Le propre et le sale

Georges Vigarello, Le propre et le sale. L’hygiène du corps depuis le Moyen Age: l’historien Georges Vigarello a étudié la question de l’hygiène dans ce livre très dense et (parfois un peu trop) érudit. Le titre est vaguement trompeur, sauf si on le lit avec attention: il commence en effet après le Moyen Age, à un moment où l’eau fait peur parce qu’elle serait en partie coupable des épidémies comme la peste. Hommes et femmes ne se lavaient plus; on se frottait le corps avec un linge sec et on changeait de chemise le plus régulièrement possible. Les sources ne parlent quasi que de la haute société, monsieur et madame tout le monde ne sont pas vraiment abordés et Vigarello s’intéresse peu à eux dans la première partie du livre. A partir de la fin du 18e siècle, l’eau commence à être apprivoisée et cela provoque des grands changements dans l’architecture des maisons et des villes (avec notamment la construction des égouts).

Le livre est intéressant mais je le trouve un peu sec. Vigarello parsème son texte de citations historiques et décrit ce qui se passe. Il montre comment les corps sont traités au fil du temps, il aborde les changements de la société et l’attrait grandissant pour la propreté. J’ai trouvé ce livre peu vivant alors qu’il parle justement de la vie et de la mort, des habitudes qui touchent au plus près de l’être humain mais cela reste un ouvrage intéressant sur le sujet. Cela s’explique sans doute par le fait que ce livre a été publié en 1985, et que depuis la manière d’écrire l’histoire a beaucoup évolué. Mais pour un livre de 1985, il reste malgré tout très digeste.

Georges Vigarello, Le propre et le sale. L’hygiène du corps depuis le Moyen Age, Editions du Seuil (Points Histoire), 1985, 282p.