Orange amère

Ann Patchett, Orange amère: un dimanche comme un autre. Albert s’incruste au baptême de la fille (Franny) d’un vague collègue, pour ne pas devoir rester à la maison avec sa femme et ses enfants. Il rencontre Beverly, la maman de Franny, et tombe amoureux d’elle le temps d’une après-midi arrosée de gin orange (préparés avec les oranges du jardin – on est en Californie). Le chapitre suivant change complètement d’époque et le lecteur comprend que Beverly et Albert se sont mariés, créant une nouvelle famille recomposée. Le roman suivra divers membres de cette famille à différentes périodes de leur vie, sur une période de cinquante ans – les enfants ont grandi et certains prennent la parole, racontant des bribes d’histoire que le lecteur devra recomposer comme un puzzle. Cela demande évidemment un peu d’attention mais tout s’emboîte assez bien et au fil des pages, le fil prend forme.

Et pourtant j’ai failli abandonner ce roman, et pas à cause de la temporalité un peu décousue. J’ai cette (mauvaise ?) habitude de beaucoup traîner au début d’un livre, avançant à l’allure d’un escargot pendant la première moitié et un chapitre m’a tout particulièrement bloquée (pour ceux qui l’ont lu, celui qui décrit la soirée de Franny derrière le bar, quand elle rencontre un écrivain qu’elle adore). Je trouvais le temps long, mais je me suis forcée à continuer, un peu par curiosité, un peu parce que c’était une lecture commune, et un peu par paresse (j’étais au jardin et j’avais la flemme de choisir un autre roman). Une fois ce chapitre un peu pénible passé, je suis enfin entrée dans l’histoire et j’ai beaucoup aimé suivre chacun des personnages, avec leur caractère, leurs défauts, leur personnalité spécifique. Un événement en particulier les a tous marqués et forme quelque part l’ossature du récit, et les détails sont distillés très parcimonieusement au cours des pages. Ma lecture a été sous forme de montagnes russes, d’où un note moyenne, mais j’ai bien envie de lire d’autres romans de cette auteur.

Une lecture commune avec Ingannmic et Electra.

11 réponses sur « Orange amère »

  1. keisha41 dit :

    C’est avec ce roman que j’ai découvert l’auteur, et ensuite cherché à en lire d’autres!!! Avec plaisir d’ailleurs!

  2. Comme quoi, une lecture peut tenir à la trop grande distance séparant un transat d’une bibliothèque !!
    Nos avis se rejoignent parfaitement, sauf peut-être pour le passage dans le bar, qui m’a plutôt plu. Elle est très habile cette Ann Patchett, elle nous attache à ses personnages presque l’air de rien, en déroulant des scènes a priori insignifiantes, voire ennuyeuses en effet, et pourtant, ça finit par construire quelque chose de solide et poignant !

  3. C’est drôle, une lecture qui ne t’a pas vraiment convaincue, sauf de continuer à lire des titres de cette auteure, un peu comme Ingannmic, d’ailleurs … Me voilà fort intriguée du coup, je vais tenter !

    1. oui, je crois que c’était plus une question de rythme de lecture et d’état d’esprit que la faute de l’auteur – je lui laisse donc une seconde chance 😉
      en fait je suis de passée par divers stades: ça m’intéresse – je m’ennuie – c’est passionnant et je ne peux m’empêcher de tourner les pages pour connaître la fin.

    1. en effet, mais comme je l’explique plus haut, c’est sans doute lié à un certain ennui pendant un chapitre… ne te laisse pas influencer par moi 😉

  4. Mouais… j’ai noté cette auteure depuis un moment, sans jamais sauté le pas. Je tourne autour, sans me décider. Quelque chose me retient. Ces temps-ci, il me faut des romans forts, sans bouts d’ennui, sous peine de retomber dans un espèce de marasme. En somme, je vais attendre d’être bien disposée avant de plonger dans la découverte!

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