Impressions of Thessaloniki

J’ai passé quelques jours à Thessalonique pour une foire professionnelle. Ce n’est jamais évident de se partager entre travail et tourisme et je n’ai jamais beaucoup de temps pour visiter la ville. En général, j’essaie de me promener en matinée, de découvrir divers quartiers. Mon hôtel (Tobacco Hotel – le genre d’endroit très beige et plein de marbre pour hommes d’affaires, sans aucun intérêt ni prise de risque – je n’avais pas choisi moi-même) était situé d’un côté de la ville, un peu en hauteur. Ma promenade matinale jusqu’à la foire qui était de l’autre côté me permettait d’emprunter divers chemins prenant entre une demi-heure et une heure à pied. Je n’étais pas vraiment dans l’esprit « tourisme » et je n’ai donc pas toujours cherché à reconnaître ou m’informer sur les monuments rencontrés. De même, je n’ai pris quasi aucune photo de la ville.

Thessalonique est une ville typique du sud, un peu délabrée, avec une circulation abominable, des bus éjectant des fumées bleues, des voitures garées en triple file, aucun respect pour le piéton ni pour l’écologie (un Napolitain rencontré par hasard m’a confirmé que sa ville y ressemblait fortement). Le front de mer pourrait être une promenade agréable s’il n’y avait pas un flot continu de voitures et les rues principales sont un genre d’autoroute de 4 à 6 bandes, encore plus défigurées par des trous béants du métro en construction.

Un portrait pas très rose me direz-vous. Et pourtant, il y a de nombreux choses agréables. Pour commencer, la température: passer cinq jours en sandales avec une température moyenne de 25° fin octobre, c’est l’idéal. (Il paraît cependant que c’était une année exceptionnelle et que normalement, il pleut à cette période). Les grands axes sont reliés par de nombreuses petites rues bordées d’arbres (et parfois bloquées par des voitures garées) et certaines places ou allées sont piétonnes, donnant cette atmosphère très méditerranéenne. Entre les constructions plus ou moins modernes (la ville a été détruite en 1917 par un incendie) apparaissent des ruines romaines (le forum, les catacombes) et de l’époque byzantine. De nombreuses églises orthodoxes ponctuent également le paysage. Le marché est paraît-il très intéressant mais j’ai réussi à le louper deux fois, passant à côté sans m’en rendre compte. Quand j’ai voulu y aller spécialement une troisième fois, un concert impromptu m’a arrêtée au début de ma route. Partout, il y a des terrasses et les températures clémentes poussent la population à vivre dehors. Et même sans m’informer sur les restaurants, j’ai toujours bien mangé. La cuisine grecque est relativement variée (quoique grasse) et permet de changer de menu tous les jours (en quatre jours, évidemment, je n’ai pas eu le temps de me lasser). J’aime aussi cette odeur de barbecue constante qui envahit la ville.

Je retournerais bien un jour pour visiter plus à mon aise. Malheureusement, il n’y a pas de vols directs de Bruxelles (sauf Ryanair que je boycotte, et peut-être des charters en été – c’est à vérifier) et le voyage prend donc facilement la journée.

Short diary of the week (III)

Lundi: début d’une longue semaine, mais variée, je supporte de moins en moins le small talk des autres, surtout de ceux qui ont la voix forte, journée entre deux, sans but défini, faire des listes, ne rien oublier, mais que font tous ces oiseaux qui gazouillent dans le bambou ?, un petit pincement au coeur à l’idée de passer deux soirées seule puis de partir pour le reste de la semaine, ne pas oublier la crème solaire (et le maillot ?), maux de ventre, sommeil agité

Mardi: grasse matinée, valise, couture, shopping: veste-peignoir rouge en tissu de peluche, craquage sur une ombre à paupières MAC – Showgirl, valise suite, ne rien oublier, oh – Sybil, des zombies, nuit trop courte

Mercredi: réveil trop matinal, pluie, attendre, le temps s’emmêle, se raccourcit dans ma tête, course entre deux avions à Francfort, ne pas trouver le vol sur le tableau d’affichage, se rendre compte, hors d’haleine, que j’ai encore vingt minutes devant moi, avion en retard, pâtes immangeables, assise à côté d’un Grec qui fait son signe de croix au décollage et à l’atterrissage, Thessalonique, l’été à nouveau, taxi partagé avec une Irlandaise, hôtel Tobacco, quatre étoiles mais plus moche que le trois étoiles de l’année passée, bus aux sièges en bois comme à l’école, un Napolitain et un Russo-Américain, revoir tout le monde, Tour Blanche, terrasse, vin blanc, ballade sur le front de mer, trop de voitures, terrasse jusque minuit

Jeudi: promenade, circulation chaotique, parking en triple file, pollution, nuage bleu de fumée, pas de taxis, grève, manifestations, pétasse en bottes de caoutchouc et veste en peluche par 25°, concert passionnant puis ennuyeux, concert avec trop de percussions expérimentales, rencontres, pisco sour, drink, se perdre pour manger, trouver un resto bien caché, terrasse, duo piano guitare un peu facile, soupe jazz, let’s dance the cumbia, pop new wave sans intérêt, mal aux pieds, mal aux jambes, pas de taxi ni de bus, trente minutes à pied, en montant, code internet expiré, pas envie de redescendre

Vendredi: promenade via divers monuments, rater le marché, rue commerçante, Marks&Spencer, mal aux pieds, mal aux jambes, oud et percussions, la guitare en Guinée Conakry, rencontre informelle entre joik lapon et Sibérie, musique du Pérou – ou juste du commerce, bateau ou pas bateau ?, trop de monde, dîner en duo, fanfare funk bhangra, diva afro-péruvienne, trop de percussions, ennui, folklore, Bédouins, guitares

Samedi: fatigue, mollets raides, promenade par le haut de la ville, sans intérêt, églises, monuments romains, Touva filmé en qualité iPhone, danses polonaises, chant azéri, qawwali improvisé dans l’herbe, profiter du soleil, démontage sauvage de stand, énorme tas de papier, récupérer le cubi de vin, terrasse, promener le cubi aux concerts, énergie africaine, polyphonies ukrainiennes modernes, polyphonies albanaises traditionnelles, vider le cubi, discuter d’un projet futur

Dimanche: réveillée trop tôt, attendre, réveiller le compagnon de voyage qui a mélangé les heures belges et grecques, stresser un peu, arriver à temps, avion, les hôtesses de Aegean ont toutes une tresse haute et des cils englués de paquets de mascara, Athènes, se retrouver parquée dans le gate, rire des expériences tokyoïtes d’une collègue, avion, 20° à Bruxelles, pied qui a doublé de volume à cause des piqûres de moustique, gin tonic, parler – beaucoup, s’endormir dans le fauteuil