Bilan culturel – octobre 2016

Romans:

  • Simon Liberati, California girls
  • Ogawa Ito, Le restaurant de l’amour retrouvé

Livres documentaires:

  • George Duby & Michelle Perrot, Histoire des femmes en Occident: I. L’Antiquité
  • Susan Cain, Quiet. The power of introverts in world that can’t stop talking

Séries tv:

  • The Americans – saisons 3 et 4 (7/10)
  • Halt and Catch Fire – saison 3 (8,5/10)

Films:

  • Canyon Passage – Jacques Tourneur, 1946
  • My darling Clementine – John Ford, 1946
  • Fury at Furnace Creek – H. Bruce Humberstone, 1948
  • Unconquered – Cecil B. DeMille, 1947

Films documentaires:

  • Don’t think I’ve forgotten: Cambodia’s lost rock & roll – John Pirozzi, 2014
  • Jakarta Jakarta ! – Vincent Moon, 2016
  • My Buddha is punk – Andreas Hartmann, 2015

Concerts (où je bats tous mes records à cause du Womex – World Music Expo – même si je n’ai pas vu tous les concerts en entier):

  • Tulegur (Chine): musique moderne nomade de Mongolie Intérieure. Percussions et guitares pour un répertoire entre traditions et rock mais qui pourrait être plus original.
  • Black String (Corée du Sud): groupe coréen combinant cithare geomungo, percussions, guitare électrique et flûte daegum dans un esprit très jazz ou rock progressif. J’ai horreur de la flûte traversière. Plutôt décevant.
  • Les Tireux d’Roches (Québec): traditions québécoises interprétées de manière très (trop ?) festive. Je vous ai déjà dit que j’ai horreur de la flûte traversière ? Et un pantalon de clown ne m’aidera pas.
  • New York Gypsy All Stars (Macédoine/Turquie/Grèce/USA): pas mal, surtout la clarinette mais rien de très original.
  • Faada Freddy (Sénégal/France): ce chanteur sénégalais a réuni autour de lui d’autres chanteurs pour un projet a cappella combinant voix, rap, hip hop, beatbox et percussions corporelles. Très décevant.
  • MHD (France): le phénomène du rap français. Mais qu’est-ce que ça fait au Womex ?
  • Nakany Kanté (Guinée/Espagne): l’afro pop dans toute sa splendeur et toute son énergie. Dansant à l’extrême.
  • Dudu Tassa & The Kuwaitis (Israel): originaire de Tel-Aviv, Dudu Tassa est une figure importante de la scène rock locale. Pour ce projet, il s’est penché sur ses origines juives irakiennes et la musique de son grand-père et grand-oncle connus sous le nom des Frères Al-Kuwaiti. Fusion de musique arabe avec du rock, très bien construite et combinant à merveille les instruments traditionnels (kanun, violon, violoncelle) aux guitares électriques. Une réussite.
  • Mehdi Nassouli (Maroc): inspiré par les musiques gnawa marocaines et les musiques du monde. Ne m’a laissé que peu de souvenirs.
  • Throes + The Shine (Angola/Portugal): de bons beats entre rock et kuduro angolais. A suivre.
  • Derek Gripper (Afrique du Sud): guitariste sud-africain qui appréhende la guitare comme une kora malienne. Très virtuose et une musique qui plaît. Je suis de mon côté moins emballée.
  • Vassvik (Norvège): un excellent chanteur sami/lapon, interprétant le joik, accompagné d’un violon et d’un violoncelle. Très beau et prenant, amenant la transe.
  • Gulzoda (Ouzbékistan): interprète ouzbèke chantant le répertoire classique du shashmaqam de manière traditionnelle. Une voix exceptionnelle qui porte.
  • Noura Mint Seymali (Mauritanie): de la chanson mauritanienne traditionnelle très bien interprétée, avec guitare, basse et batterie funky.
  • Radio Cos (Espagne): groupe galicien folk, avec percussions et accordéon, qui aurait été mieux à sa place sur une place de village.
  • Adnan Joubran (Palestine/France): juste vu la fin de ce concert mélangeant les sonorités de l’oud à celles du jazz (tablas, violoncelle, percussions, flûte).
  • United Vibrations (UK): le nom du groupe pouvait sous-entendre le pire mais c’est le mieux qui en est sorti. Spiritual jazz inspiré par Sun Ra et l’Afrique.
  • Kondi Band (Sierra Leone): rencontre entre le kondi, un piano à pouces du Sierra Leone et de l’électronique. Fort plaisant.
  • Bargou 08 (Tunisie/Belgique): projet belgo-tunisien mélangeant les traditions de la petite ville de Bargou située au nord de la Tunisie et de l’électronique. Musique assez répétitive mais prenante.
  • Calypso Rose (Trinidad): la reine du calypso de Trinidad est toujours bien active et militante à 77 ans. Showcase très dansant et énergique accompagné de musiciens du groupe Kobo Town. Excellent (malgré la chanson produite par Manu Chao).

