At the movies – 42 (1930s)

Constance Bennett, Roland Young et Cary Grant dans Topper

Topper, Norman Z. McLeod (1937) – 3/5: Marion (Constance Bennett) et George Kerby (Cary Grant) vivent dans le luxe et s’amusent nuit et jour, jusqu’à ce qu’ils décèdent dans un accident de voiture. Leur banquier, Topper (Roland Young) quant à lui est contrôlé minute par minute par son épouse (Billie Burke). Marion et George sont devenus des fantômes et décident de faire une bonne action: montrer le côté joyeux de la vie à Topper. C’est une comédie virevoltante et assez plaisante à regarder, mais sans plus. A noter: Hoagy Carmichael au piano et un groupe hawaiien non crédité (dans la scène du nightclub), l’architecture art déco.

One Hundred Men and a Girl, Henry Koster (1937) – 2/5: John Cardwell (Adolphe Menjou), tromboniste, cherche désespérément du travail dans un orchestre à New York. Sa fille, l’adolescente Patricia (Deanna Durbin), va œuvrer pour arranger ça. La gamine est énervante au possible (on la traite de « brat » à un moment et c’est vraiment ça), l’histoire ne tient qu’à un fil. Je me demande pourquoi et comment se film a rejoint ma liste du meilleur du cinéma (il a apparemment eu beaucoup de succès à l’époque). A noter: c’est le vrai chef d’orchestre Leopold Stokowski qui joue son rôle.

The Awful Truth, Leo McCarey (1937) – 4/5: Jerry (Cary Grant) et Lucy (Irene Dunne) divorcent suite aux mensonges de l’un et l’autre quant à leurs possibles rencontres extraconjugales. Mais la séparation n’est pas si simple: l’un et l’autre met son grain de sel dans les nouvelles rencontres amoureuses, ce qui crée plein de scènes très drôles. Comique encore accentué par le petit chien du couple (le fox-terrier déjà vu dans The Thin Man). C’est frais, c’est rythmé, c’est plein de quiproquos – une typique screwball comedy de l’époque.

Nothing Sacred, William A. Wellman (1937) – 4/5: encore une screwball comedy et je me rends compte que j’aime ça ! ça ne pose pas trop de questions et c’est drôle. Ici se retrouvent face à face Carole Lombard en jeune femme présumée mourante et Fredric March en journaliste exploitant l’affaire. De quiproquo en quiproquo, le film (en couleurs) passe vite avec ses 75 minutes. A noter: les superbes plans de New York, vue d’en haut, et même un plan de nuit avec plein de néons.

The Good Earth, Sidney Franklin (1937) – 1/5: quand Paul Muni et Luise Rainer jouent des Chinois, dans un film adapté d’un roman de Pearl Buck, ça ne passe pas du tout. Abandonné pour cause de whitewashing et parce qu’on n’a pas donné sa chance à Anna May Wong (qui a un petit rôle dans le film) pour des raisons racistes (le métissage était interdit par le code Hays).

La grande illusion, Jean Renoir (France, 1937) – 4/5: la vie de prisonniers de guerre français dans des camps allemands lors de la Première guerre mondiale, avec tentatives d’évasion et analyse des différentes strates de la société (l’aristocrate Boëldieu joué par Pierre Fresnay, le titi parisien joué par Jean Gabin, Erich Von Stroheim en commandant allemand). Ce film est considéré comme un chef-d’oeuvre depuis plus de 60 ans; je l’ai trouvé intéressant mais je n’ai pas accroché plus que ça, sans doute parce qu’il s’agit d’une histoire d’hommes pendant la guerre.

The Life of Emile Zola, William Dieterle (1937) – 1/5: rien de plus pénible qu’un biopic de l’époque, je trouve. Suite au succès du film à propos de Louis Pasteur, voici un film à propos d’Emile Zola. J’ai été assez décontenancée: toute sa vie est évacuée en moins de 30 minutes et un autre film commence, traitant de de l’affaire Dreyfus. J’ai arrêté là, je n’ai jamais réussi à me passionner pour cette affaire (même si en lisant la page la wikipédia, j’ai appris pas mal de choses). Je me rends compte que je n’aime pas beaucoup Paul Muni (qui joue Zola) non plus, ça n’aide pas. Le film a une certaine importance dans l’histoire d’Hollywood: le nazisme montant en Allemagne, il n’était pas de mise de parler des Juifs ni de l’antisémitisme – le film ne dit d’ailleurs pas que Dreyfus était Juif, on le voit juste furtivement à un moment écrit sur un document.

