At the movies – 23 (1930s)

Myrna Loy, William Powell, William H. O’Brien (à l’arrière) et Maureen O’Sullivan dans The Thin Man (wikicommons)

Viva Villa !, Jack Conway (1934) – 2/5: je me doutais bien en lisant le titre de ce film qu’il y avait des chances que ça se passe au Mexique, et en effet, c’est l’histoire – romancée – du bandit devenu général de l’armée Pancho Villa. Il est interprété par un Américain, Wallace Beery, comme tous les rôles importants du film (il y a aussi Fay Wray). L’histoire ne m’a donc pas passionnée (comme tous les films du genre – c’est juste moi qui n’aime pas trop les films qui parlent des troubles au Mexique de cette époque) mais c’est tourné sur place, dans les campagnes et les villes et c’est une bouffée d’air frais.

Tarzan and his Mate, Cedric Gibbons (1934) – 2/5: j’ai hésité à regarder ce film après la catastrophe raciste et violente qu’est le premier. Celui-ci n’est pas plus modéré au niveau du racisme (les porteurs sont menés au fouet) mais il y a moins de massacres gratuits d’animaux. On y retrouve donc Tarzan (Johnny Weissmuller qui n’est pas devenu un meilleur acteur depuis), qui vit maintenant avec Jane (Maureen O’Sullivan) dans un nid de marsupilami (pardon) et une expédition de deux Blancs avides d’ivoire – expédition qui se passe mal évidemment (il y a même un certain suspense). La MGM en profite pour montrer tout son zoo, parfois avec quelques effets spéciaux dans les combats entre homme et crocodile / lion / rhinocéros. Mais le film est à noter surtout pour le fait que Maureen O’Sullivan est particulièrement dénudée (voire tout à fait) et qu’on entrevoit un sein ou un poil pubien (paraît-il, je n’ai pas repéré cette scène). Le ballet aquatique des deux héros sous l’eau est particulièrement impressionnant (on voit que le studio a investi dans des immenses piscines !). En gros, je me suis ennuyée mais pas tout le temps.

Twentieth Century, Howard Hawks (1934) – 1/5: Mildred Plotka (Carole Lombard), totalement inconnue, est engagée par Oscar Jaffe (John Barrymore), créateur de pièces de théâtre à Broadway. L’homme est assez impossible mais les pièces avec Mildred, maintenant nommée Lily Garland, sont un succès. Mais comme elle ne le supporte plus, elle le quitte pour Hollywood. Ils se retrouvent quelques années plus tard dans un train, le Twentieth Century Limited. Je n’ai pas supporté le personnage principal et Carole Lombard ne m’a absolument pas séduite. Je me suis ennuyée pendant 1h30 devant les scènes de dialogue dans les mêmes décors en intérieur, et le slapstick ne m’a pas distraite. Bref, je suis complètement passée à côté de ce film.

The Black Cat, Edgar G. Ulmer (1934) – 3/5: le premier des huit films réunissant Boris Karloff et Bela Lugosi. C’est un film d’horreur se déroulant quelque part en Hongrie, dans une maison hyper-moderne qui abrite des caves où se déroule un culte sataniste. C’est très court, un peu plus d’une heure, mais c’est très prenant et le réalisateur réussit à créer des ambiances qui font peur, avec des jeux d’ombres et lumières et ce chat noir qui se ballade partout. La musique est envahissante par contre, occupant 80% du film. A noter: le train, le chat et les décors quasi futuristes et très minimalistes.

The Thin Man, W.S. Van Dyke (1934) – 3/5: une histoire de meurtre avec plein d’éléments de comédie, adaptée d’un roman de Dashiell Hammett. On y rencontre le couple Nick et Nora (William Powell et Myrna Loy). Nick est un ancien détective qui vit maintenant dans les hautes sphères de la société grâce à la fortune dont dispose Nora. Entre deux cocktails (et il y en a beaucoup – des martini essentiellement), il aide la police à démêler les fils d’un crime. Je n’ai pas trop compris le dénouement de l’affaire, ça va beaucoup trop vite (William Powell a lui même eu du mal à retenir tout son texte) mais le film est prenant et agréable à regarder. A noter que le nom « Nick and Nora glass » pour les verres de cocktails est inspiré de ce film et a été donné dans les années 1980 par le barman Dale DeGroff (même s’ils désignent aujourd’hui des verres un peu plus grands que dans le film). Et il y a donc une scène de bar. Et un chien, Asta, un fox terrier qui a eu une belle carrière à Hollywood.

