Jentayu #4 & 5

Jentayu #4 – Cartes et Territoires & #5 Woks et marmites: ces deux numéros de la revue Jentayu traînaient sur ma PAL depuis des années et je les ai retrouvés physiquement quand j’ai mis de l’ordre. L’idée de Jérôme Bouchaud, le directeur de publication, était de partager des textes littéraires ou de non-fiction inédits, ainsi que de la poésie, d’auteurs asiatiques, sur un thème précis pour chaque numéro. Il y a eu 10 volumes et des hors-séries, j’avais acheté les deux titres cités ci-dessus. Si je rassemble les deux volumes en un commentaire, c’est parce que je suis un peu déçue: les textes viennent d’auteurs très variés, de pays aussi divers que l’Ouzbékistan ou Singapour (en passant évidemment par la Chine, l’Inde et le Japon) mais j’ai eu beaucoup de mal à m’y intéresser. Je pensais que le sujet de la cuisine m’intéresserait plus que celui de la géographie mais je me suis ennuyée, n’accrochant pas au style des auteurs pourtant très divers. Il y a trop de textes imprégnés de mythologie ou de philosophie, des textes qui me semblent un peu académiques. Et je n’ai jamais eu faim alors que c’est quand même le but d’un écrit sur la cuisine, non ? Je mets quand même trois étoiles parce que l’effort est plus que louable, et que cela peut plaire à d’autres personnes.

Le site de Jentayu, avec de nombreux compléments aux revues papier.

People from my Neighbourhood

Hiromi Kawakami, People from my Neighbourhood: ce roman est composé de 26 courtes histoires, de quelques pages, décrivant divers personnages d’une petite ville imaginée japonaise, dans leur vie quotidienne. Il y a des enfants, des collégiennes, des adultes, des étrangers… Dès le début, on sent qu’il y a quelque chose d’étrange, et cette étrangeté s’accentue au fil des pages pour créer des récits qui touchent au loufoque et au grotesque. Voilà, j’ai dit le mot qu’il ne fallait pas. Dès qu’il s’agit de grotesque, je bloque complètement, et si j’ai aimé les incongruités du début, j’ai eu plus de mal avec le surréalisme de la fin. Le livre n’est pas très long, c’est pour ça que je l’ai terminé. Et puis je voulais aussi tester les traductions en anglais de romans japonais, et ici, il n’y a rien à redire: le style est très fluide et très agréable à lire. Est-ce que je vais encore lire cet autrice ? Je suppose que je vais encore lui donner une chance malgré ce premier essai pas trop convaincant. Malgré tout, en terminant ma lecture, je lui ai mis une note de 3/5 alors que mon commentaire ci-dessus laisserait présager une note plus basse – peut-être aussi parce que j’adore la couverture.

Edit: en ajoutant les tags, j’ai vu que celui d’Hiromi Kawakami existait déjà, et en effet, j’ai lu et aimé un roman d’elle en 2015, Cette lumière qui vient de la mer. Cela confirme mon envie d’explorer les livres de cette autrice.

Hiromi Kawakami, People from my Neighbourhood, Granta Books, 2020, 121p. (traduction par Ted Goossen)

The Night the New Jesus Fell to Earth

Ron Rash, The Night the New Jesus Fell to Earth and other stories from Cliffside, North Carolina: Tracey, Randy et Vincent racontent leur vie à Cliffside, en Caroline du Nord. Ils prennent la parole chacun à leur tour et le livre prend le format de la nouvelle, mais les récits forment un tout, reliés entre eux par une introduction et une conclusion. C’est le premier écrit de Ron Rash, publié en 1994. Il y raconte la vie d’une petite communauté très religieuse, très attachée aux traditions, avec des histoires liées au mariage, à l’alcoolisme, à l’enfance, à l’élevage des opossums. Le ton est par moments sérieux, mais aussi souvent très léger, très drôle même, contrairement aux futurs livres plus sombres de l’auteur. Dans l’histoire qui donne le titre au recueil, on suit le pasteur de la communauté qui, pour redonner de l’élan à son église, organise une Passion avec un vrai-faux Jésus crucifié. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Il y a également une histoire d’apparences et de couple qui se sépare presque parce que le mari ne s’occupe pas du jardin, une vraie jungle remplie de broussailles, le tout raconté du point de vue de leur jeune fils. C’est un livre qui se lit vite, et qui laisse une très bonne impression. Je crois que j’ai bien fait de décider de lire tout Ron Rash (son second livre est introuvable, par contre, mais je n’ai pas encore essayé Abe Books qui est souvent une bonne source – j’y trouve les Joyce Carol Oates qui sont épuisés – après recherche, je laisse tomber: les prix sont exorbitants, plus de 100 euros).