At the movies – 26 (1930s)

Cette série de films, commencée en juin, a été interrompue par l’été chaud et ses longues soirées lecture. Avec l’arrive subite de l’automne, j’ai repris le fil et j’ai bien avancé sur ma liste.

L’Atalante de Jean Vigo

The Count of Monte Christo, Rowland V. Lee (1934) – 2/5: voilà un film qui m’a laissée complètement indifférente, et que j’ai regardé jusqu’au bout juste parce que je ne connaissais pas l’histoire. Je n’ai d’ailleurs pas grand-chose à en dire (pas d’acteurs ni un réalisateur très connus mais Alfred Newman à la musique).

L’Atalante, Jean Vigo (France, 1934) – 4/5: j’ai failli arrêter ce film en cours de route à cause de Michel Simon (Père Jules) que je déteste (dans le genre grotesque et qui surjoue, il gagne le premier prix) mais je me suis attachée aux autres personnages, à ce capitaine de péniche et sa jeune épouse qui découvre Paris toute seule (son mari lui avait promis une visite mais il est empêché parce que le Père Jules est parti se saouler, et du coup, elle part seule, sauf que le mari ne l’attend pas et repart avec la péniche – sympa, le mari, n’est-ce pas ?). Il y a tellement de poésie dans ce film, et puis tant de modernité en comparaison au cinéma américain. Déjà, ça se passe en grande partie en extérieur et il n’y a aucun souci à faire dormir dans le même (petit) lit un couple enlacé. Il y a aussi une scène très érotique, juste par les expressions du visage. Le second et dernier film de Jean Vigo. A noter: une colonie de chats qui vit sur la péniche.

The Scarlet Empress, Josef von Sternberg (1934) – 3/5: l’histoire de Catherine II de Russie, jouée par Marlene Dietrich et filmée par Josef von Sternberg et avec de très nombreuses libertés par rapport à la réalité historique. Je dirais même que c’est du grand n’importe quoi avec des décors remplis de statues paganistes et d’icônes religieuses très naïves, des robes à froufrous et des coiffures à bouclettes. J’ai préféré de loin le minimalisme de Queen Christina. On voit la marque de von Sternberg et ses éclairages très travaillés mais je préfère des thèmes plus modernes qui conviennent d’ailleurs mieux à Dietrich.

Judge Priest, John Ford (1934) – 1/5: une comédie par John Ford, racontant l’histoire d’un juge dans l’état sudiste du Kentucky. Son meilleur ami est un Noir, dont le personnage est censé être comique. J’ai eu du mal… J’ai aussi eu du mal quand le neveu du juge, Rome, tente de courtiser sa voisine, ne lui laissant aucune échappatoire, la bloquant physiquement avec ses bras. La seule actrice que j’ai reconnue est Hattie McDaniel, qu’on retrouvera dans Gone With the Wind. C’est un film qui a mal vieilli et qui est bien loin des westerns du réalisateur.

The Gay Divorcee, Mark Sandrich (1934) – 3/5: une des premières collaborations entre Fred Astaire et Ginger Rogers, sur fond d’une histoire de divorce pleine de quiproquos. Les scènes de danse sont très réussies, le tout dans un décor évoquant un hôtel art déco d’une cité balnéaire anglaise. A noter: la cage avec les canaris.

The Merry Widow, Ernst Lubitsch (1934) – 2/5: Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald jouent les deux protagonistes de ce film adapté d’une opérette. Chansons et danses se succèdent, entrecoupées de scènes de dialogue. Est-ce que je me suis ennuyée ? ça va encore. Est-ce que j’ai trouvé ça intéressant ? non. J’ai eu une impression de déjà vu et rien ne m’a aidée à m’attacher au film et aux acteurs (même pas les robes créés par Adrian – sans doute parce que ça se passe en 1885 et non dans les années 1930).

It’s a Gift, Norman Z. McLeod (1934) – 2/5: une comédie – heureusement fort courte – qui met en avant l’acteur du muet W.C. Field dans une série de gags (repris en partie des films muets, d’après wikipédia). Le film raconte l’histoire d’un épicier maladroit et de son épouse désagréable, ainsi que de leurs deux enfants, puis leur départ en Californie pour exploiter une plantation d’orangers. Je n’ai pas vraiment ri, à peine souri, mais je suis un public très difficile pour les comédies. A noter: le rôle de Baby LeRoy, un des enfants acteurs mis en avant par les studios, qui a eu une très courte carrière (et sérieusement, ce rôle, c’est du grand n’importe quoi et ça n’apporte rien à l’histoire).