Short diary of the week (243)

Lundi: sortir une robe estivale, ne pas voir grand monde au boulot, faire tout ce qu’il y a à faire et même plus, de petits tracas quant à la vente de la maison, hésiter à rentrer à pied et puis la flemme l’emporte, à vrai dire le trajet est vraiment fort long et je n’ai pas encore trouvé d’alternative pratique, lire au jardin (les séries prennent du retard mais peu importe), terminer mon roman et choisir le suivant

Mardi: ah mais si on me rappelle c’est encore mieux – rendez-vous pris pour vendredi matin, des disques pas très passionnants, un coup de pompe gigantesque et une envie pressante de dormir alors que la nuit avait été bonne, un début d’allergie à l’œil, The good fight

Mercredi: un texte corrigé et prêt à publier, reprenons Cuba, pour une fois qu’amazon avait été rapide à l’envoi c’est la poste qui accumule les retards, j’ai du mal à rester calme avec les histoires de mon papa, Rise, Anthony Bourdain Parts Unknown en Virginie chez les hillbillies des Appalaches

Jeudi: férié !, mais ce n’est pas pour ça que je n’ai pas d’obligations, revendre des livres – beaucoup – à domicile, de la couture, et puis retour à la maison paternelle pour vendre des meubles et un tableau, de la lecture mais peu de concentration, Westworld, The Americans

Vendredi: congé ! mais levée tôt pour un rendez-vous à la maison paternelle avec des experts d’une galerie de vente, des courses (quel monde !), de la couture, inquiète quant à la suite de la journée, une visite à mon papa et surtout deux conversations avec la directrice et l’infirmière en chef de la maison de repos qui me rassurent quant au fait qu’ils essaient de faire au mieux, mais aussi me rendre compte qu’il décline de plus en plus, la fin du désherbage ! ça aura mis du temps !, de la lecture, The 100, Gardener’s World – ça n’a pas raté – je me suis endormie

Samedi: après les rendez-vous des deux derniers jours le weekend est entièrement à moi, il fait tout gris ce matin et le soleil peine à sortir, et revoilà les pensées envahissantes et déprimantes, le jardinage arrivera finalement à les évacuer, terminer le gros pavé historique, un curry indien, The true story of Jesse James (Nicholas Ray, 1957) – un western gentillet que son titre français décrit bien: Le brigand bien-aimé

Dimanche: il fait tout gris (et ça ne risque pas de changer), ne pas penser à la fête des mères, du rangement aka descendre les vidanges et le vieux papier à la cave, de la couture – ça prend forme, me préparer pour le voyage du jour: prendre la route pour acheter des plantes exotiques, oh le gps me voit au milieu des champs – il serait temps d’en changer, un choix difficile mais un beau choix quand même (plusieurs palmiers, une fougère arborescente, des hedychiums et gingembres, des bananiers…), ne pas oublier de nourrir les félins des voisins, The Americans, Anthony Bourdain Parts Unknown en Uruguay – un épisode très moyen

Short diary of the week (241)

Lundi: des rêves de longs trajets – encore et toujours – et des trajets pleins de frustrations, mon cerveau essaie clairement de me dire quelque chose, parfois on se dépêche pour un truc et en fait tout est reporté pour des causes extérieures à ma volonté, rien de très passionnant au boulot, totalement vexée par les commentaires de mon papa mais ne rien lui dire (il est tellement sûr d’avoir raison), The Americans, The Good Fight

Mardi: une bonne nuit mais pas beaucoup d’énergie pour aller travailler, encore du boulot peu passionnant, enfin c’est fini, une course dans un magasin dont le vendeur est si bavard que j’ai du mal à m’extraire (mais c’est intéressant), commencer Wild Wild Country, lire encore un moment

Mercredi: travailler sur plusieurs fronts à la fois, et puis d’un coup tout est terminé (ou en attente de réponse), me décider à prendre congé lors des deux prochains ponts, et puis tout recommence, le début de la seconde saison de Westworld où je m’ennuie beaucoup, Glow

Jeudi: des corrections, des trucs à discuter, des trucs qui prennent du temps, des asperges et du canard fumé, des séries qui recommencent, décider plutôt de terminer mon roman

