Orgue de danse « Frangema », Decap, Anvers, 1946
Je vous ai promis depuis quelques mois déjà un billet sur l’exposition Continental Superstar (Musée du Cinquantenaire, octobre 2008 – mars 2009) qui montrait un certain nombre d’orgues mécaniques construites pour accompagner les danses de salon. Elles étaient jouées tous les jours et le public était libre de danser dans l’espace aménagé à cet-effet. Une toute autre manière de visiter un musée donc et de passer son dimanche après-midi en buvant une bonne bière ! J’avais bien envie de danser mais mon partenaire n’était pas encore assez rétabli de son pied pour m’accompagner. Et puis, en fait, on ne sait pas trop comment les danser, ces danses de nos grands-parents… (Entretemps, j’ai appris que les orgues étaient démontées et mises dans un dépôt du musée, sans qu’il n’y aie de projet de les montrer quelque part. Dommage !)
Orgue de kermesse « L’Alexandre », Louis Hooghuys, Grammont, 1907
Revenons quelques décennies en arrière à une époque où nos grands-parents allaient danser le dimanche après-midi sur les airs à la mode… Orchestres en tous genres rythmaient les pas de tango, de valse ou de fox trot mais c’était aussi l’époque des orgues mécaniques qui remplaçaient à moindre coût les musiciens. La Belgique, le sud des Pays-Bas et le nord de la France étaient des fabricants reconnus dans le monde entier pour ce genre de machines, allant des plus petites proches des orgues de Barbarie aux plus grandes reproduisant un orchestre entier.
Mécanisme d’une orgue
Dès le début du 20e siècle, Anvers devient un centre important de production d’orgues mécaniques, à côté de Paris (Gavioli, Marenghi, Limonaire…). Jusqu’à l’arrivée des jukebox dans les années 50, la production de ces machines est une activité assez lucrative, chaque propriétaire de salle de bal voulant les machines les plus performantes et jouant les derniers tubes. Decap, Mortier ou Verbeeck firent de bonnes affaires en vendant ces orgues ainsi que les cartons avec la musique. Elles tombèrent en désuétude si ce n’est un collectionneur passionné, Joseph Ghysels, qui en rassembla des dizaines dans un petit musée à Schaerbeek. Elles furent rachetées par la région flamande en 2007.
Pour plus d’informations, l’article en anglais sur wikipedia est assez intéressant et renvoie vers un site en néerlandais sur le sujet. Je vous insère également dans ce billet un clip youtube qui a été filmé à l’exposition (et qui vous permettra d’entendre la musique) et quelques photos prises par diane.
Sweet bunch of daisies,un des airs joués par l’harmonium mécanique « Orchestrelle », Aeolian, vers 1905
« Orchestre Moderne », Eusèbe Fasono, Anvers, 1912 et « Continental Superstar », Theophiel Mortier, Anvers 1923
« Orchestre Moderne », Eusèbe Fasono, Anvers, 1912
Orgue de kermesse « Brusilia », Arthur Bursens, Anvers, 1977
Statuette du « Brusilia »
Sculptures d’orgues
Orgue de danse « Frangema », détail
Orgue de danse « Frangema », avec danseurs
Magnifique ! Dommage que ce soit passé 😦
Oui en effet ! Je n’ai pas écrit l’article plus tôt puisque ça ne changeait plus rien: on a été visiter l’expo le dernier jour…