Ron Rash, The Night the New Jesus Fell to Earth and other stories from Cliffside, North Carolina, University of South Carolina Press, 2014 (édition du 20e anniversaire, première publication en 1994), 160p. (non traduit)

The Book of Jakarta

The Book of Jakarta. A City in Short Fiction: les éditions anglaises Comma Press éditent une série de recueils de nouvelles consacrés à une ville; je les avais repérés il y a quelques années sans me décider, mais là j’ai acheté celui sur Jakarta et Tokyo, et Shanghaï me tentait aussi beaucoup. Que des villes asiatiques, mais c’est ce qui me plaît le plus (la collection couvre le monde entier). J’ai adoré me plonger dans ces dix nouvelles d’auteurs totalement inconnus ici, mais dont certains ont écrit des romans (parfois traduits en anglais) et j’ai aussi apprécié que la parité hommes-femmes ne soit pas respectée, avec six femmes et quatre hommes. Je n’ai jamais été à Jakarta, mais j’ai vu quelques documentaires sur la ville, et je connais un peu l’ambiance d’autres villes indonésiennes. Ambiance que j’ai retrouvée dans les récits qui décrivent la vie quotidienne et le chaos de la ville.

Une femme engage quelqu’un pour l’aider à obtenir son passeport dans une administration kafkaïenne; des musiciens de rue se retrouvent mêlés à des manifestations qui tournent en émeute; une jeune fille retrouve pour une dernière fois son ancien amant avant de se marier avec un autre homme et ils traversent la ville à moto pour aller manger dans une gargote; une adolescente d’origine chinoise devient amie avec une indonésienne d’un milieu privilégié mais leur amitié est interrompue suite à une révolte; un homme raconte sa journée et toutes ses courses et rencontres dans la ville; dans une Jakarta du futur, une femme plus âgée et ses amies cherchent un moyen de se suicider…

Les styles sont fort différents et il y en a pour tous les goûts mais j’ai vraiment aimé ce recueil et j’aimerais explorer les écrits de certains des auteurs, si je trouve leurs livres. J’admire aussi le travail d’édition qui propose une courte biographie de chacun des auteurs mais aussi de leurs traducteurs, tous différents. Il y a également une intéressante introduction qui met les récits en contexte. Si vous lisez l’anglais, foncez !

The Book of Jakarta. A City in Short Fiction, edited by Maesy Ang & Teddy W. Kusuma, Comma Press, 2020

les nouvelles:

B217AN 1 by Ratri Ninditya. Translated by Mikael Johani
The Aroma of Shrimp Paste
by Hanna Fransisca. Translated by Khairani Barokka
The Problem
by Sabda Armandio Alif. Translated by Rara Rizal
Buyan
by utiuts. Translated by Zoë McLaughlin
A Secret from Kramat Tunggak
by Dewi Kharisma Michellia. Translated by Shaffira Gayatri
Grown-Up Kids
by Ziggy Zezsyazeoviennazabrizkie. Translated by Annie Tucker
Haji Syiah
by Ben Sohib. Translated by Paul Agusta

The Sun Sets in the North by Cyntha Hariadi. Translated by Eliza Vitri Handayani
All Theatre is False
by Afrizal Malna. Translated by Syarafina Vidyadhana
A Day in the Life of a Guy from Depok who Travels to Jakarta
by Yusi Avianto Pareanom. Translated by Daniel Owen

L’âme de Kôtarô contemplait la mer

Shun Medoruma, L’âme de Kôtarô contemplait la mer: auteur originaire d’Okinawa, Shun Medoruma raconte son île et s’est toujours intéressé aux conséquences de la guerre et de l’occupation américaine. Ces thèmes transparaissent dans ce recueil de nouvelles mais ne le dominent pas. Les six histoires racontent la vie quotidienne des habitants d’Okinawa, mêlées parfois d’éléments surnaturels, de liens avec le chamanisme et le monde des esprits. D’autres sont plus terre à terre, comme Coq de combat qui raconte comment un jeune garçon reçoit un coq qu’il va élever pour le combat, mais comment celui-ci lui sera retiré par le yakuza local. Avec les ombres est une histoire assez tragique d’amour impossible et qui est raconté d’un point de vue assez particulier. La mer intérieure parle d’un jeune homme dont la mère s’est suicidée.