Of Human Bondage, John Cromwell (1934) – 3/5: basé sur un roman de Somerset Maugham, ce film raconte l’histoire de Philip (Leslie Howard), étudiant en médecine, qui tombe fou amoureux de Mildred (tiens, encore une Mildred) (Bette Davis), serveuse dans un restaurant, alors que celle-ci profite de lui et se moque de lui. C’est un film intéressant sur les relations humaines et l’obsession amoureuse. Bette Davis est vraiment intéressante dans son rôle et crève l’écran face au jeu très en retrait de Howard (que je ne connaissais que de Gone With the Wind).

Cleopatra, Cecil B. DeMille (1934) – 3/5: aaaah les péplums de Cecil B. DeMille, avec cet exotisme orientalisant, ses décors magnifiques inspirés par l’art déco, ses robes superbes. Claudette Colbert vole la vedette face aux acteurs qui jouent César et Marc Antoine. DeMille propose un film très sensuel, juste au moment où le Code Hays est entré en vigueur. Par la suite, il ne pourrait plus montrer ces corps quasi dénudés. J’ai beaucoup aimé, mais il faut bien avouer que les scènes de bataille à la fin sont du grand n’importe quoi qui ne tient pas la route.

At the movies – 16 (1930s)

King Kong contre le T-Rex (et Fay Wray)

The Private Life of Henry VIII (Alexander Korda, UK, 1933) – 1/5: dieu que c’était ennuyeux ! Un film qui raconte l’histoire de cinq des six femmes du roi anglais Henry VIII, avec évidemment de nombreux écarts par rapport à la réalité historique. Je n’ai vraiment rien de positif à dire… J’imagine que si ce film s’est retrouvé dans liste des meilleurs de 1933 c’est à cause de son succès commercial à l’époque et sa nomination pour les Oscars.

Lady for a Day (Frank Capra, 1933) – 3/5: Annie vend des pommes dans la rue à New York mais fait croire à sa fille qu’elle appartient à la haute société. Lorsque cette dernière arrive d’Espagne pour présenter son fiancé, Annie devient une « lady » pour un jour grâce à l’aide du gangster Dave « The Dude » Conway (Warren William) qui est convaincu que ses pommes lui portent chance. Une histoire bien ficelée, avec plein de rebondissements qui plonge à la fois dans le milieu des gangsters et dans la vie des pauvres. Pour une fois, l’héroïne est une femme plus âgée (May Robson, âgée alors de 75 ans !). Un film qui a mis Frank Capra sur le devant de la scène avec une nomination aux Oscars, et son second pour 1933 (The Bitter Tea of General Yen est aussi sur ma liste). J’ai aimé le dynamisme du film même si l’histoire est complètement improbable. A noter: les immenses paquebots à quai, les voitures sirènes hurlantes dans les rues de New York.

King Kong (Merian C. Cooper & Ernest B. Shoedsack, 1933) – 4/5: même après quasi 90 ans, ce film reste très bon. L’animation peut sembler primitive à nos yeux, mais l’histoire est bien ficelée et il y a plusieurs moments où la tension est à couper au couteau. Avec Fay Wray en victime parfaite, blonde évidemment (on n’évite quand même pas les clichés de l’époque). Au niveau des habitants de l’île qui est censée être proche de Sumatra, ils ressemblent plus à des Papous que des Indonésiens, mais bon… C’est le premier film qui possède un soundtrack aussi complet, composé par Max Steiner, mais par moments, c’est un peu trop envahissant. A noter: les scènes cultes de l’Empire State Building, les décors de l’île qui ont été réutilisés et brûlés pour illustrer l’incendie d’Atlanta dans Gone with the Wind.

Design for Living (Ernst Lubitsch, 1933) – 4/5: un pétillant ménage à trois: Gilda (Miriam Hopkins) rencontre Tom (Fredric March) et George (Gary Cooper) et tombe amoureuse des deux hommes. Ils décident de vivre ensemble mais tout ne se passe pas comme prévu. C’est un peu statique vu que c’est adapté d’une pièce de théâtre mais j’ai adoré le personnage joué par Hopkins, qui est fraîche et pétillante. Par contre, aucun des deux acteurs masculins n’est très intéressant: ils ont l’air un peu empotés durant tout le film (je préfère clairement Gary Cooper plus tard, dans des westerns). Un film qui aurait été interdit quelques mois plus tard avec le code Hays, vu qu’il n’y a aucune « moralité » !

Das Testament der Dr. Mabuse (Fritz Lang, Allemagne, 1933) – 3/5: un film très connu de Fritz Lang mais qui a eu du mal à me passionner. J’ai trouvé le temps long, sauf la dernière demi-heure. Le Dr. Mabuse est interné et écrit sans relâche des notes qui parlent de vols et d’attentats. