Quicksilver

Neal Stephenson, Quicksilver: j’avais adoré Cryptonomicon et Reamde et j’avais déjà entamé Quicksilver une première fois il y a quelques années, j’ai toujours gardé l’envie de le lire et de le continuer. Ayant une semaine de congé devant moi, je m’y suis attaquée à nouveau. J’ai lu les 200 premières pages avec plaisir, j’ai à nouveau buté au même endroit que la fois passée, vers la page 300 mais je me suis forcée à continuer, sachant que bientôt la deuxième partie allait commencer et qu’elle était bien plus remplie d’action. Le problème, c’est qu’une fois arrivée là, j’avais surtout envie de lire autre chose, plus vite, plus rapidement et j’ai à nouveau abandonné. Sauf que deux livres plus tard, j’ai malgré tout envie de continuer…. suite au prochain épisode !

Books

Ces derniers mois n’ont pas été très bénéfiques pour la diminution de ma PAL. J’ai en effet eu l’envie de lire le Baroque Cycle de Neal Stephenson, c’est à dire trois volumes de plus de 900 pages en anglais. J’ai entamé le premier, Quicksilver que j’ai traîné avec moi plusieurs semaines de suite pour laborieusement lire 250 pages (ma lecture n’est certainement pas aussi rapide en anglais et le vocabulaire pas toujours aussi facile) mais même si je l’ai abandonné momentanément, je ne m’avoue pas vaincue pour autant. Entretemps, j’ai aussi lu:

Chanson pour l’absente de Stewart O’Nan: un livre que j’ai acheté dès sa sortie, que j’ai lu de suite et pourtant deux mois après je ne m’en souviens plus très bien. Pas que ce soit un mauvais livre, mais les thèmes de Stewart O’Nan ne se renouvellent pas. Il conte la disparation de Kim Larsen, adolescente de 18 ans, du point de vue de sa famille, comment celle-ci réagit, se désagrège tout doucement avec des réactions très différentes selon les protagonistes. Une belle description de l’Amérique moyenne mais qui manque un peu de relief.

Préparant la sortie du nouveau roman, j’ai relu Less than zero de Bret Easton Ellis, un de mes romans favoris de fin d’adolescence, que j’ai lu et relu des dizaines de fois  (c’est évidemment plus rapide de relire un roman court qu’une brique à la Neal Stephenson !). A la fin de la lecture, il m’en est resté ce même sentiment qu’autrefois, ce côté vide, un peu dépressif qui se résume tout à fait dans le panneau publicitaire que voit le héros, Clay, à plusieurs reprises: « Disappear here ».

J’ai eu de la chance: dès le jour de sortie, j’ai trouvé Imperial bedrooms de Bret Easton Ellis en librairie. Ce roman est une suite de Less than zero, avec les mêmes protagonistes qui ont 25 ans de plus. Clay, aujourd’hui scénariste, revient pour un boulot à Los Angeles, à nouveau pendant la période de Noël. Il revoit ses anciens amis, tous plus ou moins marqués par le temps, la drogue ou la chirurgie esthétique. Le récit aurait pu s’arrêter à ça, et cela m’aurait suffi mais Ellis a décidé de s’inspirer du film noir et d’y ajouter une vague intrigue d’espionnage et de meurtre que je ne trouve pas tout à fait nécessaire. J’ai par contre adoré les quelques pages du début où Clay parle du film qui a été tourné suite au premier roman, intégrant par la même occasion une critique non dissimulée du film de Marek Kanievska. Le livre sort en français à la rentrée et Bret Easton Ellis fait la couverture des Inrocks de cette semaine.

J’ai envie de rapprocher les deux récits qui suivent, je ne les ai pas lus l’un après l’autre mais ils ont plusieurs points communs: deux journalistes en fin de vie racontent leurs aventures, le premier celle de son existence, le second la dernière en date.

Le grand voyage de la vie de Tiziano Terzani. J’avais lu avec beaucoup de plaisir et d’intérêt son récit Un devin m’a dit et dès que j’ai vu ce livre, je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter. Terzani est un journaliste italien qui a travaillé pour Der Spiegel en Asie. Il se raconte, en dialogue avec son fils parce qu’il est trop vieux et malade pour encore écrire lui-même. C’est donc plus une conversation, un échange d’idées sur les étapes importantes de sa vie et de sa carrière, notamment de sa présence à Saïgon lors de la prise de la ville par les Vietnamiens du Nord ou de cet instant où il a échappé à la mort, presque fusillé par les Khmers Rouges. C’est aussi le récit d’un homme qui a fait ce qu’il voulait pendant sa vie et qui ne regrette rien, c’est une belle réflexion sur la mort, le tout empreint de bouddhisme qu’il a pratiqué pendant des années (il a même vécu en ermite dans l’Himalaya). Un très beau livre que je recommande à tous les passionnés de l’Asie mais aussi à toute personne qui se pose des questions sur l’existence.