Vendredi: un rendez-vous médical, les trucs du vendredi, rien de particulier en fait, un détour par la librairie pour chercher un livre qui n’y est pas, The 100 – début de la cinquième saison

Samedi: le début d’un long weekend, fixer un rdv pour cet après-midi, enfin débarrasser le salon et l’entrée de trucs qui traînent, sentir mon humeur s’assombrir, la visite à mon papa, accueillir Lucien Cravate pour un grand tri de la maison paternelle et passer une bonne après-midi en discutant de tout et de rien, et mon humeur est bien meilleure, me sentir vidée, Hard-boiled (John Woo, 1992) – et comme le disait mtlm cette première scène est fantastique !

Dimanche: de la lecture au milieu de la nuit pour cause d’insomnies, me réveiller tard du coup, cette pluie fera du bien au jardin, de la zumba, coudre une toile pour une nouvelle robe – en assemblant trois patrons et plusieurs tailles – est-ce que tout cela n’est pas un peu compliqué ?, préparer un plat qui doit mijoter, de la lecture, Red Star Line – les deux premiers épisodes de ce documentaire de 2013 – ou comment préparer le boulot de la semaine

Chroniques du désencombrement (III)

Je n’ai finalement pas autant écrit que je le pensais sur ce thème. Sans doute parce que c’est plus difficile que prévu et que je préfère oublier au plus vite. Depuis janvier, je n’ai pas beaucoup avancé dans le vidage de la maison; d’autres choses étaient prioritaires: la ranger et la mettre en vente. Ce qui est fait, avec si tout va bien une signature de compromis la semaine prochaine. J’aurai bientôt une deadline, et plusieurs rendez-vous sont déjà pris.

Mais je voulais revenir sur une histoire qui m’est arrivé hier.

Mon papa m’appelle, plus tôt que d’habitude, tout excité. Il me raconte en riant qu’il s’est disputé avec sa sœur. Elle a lui raccroché le téléphone au nez. Il faut savoir qu’elle a décidé de partir en maison de repos à l’automne et depuis, elle trie tout dans sa maison. Le seul souci, c’est qu’elle raconte tout dans les détails à mon papa et que ça a l’art de l’énerver (ça m’énerverait aussi, si j’avais ce coup de fil tous les soirs me contant le contenu du moindre carnet ou tiroir). Mais elle a raccroché quand mon papa lui a dit que c’était ridicule de vouloir faire ça soi-même, que c’était tellement plus facile de demander à d’autres personnes de trier ses affaires. Mon sang n’a fait qu’un tour mais j’ai réussi à rester calme, lui expliquant que certaines personnes ont justement besoin de faire le tri. Il n’a pas compris (ou il ne m’a pas écoutée). Et il était surtout très fier de lui et sûr d’avoir raison.

Et moi, je suis restée là, profondément vexée. Il n’a jamais trié la moindre armoire, le moindre papier, laissant tout le travail à quelqu’un d’autre. Et ce quelqu’un d’autre, moi donc, a sérieusement été frustrée de la quantité de choses à trier, sachant qu’au moins un quart du contenu de cette maison aurait pu avoir été jeté dans le passé (ces cinq machines à cafés cassées, par exemple, ou ces serviettes hygiéniques des années 70). Cela me donne presque envie d’appeler ma tante et la féliciter.

Je pense que mon papa n’a pas réalisé l’impact de ce qu’il disait. Depuis qu’il a déménagé, il a tourné la page et ne veut plus entendre parler de sa maison. Il ne veut même pas venir à la signature de la vente, alors qu’il avait décidé d’y aller au départ. Il a quelque part choisi la voie de la facilité.