Les histoires se passent à des périodes différentes, au moment de l’occupation américaine mais aussi après la rétrocession des îles en 1972, sans que les dates soient nommées dans les textes. La nature intervient à tout moment, et les descriptions des îles tropicales créent une ambiance très particulière. Je crois que c’est surtout cela qui m’a fascinée – il y a tellement peu de livres qui se passent à Okinawa, ou même sur des îles tropicales, alors que c’est un cadre qui me parle beaucoup. J’ai beaucoup apprécié l’apparition par petites touches du monde des esprits, de manière tout à fait naturelle. Il y a aussi beaucoup de mélancolie et de délicatesse et l’auteur a l’art de décrire les sentiments et émotions de ses personnages. C’est rare que je donne la note maximum à un livre mais j’ai vraiment été emballée par l’écriture et les thèmes de Shun Medoruma (dont j’avais déjà lu le seul autre livre traduit en français). La première nouvelle est celle qui m’a le moins plu mais leur intensité va en grandissant au fil des pages.

Shun Medoruma, L’âme de Kôtarô contemplait la mer, Zulma, 2013 (publication en v.o. en 1998)

Les nouvelles: L’âme relogée —
L’awamori du père Brésil —
Rouges palmiers —
Coq de combat —
Avec les ombres —
La mer intérieure.

Afterparties

Anthony Veasna So, Afterparties: Stories: ce recueil de nouvelles nous plonge dans le monde des réfugiés et immigrants khmers de Californie. Ils ont repris une vie et eu des enfants sur place, mais les fantômes du passé les hantent encore, ce qui n’est pas vraiment compris par leur descendance qui s’est américanisée (ce sont essentiellement eux les narrateurs de ces histoires). Il y a souvent des incompréhensions entre générations, un rejet des traditions, mais aussi parfois un retour vers celles-ci. Ces réfugiés ont ouverts de petits commerces (des supermarchés, des magasins de donuts, des garages) et espèrent que leurs enfants auront une vie meilleure et feront des études.

Deux adolescentes tiennent le comptoir du café de leur mère pendant la nuit et observent cet homme qui vient tous les jours mais qui ne mange pas le donut qu’il a commandé. Le fils d’un garagiste voit l’affaire de son père péricliter mais se rend compte qu’il ne contribue en rien à améliorer le quotidien de sa famille et de lui-même. L’après-fête d’un mariage pose la question des cadeaux (un don d’argent) que chacun doit apporter. Une infirmière doit soigner une vieille femme atteinte de démence et qui croit qu’elle est toujours poursuivie par les Khmers Rouges. Un jeune homme commence une relation avec un autre homme qui n’est pas de sa communauté. Autant de thèmes abordés par l’auteur qui a puisé dans sa propre expérience pour décrire la vie de sa communauté. J’ai trouvé certaines nouvelles un peu sèches, mais au fil des pages j’ai ressenti les émotions que So voulait transmettre, et j’ai commencé à beaucoup aimer ces textes. En tournant la dernière page, je me suis précipitée sur goodreads pour voir s’il avait aussi écrit des romans et là, j’ai découvert à regret que ce recueil a été édité à titre posthume. Ce livre n’est pas traduit en français, mais j’espère qu’il le sera un jour. Je le conseille en tous cas.

Anthony Veasna So, Afterparties: Stories, Ecco, 2021

Les nouvelles: Three women of Chuck’s donuts —
Superking Son scores again —
Maly, Maly, Maly —
The shop —
The monks —
We would’ve been princes! —
Human development —
Somaly Serey, Serey Somaly —
Generational differences.

Chemistry and other stories

Ron Rash, Chemistry and other stories: à un moment au cours de l’année écoulée, j’ai ajouté Ron Rash à la liste de ces auteurs dont je veux lire toute la production, et j’ai donc découvert qu’il avait écrit beaucoup de nouvelles. Ce recueil a été publié en 2007 (je pensais suivre l’ordre chronologique, mais en fait non), et certaines des histoires ont été à l’origine de romans complets (Pemberton’s Bride est devenu Serena). Ron Rash a l’art d’écrire des histoires très locales, décrivant les petites communautés de Caroline du Nord et du Sud, des Appalaches. Elles se passent au temps présent mais aussi tout au long du 20e siècle – seuls quelques indices permettent de plus ou moins situer l’action. Souvent, l’arrivée de la modernité chamboule les traditions. Les thèmes sont variés, et certains ne me parlent pas du tout, comme la pêche (avec description minutieuse des appâts et du matériel) ou le basket (c’est l’histoire qui m’a le moins plu). Mais même celle autour de la pêche est finalement assez drôle: elle raconte comment quelques hommes âgés décident de partir à la recherche de cet immense poisson repéré par un pêcheur et quels tactiques ils utilisent.

