Bellefleur

517uuz8etml-_sx307_bo1204203200_Joyce Carol Oates, Bellefleur: la famille Bellefleur vit depuis plusieurs générations dans un château aux abords du Lac Noir. Elle possède une immense propriété, même si la superficie de celle-ci s’est fortement réduite au cours du temps. Leah décide de remédier à cela après avoir mis au monde une petite fille un peu spéciale, Germaine. Leah n’est qu’un des personnages d’une galerie très variée: les Bellefleur sont assez excentriques, de Jean Pierre II, présumé assassin, à Jedediah qui vit comme un ermite dans les montagnes, en passant par la vieille Elvira qui se remarie à 101 ans et Bromwell, un brillant scientifique dès son plus jeune âge. Leurs histoires, racontées dans un certain désordre chronologique, sont parsemées d’éléments fantastiques, par petites touches, et parfois pas tout à fait cohérentes, ce que l’auteur annonce dès le départ.

C’est un roman fleuve, un pavé de presque 1000 pages, qui a fait souffrir Joyce Carol Oates. Elle avoue qu’il l’avait vidée de son énergie et cela se ressent. J’ai eu l’impression qu’elle était atteinte d’une frénésie de l’écriture, qu’elle n’arrivait plus à s’arrêter et qu’elle a dû imaginer une fin un peu abrupte pour mettre un terme au récit. Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce livre comme j’aime d’autres romans mais je suis admirative devant le tour de force. Aucun des personnages ne donne vraiment envie d’être aimé, ils ont tous des traits de caractère un peu extrêmes, comme souvent chez JCO. C’est une chronique familiale qui ne ressemble à aucune autre. C’est long et dense mais je ne me suis pas vraiment ennuyée, même sans m’attacher aux personnages, lisant en moyenne une centaine de pages par jour (le beau temps a beaucoup aidé). Ce roman, le premier de la série « gothique » de JCO est considéré comme un chef d’oeuvre par beaucoup et il vaut en effet la peine d’être lu, du moins si on a quelques affinités avec l’auteur.