Short diary of the week (238)

Lundi: une chouette rencontre pour vider certaines choses dans la maison paternelle, remplir les bouteilles découpées de terre puis semer les tomates (19 variétés !), terminer de coudre une robe, faire des projets pour la suivante qui devrait combiner trois patrons, de la lecture mais aucune concentration, écouter les râleries de mon papa qui n’accepte aucune solution que je lui propose, De huizenjagers – mon agent immobilier n’y est plus mais il y a ce plaisir coupable de regarder dans les maisons des autres, Masterchef, The Good Fight

Mardi: mon mauvais sommeil est clairement psychologique et lié à la nuit du dimanche au lundi vu que j’ai relativement bien dormi cette nuit, préparer une nouvelle playlist et voir tous mes collègues, ces petites choses qui m’énervent (ou l’art d’arriver à se déconnecter à certains moments), et puis m’enfermer dans mon bureau pour l’après-midi, à la recherche de l’imperméable parfait – tentative n°1, me consoler en achetant un livre (juste un ! – je me félicite), d’ailleurs en faisant le ratio ajout sur la PAL / livres lus je constate que devrais en lire 8 avant de pouvoir en racheter si je veux commencer à diminuer ma PAL un jour – cela va être compliqué !, manger pour la troisième fois de suite le même plat devient répétitif, me laisser happer par la tv: De huizenjagers suivi de Topdoktors, une bonne dose de lecture

Mercredi: traîner un peu ce matin, m’organiser au mieux et faire mes courses tout de suite, vendre quelques livres et œuvres d’art de la collection de papa, aller au boulot en voiture du coup, avoir l’impression de ne travailler sur rien alors que ce n’est pas le cas – je fais avancer les choses mais sans produire de contenu et c’est de là que vient cette impression, me sentir entrer doucement dans un état de légère déprime sans trop en connaître les raisons, de la comfort food, De huizenjagers, Masterchef

Jeudi: après ces jours sans création de contenu je m’y mets aujourd’hui (et ça fait du bien), et je m’y tiens toute la journée, un repas basique, De huizenjagers, Masterchef

Vendredi: me rendre compte que mon père a payé pendant plus de 25 ans une assurance pour un appareil photo cassé, toute l’excitation de voir la publication de la vente de ma maison d’enfance, mais aussi un drôle de sentiment, les trucs du vendredi, des conseils pour une future émission radio, l’après-midi me semble longue avec ce beau soleil qui me nargue, enfin le weekend !, je sens bien que mon père ne m’a pas écoutée quand je lui ai parlé de la mise en vente de sa maison, The X-Files, Rise, Masterchef

Samedi: le soleil ! sortir l’essentiel des plantes qui ont passé l’hiver à l’intérieur, faire des courses dans un supermarché déserté, tondre la pelouse, scarifier la pelouse, tailler le sureau, reprendre enfin mon activité préférée: lire au jardin, profiter pleinement de ce premier beau jour de la saison, un repas estival, The Searchers (John Ford, 1956)

Dimanche: nuages et soleil timide, ça s’éclaircit pendant que je rédige quelques notes de blog, le plaisir de retrouver le jardin pour faire des photos de ma nouvelle robe, continuer les travaux de jardin: remplir des creux dans la pelouse, bien délimiter les bordures des parterres, commencer le désherbage, et puis terminer mon livre, préparer le premier barbecue de l’année et profiter des températures très clémentes, terminer la 11e saison de The X-Files et me dire que c’était mieux avant, lire encore un peu dans le canapé puis dans mon lit

Short diary of the week (236)

Lundi: du mauvais sommeil, m’intéresser aux musiques de Cuba et commencer un livre sur le sujet, m’occuper aussi d’une playlist, être distraite par l’idée d’un voyage au Japon, quelques courses au magasin bio et au magasin japonais, The Good Fight, Black-ish – les deux premiers épisodes de la première saison, me sentir super agitée et ne pas réussir à me calmer malgré ma fatigue

Mardi: un sommeil agité et des insomnies de milieu de nuit, ça va être dur aujourd’hui, déjà je n’ai pas envie de parler avec tout le monde, et j’ai plein de trucs à régler pour la maison paternelle – ce qui implique de téléphoner – quelle horreur, bon au moins c’est passé, tenter de me concentrer sur un boulot mais m’éparpiller, comment moudre des graines de lin – ah mais oui ! le blender !, Masterchef, une courte séance de yoga stretch – mon dieu que je suis raide – ce que je savais déjà, difficile de trouver des méditations qui ne m’énervent pas sur youtube, de la lecture

