The garden of evening mists

ml1384_270x350Tan Twan Eng, The garden of evening mists: années 50, Cameron Highlands – Malaisie. Yun Ling, une jeune femme qui a survécu aux camps d’internement japonais, désire créer un jardin en souvenir de sa sœur qui a été tuée pendant la guerre. Dans les montagnes du centre du pays, elle retrouve l’ami de sa famille, Magnus, d’origine sud-africaine et propriétaire d’une plantation de thé, mais aussi le japonais Aritomo, un ancien jardinier de l’empereur qui a décidé de créer un jardin traditionnel au milieu de la végétation tropicale. Yun Ling souhaite l’engager mais celui-ci refuse et lui propose plutôt de devenir son apprentie. Contre toute attente, des liens profonds se tissent entre les deux personnages si opposés, entre une femme blessée et le symbole – quelque part – des anciens bourreaux, le tout sur fond de la guerre civile qui faisait rage en Malaisie à cette époque (les communistes tentaient d’arriver au pouvoir et commettaient de nombreux attentats).

L’auteur, Tan Twan Eng, est malais et vit aujourd’hui entre Kuala Lumpur et Le Cap. Dans son roman, il parle de son pays, de son histoire difficile en créant des personnages qui auraient pu avoir vécu à l’époque. Il intègre également toute une partie japonaise: il a étudié avec soin les concepts de jardins japonais et d’autres traditions locales. Le roman est lent et dense, mêlant beauté de la nature et horreurs de la guerre, évoquant avec finesse les émotions de la narratrice, Yun Ling, qui se souvient de son histoire alors que sa santé décline. J’ai beaucoup aimé – les thèmes avaient tout pour me plaire – mais il m’a manqué quelque chose qui m’a empêché de mettre 5 étoiles, quelque chose dans l’écriture sans doute, peut-être le choix des mots qui n’arrive pas tout à fait au niveau du superbe titre. Mais c’est un détail et je conseille ce roman si vous aimez être complètement dépaysés !

Le livre a été traduit en français sous le titre Le jardin des brumes du soir.

The Japanese Garden

Le jardin japonais d’Hasselt est le plus grand d’Europe et a été aménagé en 1992. Quand j’en parle autour de moi, je me rends compte qu’il est très peu connu. Et pourtant, c’est une visite très agréable et intéressante. J’avais visité celui d’Ostende il y a un certain temps déjà. Il me reste le souvenir d’un endroit très calme et serein, tout petit mais bien protégé des bruits extérieurs et avec beaucoup de rochers. Celui d’Hasselt, cela fait un moment que j’ai envie de le visiter mais une première tentative ce printemps a été reportée pour cause de mauvaise humeur de ma part (oui, c’est con !). Avant-hier encore j’hésitais parce que sans le savoir, j’avais choisi le w-e du Pukkelpop pour y aller et j’avais peur des embouteillages (les seuls que j’ai vu, c’est au moment où il fallait tourner à gauche pour aller au festival, tandis que nous devions continuer tout droit). Le site de la ville d’Hasselt donne une adresse très approximative, google maps en donne une autre, sans numéro, bref, le GPS n’est plus du tout utile à la fin du parcours et nous avons un peu tourné en rond pour finalement voir un tout petit panneau indicateur. L’entrée se fait via le Gouverneur Verwilghensingel mais pas au numéro indiqué par le site. Il y a un grand parking, donc aucun souci pour pour garer sa voiture. Le jardin se trouve un peu plus loin et l’entrée est de 5 euros.

La visite peut se faire dans le sens qu’on veut. En plein été, tout est fort vert et il n’y a que peu de plantes en fleurs mais la disposition des allées et du très grand plan d’eau avec petite rivière et cascade offrent un dépaysement constant. Une grande maison traditionnelle se dresse au bord de l’étang et un peu plus haut se trouve une maison de thé. Un petit sanctuaire shinto se cache un peu plus loin. Le fond du jardin est envahi par les cerisiers qui doivent offrir un très beau spectacle au printemps. C’est dommage qu’on entende si fort le bruit de la circulation dans certaines parties du jardin mais dès qu’on se rapproche de la cascade, c’est elle qui domine ! Des pas en pierre permettent de se rapprocher très fort de celle-ci et d’admirer des koïs géants.

