’agit de souvenirs, parfois d’une interview par un chercheur, parfois d’un flot de pensées.

J’avais découvert les nouvelles et le court roman de Shun Medoruma édités par Zulma et j’avais adoré. J’ai donc fait des recherches sur l’auteur et découvert que peu de ses oeuvres avaient été traduites, mais je suis quand même tombée sur In the Woods of Memory. Takuma Sminkey est le traducteur et explique dans l’introduction la difficulté de son travail: Shun Medoruma écrit en effet en japonais mais de longs passages sont également rédigés en langue okinawaïenne. Sminkey explique qu’il a donc dû traduire tout en anglais, parce que s’il avait respecté l’idée première et transposé celle-ci en anglais, il aurait pu écrire sa traduction en partie en anglais et en partie en hawaïen, langue que peu de lecteurs comprennent. Il explique aussi qu’il a rajouté de la ponctuation dans certains passages pour une meilleure compréhension.

J’ai aimé ce roman, mais sans doute moins que les nouvelles. Il y a les descriptions des îles et de son histoire tragique lors de la Seconde Guerre mondiale, mais le monde des esprits n’est pas aussi présent. J’espère de tout coeur que d’autres romans seront traduits parce qu’il en existe peu pour cette région qui m’intéresse.

En commençant ma lecture, je ne me doutais pas que je pourrais mettre ce roman dans le challenge des minorités ethniques d’Ingannmic (je regrettais d’ailleurs de ne toujours pas avoir participé), mais l’introduction du traducteur m’a confirmé qu’il y avait tout à fait sa place, l’archipel de Ryukyu ayant été longtemps un royaume indépendant et seulement annexé au Japon en 1879. Les Okinawaïens sont donc tout autant une minorité ethnique que les Aïnous du nord du Japon (j’ai cherché quelque chose à lire à leur sujet mais je n’ai pas encore trouvé).

Shun Medoruma, In the Woods of Memory, Stone Bridge Press, 2017, 208p. (traduit par Takuma Sminkey, première édition en japonais en 2009 – si j’ai bien compris)

7 réponses sur « In the Woods of Memory »

  1. J’avais beaucoup aimé L’âme de Kotaro contemplait la mer, et je vois que c’est celui que tu as préféré des trois…
    Bravo pour la lecture sur les minorités, on fait bien des découvertes avec ce défi !

    1. C’est un hasard ici, je ne partais pas vraiment sur une lecture à propos des minorités (je me disais même que ce serait une fois de plus reporté !).
      Mais c’est vrai qu’on fait plein de découvertes !

  2. Très intrigant !!! Je note le nom de l’auteur pour le découvrir avec ce titre ou un autre … Moi aussi, je peine à trouver un titre qui me permettrait de participer enfin au challenge sur les minorités … Alors qu’au départ, je me suis dit que vu mon intérêt pour le sujet, le hasard allait bien faire les choses … Et bien non, pas encore !

  3. En tous cas merci pour ta participation, même si elle est involontaire !! Elle permet d’étoffer un peu le rayon Asie du récapitulatif. Et puis c’est d’une manière générale une proposition très intéressante que je note, je ne connaissais pas du tout l’auteure.

    1. oui, c’est un homme, c’est parfois compliqué avec les noms asiatiques ;- )
      depuis, j’ai d’autres participations plus « classiques » mais je dois encore écrire ou publier les billets.

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