Mercredi: contrairement à toutes mes attentes j’ai dormi comme une masse – si on exclut le réveil intempestif à 5h59, m’éparpiller parce qu’il y a plein de choses en cours, l’allocution du directeur général, Babylon Berlin, Masterchef

Jeudi: me réveiller fatiguée après ce que je pensais pourtant être une bonne nuit, ma robe colle à mes collants: j’ai oublié de mettre un jupon, bien avancer sur un sujet, une réunion qui permet de nous exprimer mais entre nous – le plus difficile sera de faire passer le bon message, terminer enfin tous les billets de mon voyage en Inde – cinq mois plus tard – la publication suit, une sortie en ville sous la bruine, deux cocktails classiques dans le très beau cadre d’Arthur Orlans, plein de discussions animées, une soupe de ramens au Menma – un peu trop copieuse et trop salée à mon goût mais très bonne quand même, terminer mon livre

Vendredi: une nuit trop courte, attaquer les trucs du vendredi, tenter d’avancer sur le travail de la semaine prochaine, apprendre en fin d’après-midi que le deadline n’est pas aussi proche, Masterchef et Gardener’s World tout en tentant de ne pas m’endormir

Samedi: cette nervosité qui m’a empêché d’avoir une bonne nuit, du rangement, aller au restaurant avec mon papa, travailler un peu au jardin pour digérer tout ça, de la lecture, les deux derniers épisodes de la seconde saison de Babylon Berlin

Dimanche: une matinée au calme, préparer la tarte aux clémentine pour l’après-midi, gentiment mais fermement renvoyer ces prosélytes par un « je ne suis pas croyante », direction la maison paternelle pour un après-midi rangement et home staging, à cinq ça va drôlement plus vite (merci encore !), ça présente même très bien: il suffit parfois de bouger un meuble ou retirer un tapis, me rendre compte une fois rentrée que j’ai oublié ma bouilloire là-bas, The X-Files, Black-ish, Masterchef, sentir l’agitation qui monte avant d’aller dormir alors que je suis crevée

Short diary of the week (235)

Lundi: me réveiller avec des courbatures aux bras – les joies du jardinage, ne voir personne au bureau avant un moment, recevoir un compliment pour ma nouvelle robe, recevoir les félicitations d’une experte en couture, me laisser prendre par un boulot que je ne pensais pas faire aujourd’hui, transférer les photos prises ce w-e vers l’ordi – la retouche sera pour plus tard – ou comment utiliser le moindre quart d’heure de temps pour faire des choses utiles – d’ailleurs j’ai noté mentalement une série de choses à faire, The Good Fight, Call the Midwife – fin de la septième saison – en larmes évidemment

Mardi: oh le vilain combo nausées – chute de tension, ça met un peu de temps à passer mais ça passe, attendre un coup de fil, une conversation intéressante, un travail long et chiant qui demande de la précision, Masterchef, de la lecture

Mercredi: devoir interrompre ma lecture à un moment clé, la suite du travail long et chiant, une overdose à un moment donné, mais il est bientôt l’heure de partir, un détour par Plaizier, retrouver Katrien et aller manger un pho / une soupe chez Yi Chan, encore aller boire un verre et rentrer chez moi après une très bonne soirée

Jeudi: un mauvais sommeil parce que je n’arrive pas à me réchauffer, une matinée productive: de la correction et de la préparation pour le futur, partir plus tôt pour rencontrer l’agent immobilier, la maison sera mise en vente en avril, Babylon Berlin, Masterchef

Vendredi: d’horribles insomnies qui me laissent épuisée le matin, les trucs du vendredi auxquels s’ajoute l’organisation d’une playlist, envie de faire la sieste, ripper des cd de K-Pop, une sortie impromptue pour goûter du rhum, rentrer juste avant qu’il ne fasse trop sombre pour recouvrir les bananiers et la fougère arborescente, Masterchef, Gardener’s World

Samedi: j’ai froid et je suis déprimée par la neige qui tombe, terminer ce roman intense, des courses, de la couture, de la lecture, une soupe aux nouilles soba – ça faisait longtemps !,  The man from Laramie (Anthony Mann, 1955) – un très beau western avec James Stewart, commencer un nouveau roman

