Bangkok noir

Bangkok noir: édité en 2011 par Christopher G. Moore, ce recueil rassemble des nouvelles d’auteurs anglophones, des expats vivant en Thaïlande pour la plupart, et d’auteurs thaïs écrivant en anglais. Je l’ai ressorti du fin fond de ma wishlist amazon – il y avait abouti après ma lecture de Phnom Penh noir en 2015. Bangkok est au centre des récits (sauf un qui se passe à Chiang Mai), une ville marquée par la corruption, le sexe et les esprits maléfiques, les « phii ».

John Burdett, connu pour ses romans policiers (dont je recommande chaudement la lecture), raconte une sombre histoire de tatouages, de fantômes et de chamanisme dans « Gone East », un récit dans lequel on ne sait plus trop qui est vivant ou mort. La nouvelle suivante, « Inspector Zhang and the dead thai gangster » de Stephen Leather est un pastiche d’Agatha Christie, avec un inspecteur singapourien qui doit résoudre un crime dans un avion, à la manière d’Hercule Poirot. Je n’ai pas trouvé ça très réussi !

Plusieurs histoires tournent autour de la prostitution, « Thousand and one nights » de Pico Iyer ou encore « The mistress wants her freedom » de Tew Bunnag. Il y a aussi un homme paumé, un vétéran de la guerre du Vietnam qui tente de retrouver son amour d’antan, dans « Hansum man » de Timothy Hallinan. Les « phii » sont assez terrifiants dans l’histoire de Samart, ce faux-devin engagé par la police, qui a affaire avec le fantôme d’une femme coupée en deux (« Halfheaded). Ils reviennent d’une manière plus contenue dans « Daylight », une nouvelle d’Alex Kerr dont j’avais beaucoup aimé son récit du Japon en voie de disparition (il a écrit un livre du même genre pour la Thaïlande mais il est indisponible). C’est d’ailleurs un des meilleurs textes du recueil, à mon avis.

Je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire de Christopher G. Moore – est-ce qu’on était dans un jeu vidéo ? Dean Barrett raconte des histoires de tueurs à gages, tandis qu’Eric Stone se penche sur la condition d’une marchande ambulante de nourriture qui se fait racketter par un restaurant. C’est une nouvelle qui a des moments des drôles, avec un bras de fer assez inédit entre riches et pauvres.

Je regrette que ce recueil ne rassemble que des auteurs masculins et ne donne que ce point de vue. Il y a quelques femmes mais les rôles importants sont tous tenus par des hommes, souvent des expats. J’ai malgré tout passé un bon moment à me replonger dans le côté sombre de Bangkok, une ville que j’aime beaucoup et que j’ai visitée plusieurs fois. Ce sera ma dernière contribution pour « Mai en nouvelles », organisé par Electra et Marie-Claude, et je reprendrai avec plaisir le fil l’année prochaine (même si ça ne m’empêchera pas de lire des recueils de Joyce Carol Oates que j’avais également sélectionné pour cette année mais que je n’ai pas eu envie de lire immédiatement après Les mystères de Wintherturn).

Les nouvelles:

  • John Burdett, Gone East
  • Stephen Leather, Inspector Zhang and the dead thai gangster
  • Pico Iyer, Thousand and one nights
  • Colin Cotterill, Halfheaded
  • Christopher G. Moore, Dolphins Inc.
  • Tew Bunnag, The mistress wants her freedom
  • Timothy Hallinan, Hansum man
  • Alex Kerr, Daylight
  • Dean Barrett, Death of a legend
  • Vasit Dejkunjorn, The sword
  • Eric Stone, The lunch that got away
  • Colin Piprell, Hot enough to kill

The Bangkok asset

fa3be42882544ab306349961977a1544John Burdett, The Bangkok asset: une nouvelle enquête de l’inspecteur Sonchai Jitpleecheep. Un meurtre a été commis dans un immeuble surplombant le marché, une jeune fille gît par terre, la tête arrachée, un message annonce que le meurtrier sait qui est le père de Sonchai, une question qui le hante depuis toujours. Quelques jours plus tard, Sonchai est le témoin d’un événement très particulier: un meurtre en plein typhon sur le Chao Praya, le meurtrier s’en tirant sans problèmes malgré les courants du fleuve. Serait-ce un surhomme ? Cette question traversera une grande partie du roman, menant Sonchai dans les archives secrètes de la CIA, jusqu’aux forêts du Cambodge. J’ai retrouvé avec plaisir les ambiances de Bangkok et du Cambodge mais l’histoire m’a un peu déstabilisée au départ parce qu’elle entre dans le domaine de la science-fiction. Ou peut-être pas justement ? Ce livre est en tous cas un bon divertissement !

Book_RATING-35

Vulture Peak

vulture-peakJohn Burdett, Vulture Peak: commencer à lire un John Burdett en Thaïlande, c’est plus qu’adéquat. Pour ce nouveau roman de la série qui suit l’inspecteur Jitpleecheep, Burdett nous emmène à Phuket: un horrible meurtre a été commis dans une villa très chic située sur Vulture Peak. Les corps ont été retrouvés vidés de leur sang et de leurs organes principaux. Il s’agit clairement d’un crime lié à la vente d’organes. L’inspecteur enquête dans ce sens et prend contact avec Mademoiselle Yip à Dubaï. Ses investigations l’emmèneront également à Monaco et à Hong Kong, en passant évidemment à Bangkok. Burdett n’a jamais peur de compliquer ses histoires et d’y rajouter plein d’éléments de la vie quotidienne, esquissant avec perfection la société thaïe et les milieux de la prostitution. Ses descriptions de Bangkok sont toujours très vivantes et celles d’Hong Kong m’ont donné envie d’y aller. C’est pour le moment le dernier de la série mais peut-être dois-je lire la nouvelle érotique écrite par l’auteur, Freedom angel ?

