Svetlana Alexievitch, La supplication: enquête sur la catastrophe de Tchernobyl, La supplication est construit de la même manière que La fin de l’homme rouge qui m’a profondément marquée. Svetlana Alexievitch, écrivain et journaliste biélorusse, a interrogé des survivants, des liquidateurs, des enfants, des hommes, des femmes. Ils racontent les premiers jours après la catastrophe, le manque d’informations, le « nettoyage », l’obéissance aveugle aux ordres si typiques d’un pays communiste, le désir de servir la patrie, l’ignorance… Ces voix donnent une image bien différente des faits et de la vie sur place – c’était une période importante pour les cultures et les semailles et il fallait respecter le plan – l’évacuation a donc inquiété les agriculteurs pour des raisons qui ne sont pas les bonnes. La supplication nous rapproche des gens qui ont vécu la catastrophe, nous fait partager leurs vies, mais en tournant la dernière page, j’aurais aimé en savoir plus, avoir une idée de la vie actuelle de ces personnes. La fin de l’homme rouge est à ce niveau un travail de bien plus grande envergure mais La supplication est sans doute un premier essai dans le genre et garde tout son intérêt.
J’ai lu ce livre en même temps qu’Ingannmic, déjà ma compagne de lecture pour La fin de l’homme rouge. Ce livre entre également dans le cadre de « Lire le monde » pour la Biélorussie.