Aventures en Loire de Bernard Ollivier est un des livres que j’ai acheté dès sa sortie mais qui a traîné sur ma PAL sans raison précise. Ollivier m’avait enchanté avec le récit de son voyage à pied sur la route de la soie. J’avais un peu peur que son aventure à pied et en canoë le long de la Loire, de sa source à son embouchure, ne soit moins captivante. Que nenni ! J’ai retrouvé là l’homme qui sait conter, raconter ses rencontres, nombreuses, et faire partager ses pensées. C’est là qu’il rejoint Tiziano Terzani: il a déjà plus de 70 ans quand il commence cette aventure et se demande pendant tout le voyage si c’est encore de son âge mais aussi s’il pourrait rester en sédentaire chez lui. Au-delà de ça, ce livre donne envie de visiter la région et d’entamer une ballade du même genre…

La croisière jaune: sur la route de la soie d’Ariane Audouin-Dubreuil relate l’expédition Citroën du Liban à l’Asie du Sud-Est en suivant la route de la soie au début des années 30. La fille du commandant de mission s’est basée sur les archives de son père et d’autres membres du voyage pour écrire le récit. Pas de grande littérature ici mais bien des faits, des impressions de l’époque, beaucoup d’héroïsme et une toute autre manière de voyager: on ne voyageait pas léger à l’époque ! Il fallait faire bonne figure auprès des divers chefs d’état et les bagages comportaient entre autres choses que nous jugerions inutiles aujourd’hui tout un service en porcelaine estampillé du logo Citroën. L’idée était de traverser l’Himalaya en voiture, ce qui se révèlera très compliqué même si le convoi a réussi à passer jusqu’à un certain point (quitte à ce que les voitures soient démontées !). Avant cette partie très difficile du voyage, les différents chercheurs avaient fait des recherches archéologiques et de nombreuses photos du site de Bamyan en Afghanistan et ce sont des documents très précieux aujourd’hui. L’expédition en Chine n’est pas de tout repos non plus: le pays est déchiré par la guerre entre factions diverses. Intéressant mais pas un chef-d’œuvre littéraire !

Living dead in Dallas de Charlaine Harris, deuxième volume de la série. Lecture de vacances sans trop se poser de questions. Sookie est encore plus nunuche que dans la série et l’histoire bien moins développée mais c’est tout de même plaisant à lire !

Books, books, books

J’ai à nouveau pris du retard dans mes notes de lecture, la météo a été trop belle pour passer du temps devant l’ordinateur. Après avoir fini Les bienveillantes, il ne me restait qu’une semaine avant mon départ au Vietnam, il me fallait donc un livre court. Je venais d’acheter Viens plus près de Sara Gran que j’ai dévoré en moins de deux. C’est le roman d’une possession racontée du point de vue de l’héroïne qui ne maîtrise plus son corps et ses actions. Son entourage comprend encore moins ce brusque revirement de personnalité. 180 pages de récit qui mènent vers l’inéluctable, sans espoir de retour. Histoire qui traite du surnaturel tout en l’ancrant très fort dans la vie de tous les jours.

Encore quelques jours avant de partir, je me rabats sur Le cinquième évangile de Michel Faber dont j’avais adoré le roman fleuve La rose pourpre et le lys. Ici, il s’agit de la courte histoire d’un universitaire qui découvre un cinquième évangile remettant une bonne partie de la religion chrétienne en question et de l’édition de celui-ci. Bonne idée mais un peu bâclé. L’histoire s’arrête en plein milieu de l’action et ne creuse pas grand chose. Une déception.

Pour les vacances, retour vers des livres de poche que je peux traîner partout sans avoir peur des les abîmer. Il me reste des livres dans ma PAL mais je ne peux m’empêcher d’en acheter des nouveaux. Je commence cependant par Professeur d’abstinence de Tom Perrotta que diane avait commencé et abandonné l’année passée lors de notre voyage en Croatie (comme souvent, j’achète des livres pour moi mais quand je veux les lire, ils ont disparu dans les mains de diane !). Comédie de mœurs à l’américaine ne demandant pas trop d’attention, bref le roman idéal de vacances. Ruth est professeur d’éducation sexuelle dans une petite ville américaine mais elle doit revoir ses méthodes pédagogiques très ouvertes et directes avec l’arrivée de l’Eglise du Tabernacle, traditionaliste et puritaine. Tim, ancien rocker et amateur de femmes, s’est converti récemment. Ce qui devait arriver arriva, non sans quelques péripéties. Plaisant, drôle par moments mais sans plus. Meilleur cependant que Les enfants de chœur.

