Julia Cooke, Come fly the world: the jet-age story of the women of Pan Am: quand j’étais petite, je voulais être hôtesse de l’air (personne à l’époque ne m’a dit que je pouvais aussi devenir pilote !). Et depuis je me suis toujours intéressée à ces métiers, ainsi qu’aux avions (je regarde les avions passer et les reconnais grâce à Flight Radar, et je suis des comptes sur you tube de personnes qui racontent leurs vols). Je ne pouvais donc pas passer à côté de ce livre qui a été mis en avant dans une newsletter de Goodreads. Julia Cooke raconte l’histoire de la Pan Am, cette grande compagnie aérienne américaine, compagnie qui a marqué les esprits, au travers des récits de plusieurs hôtesses qu’elle a interviewées pour l’occasion. Au départ, je me suis demandée si je lisais de la fiction, mais après les premières pages, Cooke ajoute de nombreuses informations factuelles sur la compagnie aux histoires des hôtesses. Ceci rend évidemment le livre très agréable à lire !
C’est aussi l’histoire d’une époque, celle des années 1950 à 1970, avec la lente émancipation des femmes, la guerre du Vietnam, la démocratisation du prix des vols… Au départ, une jeune femme ne pouvait rester hôtesse que selon certaines conditions (dont certaines sont très douteuses): célibataire, dans la vingtaine, avec des mensurations précises, blanches uniquement – elle devait être l’image de la compagnie et pour certaines (pas la Pan Am), c’étaient de véritables objets sexuels. Certaines des hôtesses interviewées parlent des relations qu’elles nouaient avec des hommes lors des vols, et beaucoup de choses se sont passée hors des avions. Mais pour une femme de l’époque, être hôtesse représentait une énorme liberté: elles pouvaient découvrir le monde, seules.
Je ne connaissais pas l’implication de la Pan Am dans la guerre du Vietnam, mais ces avions ont énormément servi au transport des troupes. Et puis il y a eu l’opération (controversée) « Babylift » qui, juste avant la chute de Saigon en 1975, a évacué des nombreux enfants du pays, pour qu’ils soient adoptés. Cela a été fait dans le chaos le plus total, et certains des enfants avaient en réalité des parents au Vietnam.
C’est un livre qui parle du glamour de ces femmes, mais aussi de leur implication (parfois involontaire) dans les grands événements de l’histoire. Je l’ai trouvé passionnant !