High Caucasus

Tom Parfitt, High Caucasus. A Mountain Quest in Russia’s Haunted Hinterland: Tom Parfitt est un journaliste anglais, qui a été basé à Moscou jusqu’en 2022. En 2004, il a été envoyé à Beslan pour faire un compte-rendu sur la prise d’otages alors en cours dans une école. Il a assisté au massacre et n’a pas pu sortir de sa tête certaines images, notamment celle d’une mère qui s’effondre alors qu’elle apprend la mort de son enfant. En 2008, il décide de repartir dans la région pour se faire une autre idée, pour oublier ce qui l’a traumatisé. Son but est de parcourir la chaîne du Grand Caucase dans sa partie nord, en Russie donc, depuis Sochi, sur la mer Noire, jusque Derbent, à la mer Caspienne. Faisant d’abord un détour par l’Abkhazie, il traverse la république d’Adyghée, le kraï de Krasnodar, les républiques de Karatchaïévo-Tcherkessie, de Kabardino-Balkarie, d’Ossétie du Nord (il ira également en Ossétie du Sud, reprenant ponctuellement son travail de journaliste lors des conflits de 2008), d’Ingouchie, de Tchétchénie et du Daghestan. Autant de régions marquées encore aujourd’hui par la guerre et par les conflits ethniques et religieux entre chrétiens et musulmans. Mais ce sont aussi des contrées marquées par l’histoire: dès l’arrivée des Russes au 18e siècle, des peuples ont été massacrés ou déportés, et Staline n’a pas fait mieux dans les années 1940 et 50.

Tom Parfitt raconte ces événements au détour de sa marche et de ses nombreuses rencontres. Il admire les paysages montagneux et décrit les paysages. Il a eu quelques frayeurs, certaines causées par des animaux, d’autres par des officiels ou des partisans un peu trop zélés. Il faut en effet des permis pour circuler dans la région et Parfitt n’avait pas toujours le papiers qu’il fallait (mais il a eu pas mal de chance aussi). Il a écrit ce livre en 2022, mais tout se passe en 2008, à une époque où la région était bien plus troublée que maintenant (on est un peu dans un status quo pour le moment, mais sans vraies solutions). Son récit est passionnant de bout en bout. Il alterne ses impressions sur la marche avec des bouts d’histoire et puis repasse aux gens qu’il a rencontré. Il y en a beaucoup: l’hospitalité est une règle dans ces contrées.

Ce récit est tout simplement passionnant, et m’a permis de mieux connaître cette région troublée, si proche de la Géorgie qui est de l’autre côté des montagnes.

Ce livre s’inscrit dans le challenge des minorités ethniques d’Ingannmic (c’est vraiment un hasard qu’autant de livres se suivent alors que je n’ai rien lu sur le sujet les sept premiers mois du challenge), avec comme peuples (j’en oublie certainement, je n’ai pas pris de notes au cours de ma lecture): les Abkhazes, les Tchétchènes, les Ingouches, les Tcherkesses, les Avars, les Lezghiens, les Cosaques, les Circassiens, les Ossètes, les Karatchaïs, les Balkars, les Koumyks… (j’ai été voir sur wikipedia pour ne pas me tromper dans les orthographes compliquées.)

Tom Parfitt, High Caucasus. A Mountain Quest in Russia’s Haunted Hinterland, Headline, 2023, 352p. (pas de traduction)

4 réponses sur « High Caucasus »

  1. Ingrid Macé dit :

    Encore une belle participation ! Ce titre m’intéresse beaucoup, malheureusement je vois qu’il n’est pas (encore ?) traduit en français…

    1. Non, malheureusement, et j’ai un doute qu’il soit traduit un jour: peu de récits de voyage sont traduits en français, vu qu’il y a une production locale (avec Sylvain Tesson – pardon pour le cynisme 😉 ). Mais on peut toujours espérer ! J’ai vu avec plaisir que plusieurs livres d’Erika Fatland ont été traduits.

  2. Ça a l’air passionnant. On dirait que c’est quelqu’un qui s’intéresse aux gens qu’il rencontre, à la différence de Sylvain Tesson -puisque tu en parles.

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