
Jing-Jing Lee, How we disappeared: Jing-Jing Lee, jeune autrice singapourienne, raconte dans ce roman deux histoires en parallèle. Wang Di est aujourd’hui une femme âgée, elle se souvient de la guerre: en 1942, âgée de 17 ans, elle a été enlevée par des militaires japonais et enfermée dans maison de passe où elle devait « réconforter » les soldats. En 2000, la grand-mère de Kevin, l’autre narrateur, décède, non sans avoir fait une confession à son petit-fils. Il décide de mener l’enquête. Les deux histoires vont se mêler à un moment précis (il faut vraiment attendre les dernières pages), mais entre temps, Jing-Jing Lee a écrit un portrait très fin et émouvant de ces « filles de réconfort » qui ont été contraintes à la prostitution. Elle décrit toute l’histoire de l’occupation japonaise à Singapour par la même occasion. Elle explique dans ses remerciements qu’elle s’est notamment inspirée d’un documentaire hollandais, Troostmeisjes: omdat wij mooi waren, filmé en 2010 par Frank Van Osch en Indonésie (documentaire que j’ai vu entre temps et qui est très émouvant). J’ai trouvé ce livre très violent et très touchant en même temps, j’y ai retrouvé une Asie tropicale que j’aime beaucoup, et j’ai apprécié le style d’écriture fluide, qui donne l’impression au lecteur de se retrouver sur place. Je conseille chaudement !
