Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube: au début de l’été 2016, Emmanuel Ruben est parti à vélo d’Odessa avec son ami Vlad pour remonter le cours du Danube jusqu’à ses sources. Il raconte ses aventures dans la chaleur de l’été, ses rencontres avec les locaux mais aussi l’histoire de chaque endroit qu’ils traversent. Il parle des Romains – le fleuve a longtemps été la frontière de l’empire, des Ottomans sans cesse repoussés lors de nombreuses batailles, du rideau de fer imposé par le bloc de l’Est, des réfugiés de Syrie et d’Afghanistan. Tout cela est passionnant.
Mais j’ai détesté le personnage que j’ai d’abord pensé être bien plus âgé, un peu comme ces hommes imbus de leur personne qui ont leur mot à dire sur tout et qui parlent très fort (il avait 36 ans au début du voyage). Il critique beaucoup, et tout particulièrement la modernité. Il déteste l’Union Européenne (même s’il apprécie les passages faciles des frontières) et ne cesse de transmettre ses opinions sur tout et n’importe quoi, du glyphosate aux touristes vieux et bedonnants qui font des croisières (une fois ça passe, mais pas des dizaines de fois – et qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ?), en passant par le capitalisme, sa bête noire. Au final, il n’aime que les jolies femmes (c’est lassant aussi) et la culture slave (qui est tellement plus belle que la sienne, la française). C’est aussi un peu étonnant quand même de voir un cycliste qui entreprend un aussi long voyage et qui n’est pas vraiment préparé (il n’a aucune pièce de rechange pour son vélo). Et puis il y a cette partie centrale, un peu incompréhensible, qui parle d’un accident qu’il a eu. Il joue beaucoup sur l’écriture, qui coule à flots, parfois sans paragraphes et sans ponctuation (puis il se vante de l’avoir fait). Le livre est long, c’est un pavé, et ces répétitions d’opinion m’ont fatiguée.
Une idée piochée chez Keisha qui est bien plus positive que moi, et un livre qui participe au challenge du Pavé de l’été de Brize.
Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube, Rivages, 2019, 608p.
Lu en grande partie en train, oui, léger décalage. J’aime les récits de voyage..;
Moi aussi j’aime les récits de voyage… en général. Mais j’ai quand même appris pas mal sur toute la région.
Ouh je sens que ça me fatiguerait 608 pages aux côtés d’un personnage pareil ! Dommage car j’aime aussi beaucoup les récits de voyage et il semble y avoir pas mal à découvrir ici.
Oui, c’est dommage ! Mais peut-être que le personnage te dérangerais moins ?
Ton premier paragraphe me tentait … Et puis, non, je ne supporterai pas ce personnages tout en contradictions peu constructives ! Tant pis pour lui …
Ses râleries sont en effet peu constructives, et très répétitives.
Ah oui, ton commentaire donne à voir le livre sous une autre perspective, c’est intéressant !
Dans le genre chronique de périple, mais à cheval cette fois et bien préparé, avec un narrateur qui a ses opinions mais ne m’a jamais paru désagréable, je te recommande « Notre vagabonde liberté, de Gaspard Koenig.
Merci pour le conseil !