Retour à Martha’s Vineyard

Richard Russo, Retour à Martha’s Vineyard: septembre 2015 – Lincoln s’apprête à vendre la maison qu’il a hérité de sa mère, située sur la côte Est, à Martha’s Vineyard. Il y retourne une dernière fois, et invite ses deux meilleurs amis, Teddy et Mickey. Ils étaient ensemble à l’université à la fin des années 1960 et ont passé ensemble un dernier weekend à la fin de leurs études en 1971 dans cette maison. Ils avaient aussi invité Jacy, une fille dont ils étaient tous les trois amoureux. Ce serait la dernière fois qu’ils la verraient, celle-ci ayant disparu après le weekend.

Lincoln et Teddy racontent leur histoire, celle du passé et celle du présent, qui se mélangent. Ils sont aujourd’hui sexagénaires et réfléchissent sur leur parcours, le premier comme agent immobilier qui a épousé son amie de l’université et qui a eu plusieurs enfants, le second comme éditeur universitaire célibataire et en proie à des crises d’angoisses. Tous deux décrivent également Mickey, qui avait été appelé à la guerre du Vietnam, qui était musicien et qui joue toujours aujourd’hui dans un groupe de rock. Et puis il y a Jacy qui hante leurs pensées.

Pourquoi est-ce que j’ai lu ce roman de Richard Russo alors que je n’avais pas trop aimé ma première tentative, Le pont des soupirs ? Pour participer au challenge d’Ingannmic, mais aussi parce que je voulais persévérer et comprendre pourquoi la plupart des avis sont positifs (et aussi parce qu’il est un peu plus court que les autres, il faut bien l’avouer). J’ai failli abandonner, de nouveau, mais j’étais curieuse de l’histoire de Jacy, qui se dévoile au cours des pages et le cadre, cette île près de Cape Cod me plaisait. Pendant toute ma lecture, je n’ai ressenti aucune affinité avec les personnages et comme la première fois, j’ai regretté le fait que Richard Russo fasse des femmes des personnages secondaires, aux caractères assez typés, de la superbe fille qui fait rêver tous les hommes à la femme pratique qui prend les choses en main. Et les commentaires de Lincoln à propos de son épouse m’ont parfois fait sauter au plafond, même s’ils représentent sans doute une certaine « normalité » chez des hommes blancs de plus de 60 ans. Je pense que malgré ses talents de description des caractères humains, Richard Russo et moi, ça ne passe vraiment pas.

Les avis d’Ingannmic, Kathel, Goran, Keisha, Krol,

Le pont des soupirs

Richard Russo, Le pont des soupirs: ou le récit d’une lecture commune laborieuse. Plusieurs bloggueurs s’étaient montrés particulièrement enthousiastes à la lecture des romans de Richard Russo, et Ingannmic a proposé une lecture commune à toute personne intéressée. Le choix s’est porté sur Le pont des soupirs et je me suis inscrite. Prévoyante, j’ai commencé ma lecture début mars et je me suis plongée dans cette histoire d’une petite ville américaine.

Louis C. Lynch, dit Lucy, n’a jamais quitté Thomaston, dans la région de New York. La soixantaine arrivée, il décide d’écrire l’histoire de sa vie tandis que sa femme, Sarah, organise un voyage en Italie où ils visiteront Venise et le vieil ami de Louis, Bobby Marconi, qui est un artiste reconnu sous le nom de Noonan. Dans son autobiographie, Louis raconte les problèmes financiers de ses parents, leur vie parfois difficile, comment son père a acheté une épicerie alors qu’il ne pouvait pas vraiment se le permettre et que les supermarchés avaient déjà vidé les petits magasins de quartier. Il décrit surtout son amitié, pas toujours partagée, avec Bobby et ses déboires avec les autres enfants qui se moquent de lui.

Les premières 150 pages alternent le récit de Louis avec celui de Noonan à Venise. Je n’ai trouvé aucun point d’accroche à ce monde masculin, celui très limité du naïf Louis et celui d’homme à femmes et d’artiste dépressif de Noonan. J’étais en manque de descriptions de la nature et de grands espaces. J’ai interrompu ma lecture. Je voulais lire le récit de femmes et j’ai trouvé mon bonheur dans The Break de Katherena Vermette.

Fin mars, j’ai repris ma lecture, en plein confinement, ce qui m’a sans doute aidée: je me suis forcée à lire 50 pages à la fois, puis même 100 pages, terminant les 150 dernières d’une traite. Louis continue son récit, puis l’interrompt. Les autres personnages commencent à s’exprimer, Sarah notamment, la femme de Louis. Au début, cela a apporte une heureuse diversion dans le monde très étriqué de Louis qui ne vit que pour ses épiceries. Mais par la suite, j’ai eu l’impression que ces autres voix faisaient partie d’autres romans et avaient été imbriqués ici un peu de force. J’ai encore douté plusieurs fois si j’allais terminer ce roman et si ce n’avait pas été une lecture commune, je l’aurais abandonné.

Richard Russo excelle sans aucun doute dans la description de la vie américaine mais j’ai trouvé son récit poussif, mal structuré. J’ai souvent pensé à Joyce Carol Oates, dont certains romans peuvent être pénibles à lire, mais j’y ai toujours trouvé un style plus particulier, plus incisif. Bref, ce roman était une vraie déception et ma note est sévère. Je ne lirai sans doute pas d’autres Russo, d’autant plus que ce sont des pavés.

Un titre découvert dans le cadre d’une lecture commune autour de Richard Russo (j’ai recopié ce passage chez Ingannmic): Ont également lu « Le pont des soupirs » : KrolEve et The Austist Reading. Aifelle a lu « Un homme presque parfait » MarylineMarie-Claude et Valentyne ont lu : « A malin, malin et demi » Goran a lu « Ailleurs » 
Keisha a lu « Quatre saisons à Mohawk »