Dimanche: tester le smoothie au petit déjeuner, faire quelques recherches pour écrire un billet cocktail, j’ai déjà faim, zumba, un peu de rangement de la cuisine transformée en champ de bataille les derniers jours, une incursion rapide au jardin pour mettre le reste de la taille des rosiers à la poubelle et réemballer quelques plantes, de la couture – une nouvelle robe d’après mon patron fétiche – ça avance bien !, chercher où je pourrais aller pour un second voyage au Japon, lire un peu mais l’après-midi touche déjà à sa fin, The X-Files, Babylon Berlin

Chroniques du désencombrement (II)

— début de la seconde partie —

Mais il restait le grenier sous le toit. Aussi long que la maison – 11 mètres – il ne permet pas de s’y tenir debout. Aux deux tiers, une poutre oblige à ramper pour accéder au dernier tiers. Il n’est accessible que par une trappe pourvue d’une échelle intégrée. Je n’ai donc pas pu m’y attaquer de suite, c’était trop compliqué. Deux amis sont venus m’aider et cela n’a pas été de tout repos. Je n’avais aucune idée de la quantité de choses que mes parents y avaient amassés. J’ai rempli une première pièce de caisses et quand j’ai demandé s’il restait beaucoup, on m’a répondu qu’on n’était qu’à la moitié. J’ai donc rempli une seconde pièce de caisses toutes plus poussiéreuses les unes que les autres. A trois, le travail a été relativement rapide mais en voyant ce qu’il me restait à trier, j’ai été découragée.

Nous étions un dimanche et je ne pouvais donc pas m’y mettre de suite. Cela m’a travaillé toute la semaine et j’ai été fort tendue. Et pourtant je savais que le tri serait rapide parce que je ne devrais pas fouiller dans chaque caisse. Le samedi suivant je m’y suis mise. Et très vite, j’ai été remplie de colère contre mes parents, ces personnes qui n’ont jamais rien pu jeter. Pourquoi ce grenier était-il rempli de tous mes jouets et livres d’enfance ? Pourquoi surtout était-il rempli de caisses de vêtements de moi bébé et petite fille ? Tout cela aura pu servir à d’autres enfants.

Il y a une explication, mais elle ne me satisfait pas du tout. Ma mère avait commencé à donner des vêtements à ma cousine qui avait alors de jeunes enfants. Ces habits étaient déjà passablement démodés à l’époque – mais venaient pour la plupart de chez Dujardin – et ma cousine a revendu une grande partie sur des brocantes. Quand ma mère l’a appris, elle s’est jurée qu’elle ne donnerait plus rien. Résultat: tout a été mis au grenier.

Au fil des années, ma mère a continué à ne rien vouloir jeter – c’était même quasi maladif. Quand elle est décédée, mon père et moi avons enfin pu liquider quinze ou vingt ans de revues comme Flair, Feeling ou Gael. Mais cela n’a pas été plus loin. J’ai proposé à mon père de l’aider à trier un peu le grenier et sorti une dizaine de caisses – il y avait notamment des préparations de cours de ma maman qui pouvaient aller dans les poubelles papier. Il n’a rien fait et tout remis en vrac à sa place.

Et voilà donc comment je me suis retrouvée avec plusieurs mètres cubes de choses vieilles et inutiles. Les vêtements et les jouets, mais aussi mon berceau et mon landau, des dizaines de pots à stériliser, l’uniforme de militaire de mon père, une immense caisse remplie de restes de papier peint, trois autres machines à café cassées – en plus deux déjà trouvées précédemment, et même une caisse remplie de tampax et bandes hygiéniques neuves. J’ai été abasourdie. Comment peut-on garder ça au point de le mettre au grenier ? Je l’ai raconté à ma cousine qui vide la maison de ses parents – le pire qu’elle a trouvé est une boîte remplie de petites culottes usées et trouées de marque Sloggi. Nos mamans étaient sœurs.

J’ai retrouvé le livre chinois pour enfants qui m’avait tant marquée étant petite, j’ai récupéré la mini machine à coudre pour enfants, j’ai trouvé quelques jolis verres rétro et au fond d’une caisse, bien cachées, des photos. Ce que j’ai récupéré ne remplit même pas un sac de courses du Delhaize.

