The Boundless Sea

David Abulafia, The Boundless Sea: A Human History of the Oceans: les mers et les océans ont depuis toujours été un lien entre les humains; ils ont permis de communiquer et de partager des nouvelles idées et de faire du commerce. Dans ce pavé, David Abulafia s’intéresse aux océans (il avait déjà écrit un livre sur la Méditerranée – que j’ai bien envie de lire également) et retrace l’histoire mondiale à partir de ceux-ci. Il commence par le Pacifique parce que c’est par cette voie-là qu’ont eu lieu les premiers déplacements d’île en île, menant à la découverte de toute la région au fil des millénaires. Il se tourne ensuite vers l’Océan Indien et les premiers liens commerciaux entre le Proche-Orient, l’Inde et l’Asie de l’Est. Enfin, il parle de l’exploration de l’Atlantique, puis du commerce mondial.

J’ai revu toute l’histoire du monde par ce livre, une histoire globale qui porte autant d’attention aux peuples navigateurs du Pacifique qu’aux explorateurs portugais et espagnols, en passant par le Japon, la Chine, l’Indonésie et tant d’autres pays. J’aime ce côté qui n’est pas eurocentré et qui permet de découvrir d’autres facettes de l’histoire. Je connaissais déjà pas mal de choses sur le sujet, mais j’ai aussi appris de nouvelles choses; il y a notamment tout un chapitre qui parle des diasporas de marchands (Juifs, mais aussi Arméniens et Chinois), et qui montre l’ambiguïté de la religion. Suite à l’Inquisition espagnole, de nombreux Juifs se sont convertis et sont devenus de « nouveaux chrétiens » – ce qui n’était souvent qu’une façade. Il est intéressant de voir aussi qu’Abulafia parle à peine de la « découverte » du Pacifique par les Européens à partir du 16e siècle: il en avait parlé en long et en large dans son premier chapitre, décrivant la première occupation des îles et la technologie maritime des peuples de la région. Enfin, j’ai aussi beaucoup appris sur la navigation des Vikings et leur installation en Islande et au Groenland, puis sur le commerce de la Hanse. J’ai juste réalisé un peu tard que quand il parle de « Fleming », il parle des « Flemish » ou Flamands – encore un mot que je ne connaissais pas.

J’avais déjà lu The Sea and Civilization de Lincoln Payne il y a deux ans. Le livre d’Abulafia le complète bien. Il est moins technique (je m’étais un peu perdue dans les descriptions des bateaux, surtout en anglais, alors que je ne maîtrise même pas le vocabulaire en français) et plus basé sur les liens commerciaux. Il n’hésite pas non plus à de temps en temps faire une petite pique ou une comparaison avec des choses du présent, ce qui rend ce pavé très agréable à lire (même si j’ai mis quatre mois, un ou deux chapitres à la fois). L’auteur m’avait été conseillé par mon ami-collègue qui m’avait beaucoup parlé de la Méditerranée, mais j’ai choisi de d’abord lire celui-ci (qu’il lit aussi entretemps). C’est très dense, mais vraiment intéressant.

David Abulafia, The Boundless Sea: A Human History of the Oceans, Penguin Books, 2020 (première édition 2019), 1050 pages dont 908 de texte suivi.

Un troisième livre donc pour le challenge Pavé de l’été organisé par Brize.

The Sea and Civilization

Lincoln Paine, The Sea and Civilization: A Maritime History of the World: quelque part au début de 2019, j’ai souhaité apprendre de nouvelles choses à propos de l’histoire des grandes découvertes et j’ai cherché des livres à lire sur ce sujet. Un ami m’a prêté Conquerors: how Portugal forged the first global empire de Roger Crowley que j’ai dévoré en quelques semaines. Parallèlement, en avril, j’avais commencé la lecture du pavé de Lincoln Paine. Car il s’agit d’un ouvrage de taille et de poids certains. L’auteur raconte l’histoire du monde sous l’angle de la mer et de la navigation, en commençant par la préhistoire et en allant jusqu’au monde globalisé d’aujourd’hui. Il explique par exemple comment les îles du Pacifique ont été peuplées les unes après les autres, mais aussi le commerce antique dans la Méditerranée, l’évolution dans la fabrication des bateaux (j’ai eu beaucoup de mal avec le vocabulaire – en anglais – et j’ai donc plutôt survolé ces passages), les guerres navales, les grandes découvertes (les 380 pages du Crowley sont résumées en une dizaine de pages), l’arrivée des moteurs à vapeur et diesel… J’ai beaucoup apprécié que l’auteur ne se limite pas au monde occidental. En effet, de nombreux chapitres sont consacrés au commerce maritime en Asie, de la Chine à l’Inde, en passant par l’Asie du Sud-Est. Le livre est passionnant, mais il est juste très long à lire, j’ai mis dix mois en lisant quelques (dizaines) de pages tous les weekends.