Pour le temps d’une soirée, l’Archiduc, le plus beau café art-déco de Bruxelles aux cocktails délicieux, a revécu les années folles et l’âge d’or des comédies musicales d’Hollywood. Crooners et pin-ups s’étaient emparés de l’endroit pour y présenter une revue tout en paillettes et romantisme, en plumes et mystère. Et comme aux temps passés, le public, varié, s’était paré de ses plus beaux atours. La Princesse détournait l’attention de son décolleté affriolant par un bibi en forme d’oiseau, son mari était très classe en costume Dries Van Noten; accompagnée de MTLM en cuir viril, Armalite était tout en jupons et robe à pois, avec des chaussures rouges aux talons vertigineux; monsieur et madame Gatsu Gatsu avaient sortis leurs plus beaux vêtements; Stella Polaris étincelait en robe longue, gants en dentelles et sandales à étoiles; diane était Trader’s Vic, avec moustache et cheveux peignés, en chemise cowboy blanche et chapeau de paille, quant à moi, je portais une petite robe en soie turquoise avec broderies et des fleurs dans mes cheveux relevés. (et en écrivant tout ceci, j’ai l’impression d’être dans un carnet mondain…)
Mais revenons au spectacle: c’est face à un endroit bondé et torride, juste traversé par quelques souffles de ventilateur, que Captain Hugo Van Ferring lance enfin la soirée, suivis de près par des chansons de Miss Lolly Wish * the singing pin-up * et George Bangable, crooner à souhait, en solo ou en duo tandis que Patrick Ouchène propose des morceaux plus rock’n’roll. La mystérieuse Lalla Morte nous fascine avec un strip tease tout en douceur avant d’aller s’endormir dans une valise noire. George nous fait la pièce de l’artiste saoul, puis est vite remplacé par Lolly, suite à une dispute entre amants. Ses chansons ont l’art de rester imprimées dans ma tête et aujourd’hui encore, je chantonne « Miss Lolly Wish, Miss Lolly Wish »… Apparaît alors un homme torse nu avec un verre en main. Va-t’il le renverser sur lui ? Non… il le tend à Lolly, en costume de soubrette, qui a bien du mal à nettoyer les paillettes qui volent partout tout en se déshabillant ! Une chanson de Perez Prado plus tard, interprétée par le latin lover Ouchène, et revoici Lalla Morte. Stella me confie que la pièce qu’elle interprète, From Russia with love, est une des plus belles qu’elle ait vue et je ne peux que confirmer. Ambiance russe, avec chapka en fourrure et accessoires rouges, qui volent bien vite dans la salle. Commence alors un jeu de plumes, cachant et dévoilant le visage de Lalla Morte, tout en douceur et séduction, tout en émotions… Miss Lolly Wish et George Bangable interprètent encore une chanson tout en finesse et sensualité complice mais ce sont les plumes de Lalla Morte qui restent gravées dans mes yeux…
Une gallerie flickr devrait suivre avec d’autres photos.