Je savais que le tri serait difficile émotionnellement mais je m’en suis bien tirée au début. C’est au final ce grenier qui a provoqué le plus de sentiments négatifs. Pas de la tristesse et de la nostalgie comme je m’y attendais mais de la colère et de la frustration. Ces sentiments, je les accepte progressivement, je sais qu’ils font partie du processus, mais leur force m’a étonnée. Et je suis soulagée maintenant que l’essentiel de mon tri est terminé. Il reste encore beaucoup d’autres étapes mais je m’en occuperai progressivement dans les semaines qui viennent.

Chroniques du désencombrement (I)

Je pensais que je publierais des billets plus rapidement, au fur et à mesure de mes avancées, mais je n’ai eu ni l’envie ni le temps. J’ai fait de nombreuses photos et peut-être qu’elles serviront plus tard à illustrer des chroniques plus légères que celle d’aujourd’hui, qui en fin de compte est si longue que je l’ai divisée en deux parties. J’ai beaucoup travaillé, j’ai terminé le tri à quelques détails près mais cela m’a pesé. J’ai oblitéré mes émotions, interdisant toute intervention pendant le travail, et cela a relativement bien fonctionné. J’ai avancé à grande vitesse en prenant des décisions rapides. C’était le seul moyen, je pense, pour arriver au bout de la tâche.

J’ai commencé par une partie compliquée: tous les papiers divers amassés par mes parents. La difficulté venait en fait du mélange: des choses sans intérêt étaient mêlées à des actes notariaux qui se cachaient sous des photos et de la correspondance diverse. Parfois j’ai jeté les lettres, parfois je les ai gardées, me disant que je pourrais inspecter ça à l’aise plus tard. Bizarrement, j’ai trouvé des actes notariaux de plusieurs générations passées mais uniquement du côté de ma maman, bien rangés dans une vieille valise; rien du côté de mon père, pas même l’acte de propriété de la maison.

Des caisses à fruits rassemblaient les documents des voyages de mon papa – je les ai gardés – mais j’ai jeté la tonne de prospectus touristiques qui étaient liés. Cela me fait quand même plusieurs grandes caisses de déménagement.

J’ai trouvé des photos de la cave au grenier, dans chaque tiroir, dans chaque armoire. Rien n’est rangé, souvent je ne sais pas qui est sur la photo. J’ai déménagé la tonne de diapositives: deux meubles à six tiroirs chacun, ainsi que quatre caisses. Elles sont pour la plupart bien identifiées – certaines collections sont même accompagnées de listes récapitulatives – mais il me faudra trier tout cela à mon aise, trouver les dias vraiment représentatives d’un pays, trouver celles qui ont été prises de moi. J’ai heureusement un scanner capable de les numériser mais ça prendra des heures et des heures.

J’ai emballé une grande partie des objets anciens, de la vaisselle (un peu) et bien trop de verres. J’ai mis à part trois statuettes de Bouddha et de dieux hindous que j’ai installées dans ma bibliothèque. Le grand Bouddha en bois n’a pas encore trouvé de place, il est emballé dans une couverture et été précieusement déménagé comme un bébé.

J’ai fait mon choix dans les tableaux et les gravures, sans doute plus que prévu. Je ne trouverai probablement pas de place pour tous, moi qui aime les murs nus (sans doute par opposition à ceux des mes parents, remplis jusqu’au moindre recoin, comme dans les musées du 19e siècle).

J’ai choisi des livres, me concentrant surtout sur les sujets qui m’intéressent – architecture, art contemporain, arts primitifs – et j’ai pensé à ma bibliothèque déjà bien remplie. J’ai trouvé quelques romans japonais que je n’avais pas lus. J’ai ramené des livres liés à l’histoire familiale – l’histoire du lin en Flandre, la guerre à Roeselare.

J’ai repris Mon-Chichi, Snoopy, Minnie Mouse, Api le singe et Gao le perroquet. J’ai abandonnée Delphine et Charlotte, mes poupées.