Restaurants et bars:

  • le menu gastronomique de Culinaria Autumn
  • divers lieux à Saint-Jacques de Compostelle

Bilan culturel – mars 2016

Romans (j’ai toujours autant de retard dans la publication des mes comptes-rendus):

  • Joyce Carol Oates, Crossing the border
  • Céline Curiol, Un quinze août à Paris
  • Pete Fromm, Comment tout a commencé

Livres documentaires:

  • Esthétiques du quotidien au Japon
  • Duggan McDonnell, Drinking the devil’s acre. A love letter from San Francisco and her cocktails
  • Alexandra Lapierre & Christel Mouchard, Elles ont conquis le monde. Les grandes aventurières 1850-1950

Séries:

  • Call the midwife saison 5, une des mes séries favorites qui tient la route sur la longueur
  • This is England ’90, très bien mais un peu trop bavard/improvisé par moments
  • La trêve, très moyen mais je voulais soutenir une production belge francophone
  • The 100 saison 1, un début très très cliché mais une histoire qui devient très vite prenante, remettant en question les relations sociales suite à une guerre nucléaire

Films:

  • The Assassin (7/10), lent mais superbe

Documentaires:

  • Anthony Bourdain Parts Unknown saison 5

Musique:

  • Josephine Foster, No more lamps in the morning: chanson entre pop et folk, déprimant, parfois irritant mais très beau (7/10)
  • The Pines, Above the prairie: americana, pas mal mais sans plus (6/10)
  • Mbaraka Mwinshehe & Orchestra Super Volcano, Zanzibara 9: Masika. Un souffle frais de Tanzanie / 1972-74: guitares dansantes d’Afrique Centrale (7/10)
  • Yu Kyung-hwa, Corée: l’art du sanjo de Cheolhyeongeum: calme et serein, en solo (7,5/10)
  • Ukandanz, Awo: entre ethiojazz et rock, parfois très bien, parfois lassant (7/10)
  • Ensemble The Sinawi, Corée: l’art du sinawi (7/10)
  • Vietnam: le don ca tai tu. Musique de chambre du delta du Mékong (7/10)
  • Kimmo Pohjonen, Sensitive skin: le virtuose finlandais de l’accordéon lorgne souvent un peu trop du côté électronique new age (5,5/10)
  • Lucy Ward, I dreamt I was a bird: chansons folk contemporaines comme tant d’autres (6,5/10)
  • Joy of living. A tribute to Ewan MacColl: des reprises par des artistes très divers dont une très belle version de Jarvis Cocker (7/10)
  • Heron Oblivion, Heron Oblivion: du bon et du moins bon (6/10)
  • M. Ward, More rain: de belles guitares un peu country mais sans plus (6,5/10)
  • Iggy Pop, Post pop depression: le retour d’Iggy avec quelques bons morceaux (7/10)

Expos:

  • Premier rang, exposition de photos de concert en Belgique, PointCulture Bruxelles (jusqu’au 1er avril)

Cafés et restaurants:

  • Le Barboteur (Schaerbeek): des bières et encore des bières, toutes inconnues pour moi, dans un lieu très agréable
  • Seino (Ixelles): cuisine fusion très réussie aux accents franco-japonais. Une très belle découverte

Puberty Blues (Random remarks about…)

Puberty Blues est une série australienne qui compte deux saisons diffusées en 2012 et 2014. Basée sur un roman écrit en 1979 par Kathy Lette et Gabrielle Carey, elle raconte la vie de tous les jours de deux adolescentes, Debbie et Sue, et de leurs parents à Cronulla, sur la côte australienne.

