Hidden Valley Road

Robert Kolker, Hidden Valley Road. Inside the Mind of an American Family: Don et Mimi Galvin sont la parfaite famille américaine de l’après-guerre. Don travaille dans l’armée de l’air et Mimi est femme au foyer. Elle a de quoi s’occuper: les époux ont eu 12 enfants entre 1945 et 1965, d’abord dix fils puis enfin deux filles. Leur vie bien rangée au Colorado commence cependant à s’effriter quand le fils aîné, Donald, fait une crise psychotique à la fin de l’adolescence et sombre dans la folie. Cinq autres de ses frères suivront. Que se passe-t’il dans cette famille ? Pourquoi six des fils sont-ils devenus schizophréniques ? Et pourquoi pas les quatre autres, ainsi que les deux filles ?

Robert Kolker, journaliste, mène l’enquête. Il se plonge dans cette famille, laissant alternativement la voix à chacun de ses membres, ou presque. Ce sont surtout les deux plus jeunes filles qui racontent ce qui s’est passé, ce sont d’ailleurs elles qui ont contacté le journaliste pour écrire ce livre. L’auteur entrecoupe son récit par les avancées de la médecine psychiatrique et décrit l’évolution des pratiques et des découvertes. Les scientifiques se sont longtemps demandés si la schizophrénie était une maladie génétique ou si elle se développait à cause de conditions particulières. Aujourd’hui encore, la question n’est pas tranchée – on sait juste que de nombreux gènes entrent en jeu.

Le récit est passionnant et bien construit, tenant le lecteur en haleine. L’histoire est terrible aussi. Mimi et Don souhaitent à tout prix garder les apparences et les enfants sains de la famille en ont très fort souffert. Les malades quant à eux sont ballotés d’un endroit à l’autre, entre crises et périodes plus calmes. J’ai beaucoup aimé cette analyse de la schizophrénie et de la société qui ne sait pas trop comment l’aborder.

Une idée pêchée chez Electra et qui a traîné un certain temps sur ma PAL.

Robert Kolker, Hidden Valley Road. Inside the Mind of an American Family, Doubleday Books, 2020, 377p. (pas de traduction en français)

Brain on fire

Susannah Cahalan, Brain on fire: my month of madness: Susannah Cahalan, 24 ans, journaliste new-yorkaise, se réveille un jour attachée dans un lit d’hôpital. Elle ne se souvient de rien. Comment est-elle arrivée là, que se passe-t-il avec elle ? Elle tentera par la suite de reconstituer les divers épisodes qui l’ont menée là, et comment, grâce au travail minutieux et à la curiosité d’un médecin, elle sera soignée. Parce qu’elle n’est pas devenue folle comme le pensaient certains, elle a vraiment été touchée par une maladie.

Ce récit est passionnant et se lit comme un thriller mais il est en même temps angoissant quand on imagine combien de personnes ne sont jamais correctement diagnostiquées. Si le livre existe, c’est parce que l’histoire de Cahalan se termine bien et qu’elle a pu la raconter, et juste cela a déjà aidé d’autres personnes. Je ne sais pas trop que dire de plus, à part que si ce genre d’histoire vous intéresse, vous aimerez ce livre que vous lirez en un week-end comme moi.

The new old coat

Mes manteaux d’hiver commençant à s’user, je m’étais dit que j’ouvrirais l’œil en faisant les soldes. Vendredi passé, c’est donc ce que j’ai fait, ne voyant pas grand chose qui me plaisait. Sauf que je suis passée devant Ramon & Valli et qu’il y avait un superbe manteau vintage en vitrine. Que je suis rentrée. Que je l’ai essayé. Que je l’ai acheté. Pour pas mal d’argent. Et que quand je suis rentrée, je me suis dit que j’avais fait une folie… Il est fort lourd et sans doute pas aussi facile à vivre qu’un manteau moderne. Mais il est beau quand même. Le voilà:

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Parodixical undressing / Rat girl

Kristin Hersh, Paradoxical undressing / Rat girl: deux titres pour un même livre, ce que je n’avais pas compris à l’origine, et j’ai donc acheté les deux. Entretemps, le deuxième exemplaire a trouvé un nouveau propriétaire. A la base, c’est un article du Golb qui m’a tentée. La chanteuse de Throwing Muses raconte une année de sa vie, une année charnière: elle est enceinte, elle a une crise de folie et est diagnostiquée comme étant atteinte de troubles bipolaires et elle enregistre le premier album du groupe. A t-elle juste recopié ses carnets intimes de l’époque ou a t-elle rajouté des éléments fictifs, on ne le saura pas mais la lecture de ce livre permet de pénétrer dans son monde. Les passages où elle ne contrôle plus ses pensées m’ont fort touchée, m’aidant un peu à comprendre ce que peut ressentir diane quand son cerveau ne veut plus s’arrêter (j’ai lu ce livre fin juillet…). Un livre qui révèle un personnalité fragmentée, délicate et forte en même temps. J’ai tenté de réécouter les Throwing Muses mais cela ne passe toujours pas trop, je comprends mieux par contre le côté déjanté. Par contre, j’adore toujours ses albums solos.