La mort est très présente: un homme se noie dans un réservoir, une femme, accompagnée d’un arpenteur, part à la recherche de l’endroit isolé où son fils a été tué, pour connaître la place exacte du crime. Il y a de l’alcool, des drogues, un bébé mort-né, des dépressions dont on n’arrive pas s’extraire – la vie est difficile dans ces contrées. C’est rude, mais c’est très beau, et j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir cet auteur dont les nouvelles sont tout aussi percutantes que les romans. (Et ne vous arrêtez pas à la couverture qui est particulièrement peu engageante, je trouve).

(Electra et Marie-Claude n’ont pas eu l’occasion d’organiser « Mai en nouvelles » cette année mais j’ai quand même décidé de lire quelques recueils et d’utiliser le mot-clé.)

Les nouvelles:

Their ancient, glittering eyes —
Chemistry —
Last rite —
Blackberries in June —
Not waving but drowning —
Overtime —
Cold harbor —
Honesty —
Dangerous love —
The projectionist’s wife —
Deep gap —
Pemberton’s bride —
Speckled trout.

Last Days

Joyce Carol Oates, Last Days. Stories: ce recueil rassemble onze nouvelles datant du début des années 1980 et regroupées en deux parties distinctes. La seconde, intitulée Our Wall, met en scène des personnages américains invités dans divers pays d’Europe de l’Est pour des conférences officielles, souvent d’écrivains. Ces histoires sont très probablement en partie autobiographiques, et on ressent une tension certaine dans la visite de pays communistes, avec les restrictions au niveau des libertés.

La première partie du recueil raconte des histoires de tous les jours, mais des histoires aux émotions exacerbées, comme toujours chez Oates. Il y a celle de cette jeune femme qui doit s’occuper des enfants de son nouveau compagnon mais on comprend très vite qu’elle n’est pas très stable psychologiquement. Il y a cet homme qui a toujours été un dragueur invétéré et qui a multiplié les conquêtes, mais c’est raconté du point de vue d’une amie proche. Il y a ce jeune homme emporté par des pensées destructrices et qui tue son rabbin. Les styles sont différents selon les histoires, cette dernière par exemple étant assez pénible et renvoyant à certains romans des années 1970, ceux qui rentrent dans la tête d’un personnage et qui sont une sorte de flot continu de pensées. D’autres sont bien plus lisibles, et même plaisantes, grâce à la caractérisation très fine des personnages, racontant leurs troubles et leurs émotions.

Le livre suivant sur ma liste est également un recueil de nouvelles, je le garde pour « Mai en nouvelles ».

Bangkok noir

Bangkok noir: édité en 2011 par Christopher G. Moore, ce recueil rassemble des nouvelles d’auteurs anglophones, des expats vivant en Thaïlande pour la plupart, et d’auteurs thaïs écrivant en anglais. Je l’ai ressorti du fin fond de ma wishlist amazon – il y avait abouti après ma lecture de Phnom Penh noir en 2015. Bangkok est au centre des récits (sauf un qui se passe à Chiang Mai), une ville marquée par la corruption, le sexe et les esprits maléfiques, les « phii ».

John Burdett, connu pour ses romans policiers (dont je recommande chaudement la lecture), raconte une sombre histoire de tatouages, de fantômes et de chamanisme dans « Gone East », un récit dans lequel on ne sait plus trop qui est vivant ou mort. La nouvelle suivante, « Inspector Zhang and the dead thai gangster » de Stephen Leather est un pastiche d’Agatha Christie, avec un inspecteur singapourien qui doit résoudre un crime dans un avion, à la manière d’Hercule Poirot. Je n’ai pas trouvé ça très réussi !

Plusieurs histoires tournent autour de la prostitution, « Thousand and one nights » de Pico Iyer ou encore « The mistress wants her freedom » de Tew Bunnag. Il y a aussi un homme paumé, un vétéran de la guerre du Vietnam qui tente de retrouver son amour d’antan, dans « Hansum man » de Timothy Hallinan. Les « phii » sont assez terrifiants dans l’histoire de Samart, ce faux-devin engagé par la police, qui a affaire avec le fantôme d’une femme coupée en deux (« Halfheaded). Ils reviennent d’une manière plus contenue dans « Daylight », une nouvelle d’Alex Kerr dont j’avais beaucoup aimé son récit du Japon en voie de disparition (il a écrit un livre du même genre pour la Thaïlande mais il est indisponible). C’est d’ailleurs un des meilleurs textes du recueil, à mon avis.