Book_RATING-35

2015 Reading Challenge: A mystery or a thriller, A book set in a different country (Thaïlande, Dubaï, Monaco, Hong Kong), A book from an author you love that you haven’t read yetA book set somewhere you’ve always wanted to visit (Hong Kong)

The godfather of Kathmandu

John Burdett, The godfather of Kathmandu: après toutes ces chroniques familiales, il me fallait quelque chose de plus dur, violent, avec du suspense. J’hésitais entre la Louisiane de James Lee Burke (je regardais True Detective) et le Bangkok de Burdett. C’est donc cette dernière ville qui l’a emportée et j’ai retrouvé avec plaisir le flic Sonchai Jitpleecheep, mi-thaï mi-occidental, qui se débattait toujours avec son bouddhisme. Il doit enquêter sur le meurtre d’un américain, assassiné par éviscération, mais accepte aussi de participer au trafic de drogue de son chef de police, Vikorn. C’est pour cela qu’il se rend au Népal où il rencontre un grand maître tibétain qui l’initie à un certain mantra. Le récit joue sur ces deux lignes narratives, assez paresseusement comme toujours, mais ce que j’aime chez Burdett, c’est la description de Bangkok et de ses mœurs. Et toutes les dix pages, j’ai envie de manger. (J’ai finalement cuisiné thaï, je n’en pouvais plus !) Un roman plaisant dans une série qui me satisfait toujours. Il m’en reste encore un, Vulture peak (à moins que Burdett n’en sorte des nouveaux).

Book_RATING-40

Bangkok haunts

John Burdett, Bangkok haunts: de temps en temps, j’ai besoin de me changer les idées dans les lectures et revenir vers des sujets que je connais bien (l’Asie, les récits de voyages, des séries de polars…). Cela me fait du bien parce que je sais que j’aimerai le bouquin. J’ai donc retrouvé ici l’inspecteur Sonchai Jitpleecheep dans le troisième volume de ses enquêtes dans la capitale thaïlandaise. Une prostituée a été retrouvée assassinée et Sonchai reçoit le dvd du snuff-movie montrant son étranglement. Cette demoiselle a été un moment sa petite amie et il tient encore beaucoup à elle. Il commence une enquête qui va le mener dans différents milieux, de celui de la prostitution de luxe aux réseaux de pornographie internationale, tout en étant visité par le fantôme de la morte. Entre Orient et Occident, il navigue entre le désir de répondre aux normes d’une recherche rigoureuse et les événements inexpliqués liés à la sorcellerie (et comme il le dit lui-même, la sorcellerie khmère est bien pire que la thaïe). Le roman se traîne un peu, comme toujours, mais cela permet de mieux profiter des ambiances asiatiques. La fin est un peu rocambolesque, mais peu importe, j’ai passé en bon moment et je lirai très certainement la suite.

Book_RATING-40

Bangkok tattoo

John Burdett, Bankok tattoo: deuxième volume des aventures de l’inspecteur Sonchaï, que j’ai commencé en version papier en français et continué en version électronique en anglais sur mon reader. L’inspecteur se trouve mêlé à un mystérieux meurtre d’un américain dont le tatouage sur le dos a été scalpé lors du massacre. Une prostituée était sur place mais comme elle travaille pour la mère de Sonchaï, il faut trouver une solution pour la disculper. Mettre tout sur le dos des islamistes du sud du pays ? C’est possible mais pas idéal… L’inspecteur poursuit son enquête, décrivant en même temps minutieusement les habitudes des Thaïs, écorchant au passage les farangs. Les troisièmes et quatrièmes épisodes sont sur ma PAL mais n’y resteront pas longtemps, je pense. Ce sont des lectures faciles, certes, mais extrêmement jouissives, surtout pour quelqu’un qui a été sur place ou qui compte y aller. Et lire ce bouquin quand on est à Bangkok, évidemment, c’est encore mieux !

Bangkok 8

John Burdett, Bangkok 8: suite à un article très positif d’Ingannmic, je me suis souvenue que diane avait un roman du même auteur dans sa bibliothèque. Je m’en suis emparée et j’ai été très vite entraînée dans un Bangkok dont je ne connaissais pas toutes les facettes. Un meurtre assez inexplicable a été commis contre un membre du personnel de l’ambassade américaine. L’inspecteur Sonchaï perd en même temps sur le lieu du crime son partenaire. Commence alors une longue enquête entre orient et occident dans les milieux de la drogue, du trafic d’art et de l’industrie du sexe. Non sans humour, nous sommes emmenés dans les bas-fonds d’une métropole aux goûts et odeurs multiples. Il ne s’agit pas d’un roman policier classique à l’européenne, les croyances bouddhistes et les manières de faire asiatiques influent beaucoup dans le déroulement de l’action. J’ai d’autant plus profité de ma lecture parce que j’ai été trois fois sur place et que je reconnaissais des endroits, des sensations. Un roman que je conseille fortement, même si vous n’avez jamais été à Bankgok. C’est facile à lire, palpitant et dépaysant. D’ailleurs, j’ai immédiatement été acheter un autre livre du même auteur.