J’ai déménagé un canapé ancien. Je pensais qu’il remplacerait idéalement celui dans lequel je regarde la tv. Ce fut un fiasco total qui m’a mené à une grosse crise de larmes et de découragement. Je lui ai trouvé une place moins invasive, place qu’il occupera jusqu’à ce que je contacte un garnisseur pour le rénover. Par la suite, je pense qu’il ne dénotera pas soit dans ma chambre, soit dans le grenier, soit dans cette petite pièce que je n’ai jamais aménagée et qui est remplie de brol.

J’ai trié les trois chambres et la salle de bain (il faut d’ailleurs que je pense à prendre le miroir chinois), j’ai trié les petits greniers sans les vider, en ouvrant chaque caisse et en la déplaçant vers l’autre côté, j’ai trié le contenu des armoires du palier, j’ai vidé les armoires du salon, récupéré quelques objets usuels dans la cuisine (des cuillères à thé que Dille et Kamille ne vend plus, du poivre, du sel de Guérande, des moules à cake), j’ai survolé la grande bibliothèque de la salle à manger, j’ai retrouvé mes bulletins dans le petit meuble du hall d’entrée. Je me suis attaquée à la cave mais les armoires ne comportaient finalement que peu de trésors – un peu de vaisselle et des verres à bière. Je n’ai jamais retrouvé les deux grands vases en cristal Val-Saint-Lambert.

Mais il restait le grenier sous le toit.

— fin de la première partie —

 

Short diary of the week (227)

Lundi: une mauvaise nuit – je n’arrivais pas à me réchauffer, un torticolis au réveil, me traîner au boulot, quand même bien avancer, recevoir une estimation de la maison de papa qui me semble correcte quoique légèrement décevante par rapport à ce que j’imaginais, la fin de The End of the F***ing world – une excellente série propice au binge watching (8 épisodes de 20 minutes) et de la très bonne musique, terminer mon roman

Mardi: une bonne nuit et tout va mieux – même si je ne sais pas encore tourner la tête vers la gauche, commencer un nouveau roman, me sentir déconnectée des conversations à midi, rencontrer par hasard dans le tram mon ancien prof de chimie (et aussi ancienne collègue de ma maman), elle me dit: « vous étiez une élève brillante » – ça fait plaisir !, Vikings, Babylon Berlin

Mercredi: une pluie-grêle bien glacée, régler plein de petites choses + une réunion, reprendre enfin le boulot laissé de côté le mois passé, me laisser tenter par des livres, Stranger Things – début de la saison 2, Babylon Berlin

Jeudi: peu d’énergie ce matin, facilement distraite, ce qui ne m’empêche pas d’avancer dans le travail, commander des semences pour le printemps, oh mais ce livre est très tentant !, on ne pourra pas dire que mes repas aient été très variés cette semaine mais j’ai vécu uniquement avec le contenu du frigo/surgélateur, Stranger Things – un ennui grandissant, Babylon Berlin – des moments d’ennui entremêlés à des moments sublimes

Vendredi: cette lumière du soleil !, les trucs du vendredi, un autre projet qui avance bien, cette envie de lire toute la journée, Viceroy’s house (Gurinder Chadha, 2017) – l’histoire de la partition de l’Inde agrémentée d’une romance – le divertissement idéal de fin de semaine, non il me reste trop de pages pour terminer ce roman passionnant

Samedi: tomber du lit vers 7h30, établir le plan d’action de la journée, espérer que le passage à la machine à laver de Snoopy se passera bien, Snoopy est sorti entier de son aventure mais pas beaucoup plus propre, quelques rapides courses mais me laisser tenter par du rhum, faire des caisses dans la maison paternelle et les déménager de suite, mon entrée est envahie, une visite à papa (il raconte souvent de nouvelles versions des choses et devient parfois un peu confus), monter quelques caisses et puis enfin me poser pour finir mon roman, un bon repas, Vera Cruz (Robert Aldrich, 1954) ou le western se passant au Mexique – je n’ai jamais aimé ce mélange avec les mariachis – bref je n’ai regardé que d’un œil tout en commençant une discussion sur FB à propos du mai tai

