There’s No Such Thing as an Easy Job

Kikuko Tsumura, There’s No Such Thing as an Easy Job: une jeune femme – on apprendra plus tard qu’elle a 36 ans – se rend à l’agence locale pour l’emploi. Elle recherche un travail soumis à ces conditions: il doit être proche de son domicile, ne demande ni lecture ni écriture, et de préférence peu de réflexion. Sa conseillère est une femme très compréhensive et elle lui trouve à chaque fois un job qui lui convient. Parce que notre héroïne accepte des contrats à durée déterminée, ou décide de ne pas renouveler son contrat. Elle a en effet souffert d’un burn-out et n’est pas prête à se réinvestir dans un boulot à long terme. Sa première mission est d’observer un écrivain via des caméras de surveillance; il serait en effet mêlé à son insu à un trafic illégal de biens de contrebande. Dans la seconde, elle participe à l’écriture de publicités qui sont diffusées dans un bus local mais des choses bizarres se passent dans le quartier, des commerces apparaissent et disparaissent du jour au lendemain. Par la suite, elle compose des textes pour des emballages de crackers, colle des affiches et surveille une forêt (dans un parc). A chaque fois, elle s’implique plus qu’elle ne le souhaitait dans son boulot, intriguée par ce qui se passe dans le monde qui l’entoure.

Kikuko Tsumura nous raconte la vie d’une jeune femme qui doit bien gagner sa vie mais qui ne veut plus être touchée, être menée par le rythme infernal du monde du travail. Elle préfère des boulots sans importance, très neutres, les plus simples possibles. Et le roman la suit dans son parcours, racontant au fil des pages le rien, le pas grand-chose, sans beaucoup d’émotions. On ne saura que très peu sur l’héroïne. C’est un livre assez froid, qui prend son temps pour montrer les failles du personnage principal. Ce n’est certainement pas un page turner et il ne faut pas s’attendre à de grands retournements de situation. C’est un bon roman pour les transports, on lit quelques pages le matin et puis on passe à autre chose, et chaque boulot forme en quelque sorte une nouvelle quasi indépendante. Au final, il reste une certaine impression d’ennui, mais n’était-ce pas le but de l’autrice ? Nous montrer comment le monde du travail peut avoir une influence sur les gens ? Que ce soit dans le trop qui mène au burn-out mais aussi dans le trop peu qui mène au bore-out ? L’héroïne ne tombe pas dans ce panneau, elle ne se rend d’ailleurs pas compte qu’elle s’attache à ses boulots simples et elle en ressort grandie, prête à aborder le monde du travail d’une autre manière. Si le roman est situé au Japon, il est en même temps assez universel et pourrait se passer partout dans le monde.

J’ai lu ce roman dans le cadre de l’activité sur le monde du travail d’Ingannmic. C’était probablement le seul livre de ma PAL qui parlait de ce sujet mais j’aurai peut-être des surprises en en lisant d’autres, et il est aussi possible que je sois tentée par de nouveaux livres.

Kikuko Tsumura, There’s No Such Thing as an Easy Job, Bloomsbury Publishing, 2020, 416p. (traduction du japonais vers l’anglais par Polly Barton, première édition en 2015)

13 réponses sur « There’s No Such Thing as an Easy Job »

  1. flyingelectra dit :

    je l’ai pas mal vu lors de mon récent voyage mais ton avis me refroidit. Un livre qui se lit nonchalamment, sans être pressé de le retrouver… bref, je passe mon chemin ! merci pour ton avis éclairé

    1. Cette manière d’écrire cadre tout à fait avec le sujet du récit, l’envie de trouver un boulot qui ne fait pas réfléchir. Au fil des pages, on s’attache cependant à l’héroïne.

  2. je lis je blogue dit :

    L’écriture semble être le reflet de l’ennui qu’éprouve l’héroïne pour ces emplois dans lesquels elle essaie den pas s’impliquer. Le burn-out vs le bore-out, c’est un sujet très contemporain qui nous parle.

  3. Ingrid Macé dit :

    Ce sont des drôles de job, tout de même, qu’on lui trouve… bon, tu n’es pas assez enthousiaste pour que je le retienne, mais cela fait une proposition intéressante pour l’activité, merci !

    Ingannmic

  4. Fanja dit :

    J’avais repéré ce livre il y a un moment, le sujet me parlait bien et j’ai pensé aussi au challenge d’Ingannmic par la suite, mais les quelques avis que j’ai lus quand j’allais m’y mettre ne m’ont plus trop motivée. Ton billet va clairement dans leur sens donc j’abandonne définitivement l’idée de le lire un jour.

    1. Je ne suis pas mécontente de l’avoir lu, mais s’il n’y avait pas eu le challenge sur le monde du travail, il est bien possible que je l’aurais abandonné.

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