Après une nuit relativement bonne, je me réveille malgré tout assez tôt à cause du bruit des salles de bain voisines. Je traîne un peu au lit puis vais prendre mon petit déjeuner. Il est assez varié mais restera le même tous les jours et comprend quelques plats très « rétro » comme des pêches, ananas et cerises au sirop. Le temps est plutôt gris et cela ne donne pas trop envie de sortir. Sachant que la pluie arrive, j’essaie de me faire un programme musées, sauf qu’on est lundi et que la plupart sont fermés. Mon humeur est quelque peu en adéquation avec la météo mais une fois sortie de l’hôtel, je me rends compte qu’il ne pleut pas.
Je traverse à pied le pont de la Liberté en face de l’hôtel; il vibre à chaque passage d’un tram antique. De très beaux bâtiments longent les quais mais ce n’est pas le but de ma promenade d’aujourd’hui. Je visite d’abord le grand marché couvert de Nagyczarnok. Rénové en 1996, c’est une grande halle à structure métallique. Des magasins de souvenirs ont envahi le premier étage mais le rez-de-chaussée est beaucoup plus local: échoppes de fruits et légumes côtoient bouchers et boutiques d’épices ou d’alcools. Un très bel endroit ! (J’avais fait d’autres photos avec mon appareil mais il se dérègle souvent et le résultat n’était pas lisible sur PC. Je viens de vérifier, je peux les convertir sur un MAC mais je n’ai plus vraiment le temps).
Pour me rendre au quartier Juif, je suis un autre « walking tour » du Lonely Planet, plutôt axé shopping. Cela ne m’intéresse pas trop mais il me permet de découvrir la ville et ses superbes bâtiments, certains rénovés, d’autres fort gris et sales, voire délabrés. Le temps gris n’est pas propice aux jolies photos et les filtres d’Hipstamatic accentuent souvent le côté sombre. En fin de parcours, j’entre dans la jolie boutique Rhododendron et y achète deux cartes postales. Le magasin débouche sur un passage un peu sombre, non loin du quartier Juif.
Il commence à pleuvoir… j’hésite… et je rentre finalement dans la synagogue pour m’abriter et la visiter en même temps. Construite en 1859, elle marie styles romantique et mauresque et peut accueillir 3000 fidèles. Malgré cela, elle me semble bien plus petite et fort chargée, peu propice au recueillement. Je compare peut-être trop aux églises… Au chaud et à l’abri de la pluie, je prépare la suite des mes visites.
12h45 et un joli café attire mon attention. Je n’ai pas encore vraiment faim mais le Solinfo est très design, avec une multitude de luminaires contemporains. Je commande une petite salade de thon et surtout une délicieuse limonade à base de pamplemousse, avec plein de morceaux de fruits, servie dans un bocal à conserve. La serveuse n’est pas très souriante a priori mais se détend au fur et à mesure.
Il pleut toujours quand je sors, faiblement mais assez fort pour ouvrir mon parapluie, ce qui limite l’emploi de l’appareil photo. Je reprends un « walking tour » du Lonely Planet qui me fait remarquer une statue que je n’avais pas vue, en l’honneur de Carl Lutz qui a sauvé de nombreux Juifs en 1944. Je me promène ensuite dans le passage de Gozsdu udvar qui rassemble de nombreux bars et restaurants et passe ensuite devant le Rumpus Bar, unique bar tiki de Budapest (mais n’ouvrant qu’à 18h). La pluie s’accentue et je profite de moins en moins, d’autant plus que le quartier devient de plus en plus triste, surtout autour du Square Klauzál tér qui est censé avoir une ambiance juive d’avant-guerre. Pour moi, c’est juste une ambiance communiste. Je passe ensuite devant une belle demeure néo-gothique et l’église Sainte-Thérèse. Par les fenêtres de l’Académie de Lizst, j’entends des musiciens répéter.
Le but de ma promenade est la Maison des Photographes Hongrois, située en face de l’Opérette, un bâtiment très tarte à la crème. L’ancien studio de photographe, construit en 1894, possède une belle verrière apportant la lumière du jour en abondance. Aujourd’hui musée, il présente une exposition d’André Kertesz (1894-1985), tout particulièrement son début de carrière en Hongrie, aux environs de la Première Guerre Mondiale. Ses photos en noir et blanc sont très bien construites et très belles.
Comme il pleut toujours et que je n’ai plus d’idées d’endroits couverts à visiter (et que mes jambes fatiguent), je vais chez Gerbeaud pour goûter d’un gâteau au chocolat et à la cerise, bon mais consistant, et d’un café latte (mon premier café depuis… euh….). Je regarde les touristes passer, un peu perdue dans mes pensées et je me rends compte que manger seule n’est plus vraiment un problème, ce sont même souvent de très bons moments.
(cette photo a été prise deux jours plus tard, par temps ensoleillé)
Je retrouve le métro, la ligne 3 d’abord, aux wagons plutôt anciens, puis la ligne 4, bien plus contemporains. Je rentre à mon hôtel et je ne bougerai plus de ma chambre, grignotant un biscuit et une banane. Je me rends compte que je suis vraiment très sensible au café, je mettrai longtemps à m’endormir profondément.
Je me rappelle avoir bien aimé la maison des photographes hongrois mais le souvenir du bâtiment vu de l’extérieur est très vague: je suis allée le visiter à la toute fin de l’automne, au moment où à 15h30 il fait déjà nuit. Du coup, je me souviens des lumières de la rue, du froid et… du chocolat chaud à la cannelle bu non loin juste après 😉
c’est un peu comme moi: il pleuvait. Je me souviens donc plus de l’entrée et de l’opérette en face.