Dimanche: le calme avant la tempête, les horaires sont très justes mais ça devrait fonctionner, et en effet, le temps de manger et nous sommes prêts à partir à trois pour le vidage du grenier, deux cousins arrivent entre temps pour choisir des livres d’art, ce grenier est sans fin et bien plus rempli que je ne l’imaginais, quelques fous rires au moment où nous trouvons le troisième percolateur cassé – ces trois s’ajoutent aux deux déjà trouvés à d’autres endroits, charger les voitures de livres et la camionnette de quelques meubles dont les lourds tiroirs à dias, des cocktails de remerciement pour mes deux aides, pas de temps à perdre – je suis attendue pour la raclette des voisins, une agréable soirée en personnes agréables

Short diary of the week (226)

Lundi: un sommeil fort agité et un réveil qui sonne au moment où je vais me rendormir, trop de choses à faire et donc un cerveau qui ne veut pas s’arrêter, mettre ma nouvelle robe, tenter d’organiser un projet – suite et pas fin, c’est de plus en plus compliqué même, un autre projet est bloqué pour des raisons informatiques, l’impression d’avoir couru dans tous les sens, enfin à la maison, Vikings et puis tout simplement m’écrouler au lit avant 22h

Mardi: mauvais sommeil – suite, ça avance – un peu, un gros énervement suite à du matériel capricieux qui m’empêche de graver un disque, la solution: changer le graveur – merci à mon collègue !, finalement après un moment le principal est fait et je peux enfin me poser un instant, un rendez-vous en ville et une soirée à discuter à la Brasserie Bozar, ne pas rentrer trop tard et traîner encore un peu avant de me mettre au lit

Mercredi: une meilleure nuit, régler une série de choses à la poste et à la maison communale, aller dans la maison paternelle, repartir avec le décodeur tv qui doit être rendu en magasin, prendre des informations dans une agence immobilière, trier et encore trier, recevoir de l’aide et ramener plusieurs caisses de vaisselle chez moi – un joli service Boch (Carlotta, Bonaparte et Ney), enfin me poser, préparer à manger, regarder les trois derniers épisodes d’Alias Grace – pas mal comme série mais je me pose pas mal de questions sur l’histoire – ce qui est sans doute voulu

Jeudi: c’est reparti pour une journée de tri mais j’ai de l’aide, et elle a apporté le petit déjeuner, ne pas avancer – le tri des papiers est toujours longs, et puis avancer très vite, une visite d’agent immobilier, me forcer un peu et terminer le tri par la cave, rentrer chez moi, deux nouvelles séries: The end of the f***ing world et Babylon Berlin – mais où sont les femmes ?

Vendredi: mon cerveau n’a pas voulu s’arrêter cette nuit, de retour au boulot, les trucs du vendredi, chercher un scanner à diapositives et me dire que finalement mon scanner de bureau sera le plus efficace, passer chercher les extraits de banque de mon papa, Garden of Evil (Henry Hathaway, 1954) – un début qui ne me passionne pas trop mais une seconde partie haletante

Samedi: pas en forme ce matin – avec des nausées, mais je vais quand même travailler dans la maison paternelle, tous ces verres à emballer, remplir deux voitures de caisses qui vont encombrer ma cave avant d’être mieux rangées, une visite chez papa qui me dit se sentir bien – il a même des projets !, des courses, et puis plus rien: trop fatiguée pour faire autre chose que jouer à Simon’s Cat, un repas léger, un épisode de Babylon Berlin et deux épisodes de The end of the f***king world qui me charment tous les trois par l’utilisation de la musique

Dimanche: repos, oui mais il y a aussi des lessives à faire, trier des photos – la fin approche, c’est en ne faisant pas grand chose que je me rends compte que je suis vraiment fatiguée, sortir le scanner de l’armoire et tester la numérisation de dias – et tout fonctionne ! – par contre c’est lent, le ciel est en feu quand je pars, des dim sum au Yi Chan, un concert de Senyawa à l’AB – oublions le chœur de femmes qui me donne des boutons mais retenons la musique entre rock et xprmtl des deux Indonésiens, revoir des amis pas vus depuis… plus de 10 ans