Short diary of the week (291)

Lundi: le weekend est terminé – le soleil est de retour, ma prochaine deadline étant fin mai on peut dire que j’ai tout le temps, partir plus tôt pour faire du shopping – de petits ciseaux de couture était le but premier mais je suis rentrée avec d’autres choses utiles (ou pas) (un moule à gâteaux, deux jupes, du papier à patrons), préparer la quiche pour la semaine, The Good Fight, Derry Girls – fin de la première saison

Mardi: c’est vraiment n’importe quoi (je parle du boulot bien sûr), des avances (pas amoureuses du tout), terminer de trier une pile de cd, réserver un citytrip, Shoplifters / Une affaire de famille (Kore-eda Hirokazu, 2018) – un très beau film japonais

Mercredi: un congé au milieu de la semaine – ce qui fait bizarre, de la couture, préparer un gâteau (au bourbon) et mettre le bordel dans la cuisine, ranger la terrasse et rempoter une série de plantes, apprendre avec horreur que quelqu’un dans le quartier tire sur des chats à la carabine à plomb (la chatte des voisins a été touchée), lire un moment mais avoir du mal à me concentrer, Gentleman Jack, Buffy – le dernier épisode de la première saison

Jeudi: bien dormi mais fatiguée dès le matin, l’ambiance est vraiment bizarre et mauvaise, d’humeur très morose, du copier-coller toute la matinée, du tri de disques l’après-midi, improviser un plat de pâtes, manger pour finir l’assiette, regretter d’avoir trop mangé – une mauvaise habitude que je n’arrive pas à perdre, deux épisodes de Fleabag, commencer la seconde saison de Buffy – un peu comme un doudou – en espérant que ça améliore mon humeur

Vendredi: ressortir le manteau, de la malchance avec les transports qui rallongent le temps de déplacement, les trucs du vendredi sont forts diminués s’il n’y a plus d’achats, mais d’autres choses à faire, un colis le matin et un l’après-midi – des bulbes que je pourrai planter ce weekend, deux épisodes de Fleabag, m’endormir lamentablement devant Gardener’s World

Samedi: me dépêcher ce matin pour faire les courses, pas très envie d’aller voir mon papa mais y aller quand même (il est à nouveau tombé mercredi, il souffre du dos, depuis il m’appelle tous les jours pour se plaindre, et en effet, il se plaint quand je suis chez lui), un nouveau rendez-vous pour la cuisine – les travaux commenceront le 29 juillet, il faut que je me libère de cette matinée pesante, de la couture: terminer une robe et hésiter pour le tissu de la suivante, de la lecture, Instrument – un très intéressant documentaire musical de Jem Cohen et Fugazi

Dimanche: toujours déprimée à cause de la météo (et rafraîchir la page du site de l’IRM ne va pas changer les mauvaises prévisions pour la semaine qui vient), zumba, rajouter de la terre aux tomates à l’intérieur, découper la future nouvelle robe, de la lecture, un gigot d’agneau – ça faisait longtemps !, The Mission (Johnnie To, 1999) – une musique entêtante et de superbes chorégraphies des scènes d’action, m’endormir, me réveiller en sursaut une demi-heure plus tard, des pensées dans tous les sens, me relever pour une mini séance de yoga

Jolis souvenirs climatiques

Sous l’impulsion d’Elanor, je vous raconte huit jolis souvenirs climatiques:

Je me souviens de ce soir de décembre où je suis rentrée après un spectacle de burlesque sous la neige. Il y avait bien déjà 10cm et plus personne dans les rues. Tout était silencieux. Je me souviens de ce soleil d’été, de juillet, et des siestes sous les pins parasols sans l’enceinte du site archéologique d’Ostia Antica, l’ancien port de Rome. Je me souviens de ces fins de soirées de canicule dans le jardin, quand la chaleur retombe enfin et que le soleil se couche très tard, à regarder les étoiles et les avions passer. Je me souviens d’une visite guidée de la Grand Place de Bruxelles par un froid perçant où j’ai cru perdre mes doigts et orteils à cause du gel. Je me souviens de la chaleur tropicale en visitant les temples d’Angkor. Je me souviens des ces averses subites qui nous faisaient fuir la plage à la mer du Nord, en plein été. Je me souviens avoir craint pour ma vie lors de ce typhon qui a inondé la ville d’Hue au Vietnam – pluie et orages étaient d’une violence extrême. Je me souviens des terrasses en bord du Danube à Budapest où le soleil de la fin octobre réussissait encore à bien réchauffer.

Automne

Je n’aime pas l’automne. En fait ce n’est pas tout à fait ça. Je n’aime pas le solstice d’été. Autant le 21 décembre amène de l’espoir, autant le 21 juin me désespère. Les effets de ce solstice d’été ne sont heureusement pas immédiats: les températures clémentes y sont pour quelque chose. Mais ces jours qui se raccourcissent et qui, même s’il fait encore bon, se remarquent dès la fin du mois de juillet, je n’aime pas. J’ai besoin de lumière, je fais quelque part ce parallèle entre lumière et joie; la diminution de cette lumière signifie une diminution d’énergie. Et comme les températures vont en même temps en pente descendante, c’est encore plus difficile. Une météo sombre me déprime, mais une météo sombre en automne me déprimera plus qu’au printemps. Tout comme le froid me décourage… Et je ne parle même pas du gel où je me sens que mon corps se replie sur lui-même, se crispe de plus en plus.

Et puis, fini les sandales (mon armoire est composée pour deux-tiers de sandales contre un tiers de chaussures de mi-saison et d’hiver), fini les robes d’été en coton aux jolis imprimés, fini les jambes nues. Voici de retour les bas qui serrent (ou qui tombent), les vêtements gris et noirs, la chair de poule et l’impression de froid constante. Ces derniers jours, je n’ai pas ouvert les fenêtres chez moi pour conserver le plus longtemps possible les 25-26° de ce w-e, mais ce matin le thermostat de mon salon annonçait déjà un maigre 22°.

Je sais que c’est un cycle, que la nature doit s’endormir pour mieux se réveiller au printemps prochain. Mais cela ne me plaît pas. Les animaux qui hibernent ont tout compris ! Je me sentirais sans doute mieux dans un pays aux saisons moins marquées mais je regretterais les longues soirées d’été aux couchers de soleil tardifs. On ne peut pas tout avoir…

(Un corollaire de ce billet paraîtra peut-être dans quelques jours: que coudre pour égayer ma garde-robe d’hiver ?)