Pour continuer, le Neal Stephenson de voyage, Le samouraï virtuel (j’avais lu le Cryptonomicon en partie en Thaïlande). Conseillé par Stella Polaris, je renvoie à son commentaire pour me limiter à quelques impressions. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire qui se passe dans un futur proche (juste ça déjà ne m’attire pas trop en général), il y a des longueurs mais une fois que l’auteur est entré dans le vif du sujet, les rapports avec le passé, avec l’histoire de la tour de Babel, j’ai trouvé ça passionnant ! De plus, la traduction ne m’a pas plu, j’ai l’impression que le traducteur a voulu bien faire mais n’a pas réussi à transposer le langage particulier de Neal Stephenson en français, (contrairement au Cryptonomicon mais c’est un autre traducteur). Et ce ne sont pas des paroles en l’air, j’ai reçu le livre en version anglaise à prêter pour comparer. Bref, bien mais pas top, et si vous voulez le lire, lisez-le en V.O. (Snow Crash) ! Cependant, ça m’a donné envie d’attaquer le Baroque Cycle mais l’ampleur de l’objet me fait un peu peur (le fait que ce n’est pas traduit également – je lis sans problème l’anglais mais je suis beaucoup plus lente).

De retour de vacances, un petit récit de voyage s’imposait, ne fusse que pour me donner de l’inspiration pour Suasaday ! Je me suis donc plongée dans Sur la Route 66. Petites fictions d’Amérique d’Eric Sarner. Au cours de ma lecture, je me suis rappelée avoir vu son documentaire sur le même sujet et m’être endormie devant. Idem pour le livre… comme beaucoup d’auteurs français de récits de voyage, il passe son temps à philosopher, à se mettre en avant, c’est très sérieux, poétique mais ça manque de vie.

Changement total de style avec Dead until dark de Charlaine Harris, qui a inspiré la série True Blood. En fait, impatiente de savoir ce qui va se passer dans la saison 3, j’ai commencé la série des bouquins par le 3e volume, Club dead. Comme le montre le teaser (qu’évidemment je ne retrouve plus), il y a des loups-garous ! Lecture facile mais bien construite, les moments d’action se succèdent à des moments plus calmes, plus descriptifs. Les scénaristes de la série ont ajouté beaucoup d’éléments  (le personnage de Tara, par exemple) mais ont malheureusement supprimé celui de Bubba – Elvis devenu vampire. Sookie est tout aussi naïve, si pas plus, et Bill aussi peu intéressant. Je ne sais pas si je parlerai de tous les volumes mais je compte bien continuer à lire la série (j’en ai encore trois qui m’attendent – merci Waterstone’s et les 2+1 gratuits !).

Ma PAL est à jour mais je suis horrifiée: je pensais que j’avais lu presque immédiatement tout ce que j’avais acheté cette année… Evidemment, dès que je mets les pieds dans une librairie, je ressors non pas avec un roman, mais trois. Et quand j’apprends qu’un de mes auteurs préférés vient de sortir un livre, il faut que je l’aie tout de suite (mercredi j’ai lu les Inrockuptibles qui parlaient du nouveau Stewart O’Nan – mercredi soir après le boulot, j’ai fait un détour par Filigranes pour l’acheter !).

Un an de lectures

J’ai du remonter à septembre 2007 pour retrouver mes dernières notes de lectures ! Et comme je ne range pas les livres dans ma bibliothèque tant que je n’ai pas fait ça, la pile a grandi, grandi, grandi… Je donc vais essayer de combler ce vide bien que je ne me souvienne pas toujours bien des mes impressions post-lecture. Donc du plus ancien au plus récent:

– Marisha Pessl, La physique des catastrophes: un des romans de la rentrée mais beaucoup trop long, pas aussi drôle que prévu, plutôt énervant même et une intrigue qui se traîne sur 500 pages pour se développer dans les 100 dernières. (Et hop ! un de rangé ! et bien non, je dois réorganiser ma bibliothèque, il n’y a plus de place.)

– John Keay, Mad about the Mekong: l’auteur parcourt la route qu’ont emprunté les premiers explorateurs du cours du Mékong. Allers-retours entre le passé et le présent. Passionnant ! Surtout parce que j’avais lu les récits de Francis Garnier et Henri Mouhot.

– Jerry Hopkins, Thailand confidential: pour préparer le voyage en Thaïlande, rien de tel que de lire un récit de l’intérieur, ici donc, celui d’un Américain qui vit à Bangkok depuis des années. De sa femme thaïlandaise qui ne maîtrise pas bien l’anglais vient l’expression « I feel a little bit woo-woo-woo » quand elle est un peu saoûle. C’est resté !