  • cela se passe à la fin des années 70, donc vêtements en polyester et vieilles bagnoles
  • à la côte en Australie = surf = plein de (beaux) mecs
  • les mecs ne sont pas si beaux que ça: la série est très réaliste, loin des clichés californiens. Ils forment un petit groupe uni et beaucoup se droguent
  • l’histoire commence quand Debbie et Sue veulent rejoindre le groupe des filles populaires. Les clichés tombent vite et la suite est bien plus crue qu’on pourrait le penser
  • les personnages des parents sont très bien développés: une famille stricte mais dont le couple a ses problèmes, une famille hippie mais avec certaines valeurs, une famille dont le mari est juste un horrible coureur de jupons mais dont la femme a un nombre certain de défauts également
  • bref, rien n’est blanc ni noir
  • c’est assez sombre d’ailleurs comme portrait de la jeunesse d’il y a 35 ans
  • d’ailleurs, même les paysages de plage ne sont pas idylliques: au loin on voit souvent des bâtiments d’une usine (d’une raffinerie ?)
  • c’est aussi l’histoire de la découverte du sexe pour les héroïnes, du pire au meilleur, du mec qui n’en a rien à foutre à celui qui s’intéresse vraiment à sa compagne
  • au passage, j’ai appris quelques mots d’argot australien
  • la maison des parents de Sue est superbe: style moderne avec grande baies vitrées, loin des pavillons de banlieue des autres familles
  • le générique est très anecdotique mais la chanson répète la question clé de la série: « are you old enough ? »
  • la musique est parfois répétitive mais les notes de piano ou de xylophone s’intègrent bien dans l’histoire, de même que quelques chansons pop rock de l’époque
  • un jour peut-être, il y aura une troisième saison. Je l’espère.

Hormones (Random remarks about…)

Hormones est une série pour ados thaïe qui m’a été conseillée par Catherine comme le Berverly Hills 90210 local. Je n’ai regardé que le premier épisode (tous sont disponibles sur youtube, avec sous-titres en anglais). C’est la rentrée dans une école secondaire de Bangkok et tous les amis se retrouvent.

  • chaque journée commence par l’interprétation de l’hymne national thaï
  • les élèves portent l’uniforme et un préfet assez sévère vérifie également la longueur des cheveux: pas de longueurs chez les garçons et une coupe classique longue chez les filles
  • ceci est le début de la révolte, thème de l’épisode 1, Testostérone (les suivants portent également le nom d’hormones): un élève assez dégourdi met en cause cet uniforme parce que le préfet ne peut pas donner de raison (à part, « cela a toujours été comme ça)
  • les filles piaillent beaucoup (j’aurais voulu écrire « giggle ») et font penser aux gamines japonaises.
  • tout le monde a son smartphone, même pendant les cours
  • la musique s’inspire de celle des jeux vidéo
  • le rythme du montage est très rapide et découpé
  • on voit des bouts de Bangkok, le skytrain notamment
  • on voit aussi comment vivent les Thaïs aisés, leurs appartements, les chambres des filles avec plein d’accessoires Hello Kitty…
  • les professeurs et le préfet sont des modèles d’autorité et les élèves les respectent bien plus qu’en Belgique, ce qui donne une fin d’épisode un peu niaise selon nos standards
  • une des filles a un petit ami plus âgé qui vient la chercher à l’école en moto – quelle coolitude !
  • les attirances entre filles et garçons sont les mêmes dans le monde entier

Est-ce que je regarderai la suite ? Je ne sais pas encore, c’est fort adolescent et superficiel mais totalement exotique !

Two years after: The Wire

Deux ans après tout le monde, j’ai enfin terminé The Wire. Je ne ferai pas d’analyse de la série, tout le monde l’ayant déjà proclamée « meilleure série de tous les temps » ou presque. Par contre, je trouvais intéressant de raconter pourquoi j’ai mis autant de temps à la regarder. La série est un tour de force, c’est clair, mon intellect est tout à fait d’accord. Peu de villes ont été cartographiées de telle manière, sous toutes ses formes (et quand un collègue disait avant-hier que les séries américaines parlaient toute de la vie de famille et de rien d’autre, ça m’a fait bondir – mais je digresse) et pour arriver au constat que la corruption et les embrouilles politiques ne sont qu’un éternel recommencement.

Mais… je ne peux plus compter le nombre de fois où je me suis endormie devant les épisodes. Le rythme est lent, l’analyse se fait en profondeur, tous les détails sont décortiqués. Au final, on en sait beaucoup mais il me manquait des points d’accroche, que ce soit un bel acteur (Elodie, je te laisse Idris Elba – il est beau mais ne fait que peu d’effet) ou une histoire qui me touche (j’aurais peut-être dû intervertir ces deux propositions – on va me prendre pour une gamine qui ne regarde les séries que pour les beaux mecs ! – ou pas, j’ai regardé Gossip Girl mais je ne bave pas sur Chuck Bass). Au final, c’est la saison 2 que j’ai préféré: le fait de filmer dans le port permettait de sortir des endroits confinés de la ville et l’histoire du trafic de prostituées me renvoyait à l’excellente série flamande Matroesjka’s. Et pour être honnête, je dois bien rajouter que quelques détails techniques liés à la mauvaise copie des dvd ont ralenti mon visionnement: les menus avaient été effacés et les épisodes étaient dans un ordre tout à fait aléatoire sur le disque – et donc je passais parfois un quart d’heure à trouver le bon épisode…