Le verger de marbre

Alex Taylor, Le verger de marbre: au milieu de la nuit, Beam Sheetmire doit faire traverser la rivière Gasping (au Kentucky) à un client en manoeuvrant le bac familial. Mais ce client le cherche et Beam finit par l’assommer, le tuant par la même occasion. Appelant son père à la rescousse, ce dernier lui dit de fuir; il a en effet reconnu la victime, qui est le fils de Loat Duncan, homme d’affaires et malfrat local. Au fil des pages, on suit le jeune homme un peu perdu qui tente de survivre mais aussi les autres personnages, Loat, avide de vengeance, le père et la mère de Beam qui ont des secrets à révéler, ainsi que d’autres personnages locaux pas très reluisants.

C’est une histoire sombre et sans espoir, qui se déroule dans une zone rurale et arriérée. J’ai eu beaucoup de mal avec tous ces hommes qui ne pensent qu’avec leurs couilles, et avec les personnages féminins qui n’existent que pour se faire manipuler et violer. Alex Taylor écrit bien, et j’avais beaucoup aimé Le sang ne suffit pas, mais je n’ai pas vraiment accroché à ce livre (que j’ai lu en voyage – cela a peut-être joué en partie). Je me rends compte de plus en plus que pour j’aime un livre, il faut qu’il y ait des personnages de femmes fortes et intéressantes, pas juste des objets de décoration dont on peut faire ce qu’on veut. Et pour cela, les autrices sont souvent plus sensibles que les auteurs. Mais au moins ce livre m’a permis de vider ma PAL de romans de 2020 – c’était le dernier à lire (je l’avais gardé en me disant qu’il y avait peu de chances que je sois déçue…).

Alex Taylor, Le verger de marbre, Gallmeister, 2016, 288p. (traduction par Anatole Pons, première édition en 2015: The Marble Orchard)

The next time you see me

15802753Holly Goddard Jones, The next time you see me: Roma, Kentucky, une petite ville où rien ne se passe jamais, perdue, loin de tout. Emily, une jeune adolescente très solitaire et raillée par ses camarades, se promène souvent seule dans les bois et se raconte des histoires, notamment à propos de Christopher, le garçon issu d’une famille riche et qui doit jouer le rôle de leader. Susanna est enseignante dans l’école. Sa vie de couple ne la satisfait plus. Elle est inquiète aussi: sa soeur Ronnie n’a plus donné signe de vie depuis deux semaines mais son mari ne la prend pas au sérieux. Ronnie était une fille plutôt facile, fêtarde et peu sérieuse. Wyatt est un pauvre type, un peu gros, qui vit seul avec son chien. Ses collègues de l’usine se moquent de lui et lui jouent des tours. Tony, le policier noir, a dû abandonner sa carrière sportive pour cause de blessure. Ce sont tous ses personnages que décrit Holly Goddard Jones, leur laissant la parole tour à tour. Plus que la disparition de Ronnie, c’est un roman qui s’intéresse aux petites choses de la vie et à ses dysfonctionnements. C’est le portrait d’une petite communauté américaine qui ressemble à tant d’autres. Et pourtant, ce sont ses failles qui sont intéressantes. Un roman qui est quelque part policier mais pas uniquement. Et un roman que j’ai beaucoup aimé pour ses ambiances et ses personnages.

Vu chez Clara, une fois de plus !

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