– Neal Stephenson, Cryptonomicon: un des livres de l’année, surtout aussi par le nombre de pages. J’ai mis du temps à entrer dans l’histoire (un volume et demi sur trois) mais après quel désir de continuer. Quand j’ai eu terminé, j’étais déçue, j’en voulais encore.

– Cormac McCarthy, La route: après avoir lu tous ses autres livres, je suis toujours aussi accro. Ce récit post-apocalyptique est longtemps resté dans ma tête, j’ai essayé de créer les images et pensé au film qu’on pourrait en tirer. Apparemment, c’est en cours, par un proche de Nick Cave ! ça promet !

– Jim Harrison, Aventures d’un gourmand vagabond: si vous aimez la cuisine, il faut le lire ! Autrement aussi d’ailleurs. Je n’ai jamais vu un tel ogre, mais qui aime cuisiner, préparer pendant de longues heures les oiseaux qu’il a tué à la chasse. Mais quelles quantités !

– Haruki Murakami, Le passage de la nuit: récit qui me réconcilie avec l’auteur, je n’avais pas trop aimé le précédent avec ses irruptions de l’imaginaire à tout moment. Il y en a un peu ici aussi mais c’est mieux intégré à mon goût.

– Blake Nelson, Paranoid Park: J’ai d’abord lu le livre puis vu le film. Pour moi c’était le bon ordre, et je préfère le livre, plus linéaire, montrant plus une évolution psychologique. Du même auteur que Girl, que j’avais adoré il y a une dizaine d’années.

– Chuck Palahniuk, Survivant: après avoir regardé Big Love, la série, c’était sur un conseil que j’ai entamé ce livre. Même sujet, la secte fondamentaliste, quoique traité bien différemment. Pas mal mais un peu « trop » à mon goût.

– Barbara Kingsolver, Animal, vegetable, miracle (en français, Un jardin dans les Appalaches): ou comment une famille décide de vivre pendant un an de la production du jardin, légumes et fruits, et animaux. Passionnant, surtout quand on sait que ça se passe aux Etats-Unis où l’écologie n’est pas au même niveau qu’ici. Plein de bonnes recettes et de conseils pour cultiver son jardin.

– Laura Kasischke, A moi pour toujours: le Laura Kasischke que j’oublierai vite. Les autres sont tellement mieux. Histoire d’une femme mariée qui a un admirateur secret, et la manière dont sa vie se lie et se délie.

– Antonia Bolingbroke-Kent & Jo Huxster, Tuk tuk to the road: Bangkok-Londres en tuk tuk, par deux gamines de trente ans. Très léger, énervant parfois par leur méconnaissance du monde mais touchant quand on connait l’histoire personnelle d’une des deux filles qui en est une d’automutilation et de tentatives de suicide répétées.

– Claire Messud, Les enfants de l’empereur: ça ne fait pas si longtemps que je l’ai terminé, et je ne me souviens déjà plus si c’était bien… sans doute très passe partout. Lu à un moment où j’en avais marre de lire des chroniques familiales et comédies de moeurs.

– Rory MacLean, Magic Bus: fantastique récit de voyage à la suite de tous ces hippies voyageurs des années 60-70 qui partaient vers l’Inde et le Népal. Toute une époque à découvrir, et avec un peu de chance, ce n’est pas difficile de trouver quelqu’un dans son entourage qui a fait le périple. Ou qui a eu envie de le faire.

– Poppy Z. Brite, Liquor: pas mal, mais moins passionnant au point de vue histoire que ses récits de vampires. Par contre, la description de la Nouvelle-Orléans donne envie de partir tout de suite. Premier d’une trilogie, mais je ne pense pas que je lirai les suivants. Histoire de deux cuisiniers qui montent leur propre restaurant.

– Mary Gaitskill, Veronica: un livre que j’ai lu sans faire trop attention, parce qu’il m’ennuyait un peu. Même si je me suis rendue compte en cours de route qu’il était très bien construit. Histoire d’une mannequin déchue, et de son amitié pour Veronica, atteinte du sida dans les années 80.

– Caroline Riegel, Du Baïkal au Bengale (Soifs d’Orient et Méandres d’Asie): récit de voyage d’une ingénieur française spécialisée dans les barrages à la rencontre de l’eau. Récit proche de la population, parfois jusqu’au plus profond dénuement, comme cet hiver passé au Zanskar dans des conditions primitives. Passionnant, dans la lignée de Bernard Ollivier.

– François Simon, Aux innocents la bouche pleine: billets de critique gastronome. Allez voir son blog, c’est bien plus intéressant !

– Douglas Coupland, Jpod: comme souvent chez lui, des problèmes de scénario trop faible et de manque de ryhtme, mais jubilatoire pour toutes ces petites touches. Au plus on est geek au plus on comprend, beaucoup de références à la culture populaire, et sourires fréquents.