Nous avons flâné pendant une heure, prenant des photos en tous genre (merci hipstamatic) et mettant en scène Maurice et Eddy qui nous accompagnaient. Le reste de la journée a été rempli en faisant deux courses qui étaient sur la route: cela faisait longtemps que j’étais tentée par le Genker Plantencentrum, une jardinerie immense à Genk. Finalement, c’était pas mal mais pas au point d’y retourner. Mais les palmiers étaient soldés ! En rentrant, nous sommes sortis de l’autoroute à Bertem pour y acheter du gin, des bitters (du Peychaud, enfin) et plein de tonics différents (la boîte qu’on voit sur la photo est vide mais elle est si jolie !). Bref une journée bien remplie !

The front garden

Devant la maison, il y a un mini bout de jardin qui était déjà plus ou moins aménagé quand nous nous sommes installés dans la maison. L’esprit était japonisant: il y avait deux grands rosiers grimpants (que je laisse même si je n’adore pas les roses), des pivoines, une fougère, des azalées, des iris que j’ai déplacés dans le jardin arrière et quelques autres plantes. Et une grosse pierre couverte de mousse.

A cet ensemble, diane a ajouté un petit érable aux feuilles très découpées et moi quelques plantes diverses, des couvre-sol, un mini bambou, des fleurs blanches qui envahissaient le fond du jardin…

C’est fin mai, début juin que ce jardin est le plus flamboyant quand les pivoines et les azalées sont en fleur. C’est pour cela que je publie quelques photos maintenant.

Asia in Paris

Le thème principal de ce citytrip à Paris aura été l’Asie. Ce n’était pas vraiment prémédité mais ce n’est pas étonnant quand on connait notre passion pour ce continent. Avec une touche d’Océanie et de tiki pour compléter le tout.

Etape 1: le Japon. A peine arrivés (en retard, notre Thalys étant resté coincé plus de 20 minutes en rase campagne), il était l’heure de manger. Pas de connexion internet mais un vague souvenir qu’il y avait un bon restaurant japonais près de l’hôtel, restaurant renseigné par François Simon sur son blog. J’avais complètement oublié l’adresse, mais pas diane avait retenu que c’était dans la même rue que la rédaction du Mad Movies ! Hotaru, donc, rue Rodier 18, 9e. Quand nous arrivons, il n’y a encore personne mais le resto se remplira vite. Nous sommes accueillis en japonais (et en français). La carte comporte plein de bonnes choses: diane opte pour des California rolls, moi, pour la formule du midi qui comprend deux petites entrées (du saumon mariné avec  des algues et des pleurotes marinées), un plat au choix (des sashimis), du riz et une soupe. Nous accompagnons le tout d’une Kirin et d’une Sapporo – les autres bières à la carte étaient de la Kwak et de la Faro !

Statues Khmères et œuvre contemporaine du pakistanais Rashid Rana

Etape 2: toute l’Asie. Je rêvais depuis des années d’aller au Musée Guimet ! Trop grand pour tout visiter en une fois, nous nous sommes concentrés sur certaines régions: l’Asie du Sud-Est, le Tibet et le Japon. J’ai des sentiments assez partagés par rapport aux collections cambodgiennes. Si vous n’avez jamais été dans ce pays, ça vaut la peine de visiter le musée. Dans mon cas, j’ai éprouvé une certaine tristesse de voir ces bas-reliefs et statues arrachés, sciés, découpés des monuments, à une époque où régnait le colonialisme et le non-respect des populations locales. L’exemple du Banteay Srey (un des ensembles du site d’Angkor) est tout particulièrement prenant: sur place, il paraissait pillé, violé, et les Khmers n’ont pas l’argent pour créer des copies des parties volées comme la fresque du Parthénon. On pourra me rétorquer que c’est par esprit de conservation, que cela aurait de toutes façons disparu. Peut-être. Mais à ce point-là ? Malgré cela, il s’agit d’un magnifique musée dans lequel je reviendrai avec plaisir.