Je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire de Christopher G. Moore – est-ce qu’on était dans un jeu vidéo ? Dean Barrett raconte des histoires de tueurs à gages, tandis qu’Eric Stone se penche sur la condition d’une marchande ambulante de nourriture qui se fait racketter par un restaurant. C’est une nouvelle qui a des moments des drôles, avec un bras de fer assez inédit entre riches et pauvres.

Je regrette que ce recueil ne rassemble que des auteurs masculins et ne donne que ce point de vue. Il y a quelques femmes mais les rôles importants sont tous tenus par des hommes, souvent des expats. J’ai malgré tout passé un bon moment à me replonger dans le côté sombre de Bangkok, une ville que j’aime beaucoup et que j’ai visitée plusieurs fois. Ce sera ma dernière contribution pour « Mai en nouvelles », organisé par Electra et Marie-Claude, et je reprendrai avec plaisir le fil l’année prochaine (même si ça ne m’empêchera pas de lire des recueils de Joyce Carol Oates que j’avais également sélectionné pour cette année mais que je n’ai pas eu envie de lire immédiatement après Les mystères de Wintherturn).

Les nouvelles:

  • John Burdett, Gone East
  • Stephen Leather, Inspector Zhang and the dead thai gangster
  • Pico Iyer, Thousand and one nights
  • Colin Cotterill, Halfheaded
  • Christopher G. Moore, Dolphins Inc.
  • Tew Bunnag, The mistress wants her freedom
  • Timothy Hallinan, Hansum man
  • Alex Kerr, Daylight
  • Dean Barrett, Death of a legend
  • Vasit Dejkunjorn, The sword
  • Eric Stone, The lunch that got away
  • Colin Piprell, Hot enough to kill

Nocturne d’un chauffeur de taxi

Nocturne d’un chauffeur de taxi: cette couverture ne pouvait que m’attirer – une ville asiatique, la nuit, avec des néons colorés ! et puis des nouvelles coréennes ? ça me tentait aussi. C’est Electra qui en parlé en premier, et je me suis dit que ce serait aussi un bon livre pour participer au challenge coréen de Cristie tout en complétant « Mai en nouvelles » organisé par Electra et Marie-Claude.

Ce recueil rassemble dix histoires, écrite par dix auteurs différents, des hommes et (surtout) des femmes. Les thèmes sont variés: amour, meurtres, solitude… Il y a ce chauffeur de taxi un peu paumé qui parcourt les rues de Séoul, cette fille tout aussi paumée qui va s’occuper de sa soeur qui s’est cassé un bras à Tokyo, cet homme qui se rend compte qu’il ne communique plus avec sa femme alors qu’un homme, un Sikh qui ne parle quasi pas coréen, répare et accorde leur piano, ces rencontres furtives entre un homme et une femme lors du festival de Busan…

J’ai eu du mal avec ces nouvelles fort différentes, surtout à cause du style et du ton. Est-ce une question de traduction ? Je ne pense pas que ce soit uniquement ça; je crois que c’est lié à mes attentes: je préfère des récits avec des descriptions de l’environnement, que ce soit la ville ou la campagne, et il y en a très peu ici. Les auteurs se sont plus focalisés sur l’histoire des personnages. Une nouvelle dénote par rapport à cela, « Neuf épisodes » de Han Kang: le ton est très rêveur, les paysages coréens sont très présents, même si l’histoire est très décousue – c’est ma préférée. Au contraire, deux nouvelles ont réussi a m’énerver un peu: « Rumeurs » de Baek Ka-hum que j’ai trouvée trop banale et « La fabrique des conserves » de Pyun Hye-young qui se rapproche trop de l’absurde à mon goût.

Une lecture en demi-teinte donc, mais qui donne envie de mieux découvrir la littérature coréenne, par l’intermédiaire de romans ou de nouvelles, mais alors dans des recueils consacrés à un seul auteur pour mieux pouvoir appréhender leur style et leurs thèmes de prédilection. Encore un prétexte pour agrandir ma PAL donc !

Les nouvelles:

  • Kim Ae-ran, Nocturne d’un chauffeur de taxi
  • Baek Ka-hum, Rumeurs
  • Ahn Yeong-sil, Amour impossible
  • Jo Kyung-ran, Semailles
  • Park Chan-soon, Stoppie à moto
  • Kim Yeon-su, Bonne année à tous !
  • Choi Jin Young, Mon mari
  • Han Kang, Neuf épisodes
  • Yoon Sung-hee, La maison en Lego
  • Pyun Hye-young, La fabrique des conserves