Etape 3: Asie du Sud-Est. Ou notre repas dans le restaurant du musée Guimet: curry thaï et assortiment de petits plats asiatiques.

honte sur moi, j’aurais dû faire un effort vestimentaire…

Etape 4: Asie du Sud-Est. En cherchant « Paris insolite » sur Google, je suis tombée sur un site qui parlait du jardin tropical du Bois de Vincennes, parc plus ou moins laissé à l’abandon qui avait accueilli l’exposition coloniale de 1907 mais aussi un centre de recherche en agronomie tropicale (plus d’infos sur ce site). Il est situé aux limites de Paris, à Nogent sur Marne mais une station du RER est toute proche. L’endroit tentait Stella Polaris et nous nous sommes donc retrouvés là pour une promenade bien agréable et quelques photos. Le lieu est un peu décevant, fort petit finalement et les anciens pavillons trop délabrés pour qu’on puisse les visiter. Mais je dirais qu’il y a du potentiel !

Etape 5: la Chine. Nous avions envie de boire un verre au China, décrit comme « palais colonial » mais nous étions trop tôt. Je retiens l’adresse pour une prochaine fois. (50, rue de Charenton, 12e).

Etape 6: j’insère ici la visite de l’atelier de Gustave Moreau, situé à deux pas de notre hôtel. Peu de rapports avec l’Asie même si les fines arabesques de son trait pourraient faire penser à certaines découpes orientales ou khmères. Cette belle et grande maison privée donne une image assez précise de la vie quotidienne d’une famille aisée pendant la seconde moitié du 19e siècle et d’un atelier d’artiste. Y sont regroupées un grand nombre d’études et d’œuvres (inachevées), pendues dans chaque recoin comme cela se faisait à l’époque. Petite fille, j’avais été fascinée par ses peintures et je le suis toujours.

Maurice n’est pas rassuré auprès de ce masque d’une île du Pacifique

Etape 7: Asie et Océanie. Une autre des raisons principales de cette visite à Paris était le musée des arts premiers du quai Branly dont rien que le mur végétal me tentait depuis des années. Le bâtiment conçu par Jean Nouvel est immense mais semble flotter sur un jardin qui se laisse découvrir par morceaux, au détour d’un parterre de joncs ou de bambous. A la recherche de tikis, nous sommes partis à la découverte de la partie sur l’Océanie, regroupant de nombreux objets rituels et usuels des îles du Pacifique. Commençant à fatiguer, nous avons plus ou moins survolé la partie asiatique même si les nombreux costumes des minorités ethniques du sud-est asiatique sont fascinants. L’Afrique et les Amériques seront un but pour une prochaine visite car ce musée foisonnant vaut vraiment la peine de s’y attarder. La muséographie est agréable, alternant différents types d’objets, images et sons. Vers 14 heures finalement, nous nous sommes dirigés vers le café-restaurant du musée pour y manger un plat africain pour diane et un plat français – le seul du voyage -, une salade niçoise, pour moi, le tout avec une belle vue sur la Tour Eiffel qui donnait le vertige à mon homme juste à la voir…

le jardin japonais, avec deux intrus

Etape 8: Japon et Chine. Il ne nous restait que peu de temps avant de prendre notre train mais nous étions à proximité des Galeries du Panthéon Bouddhique regroupant les collections de statues ramenées par Emile Guimet lors de ses voyages en Chine et au Japon. Je me rends compte que ces styles de statuaire ne me plaisent/parlent pas trop, moi qui suis habituée à des Bouddhas thaïs et khmers, au formes beaucoup plus douces et élancées. Mais peu importe, le but principal de la visite était pour moi le petit jardin japonais caché à l’arrière du musée, un dernier moment de calme et de sérénité avant de rentrer à la maison et plein d’idées pour mon jardin.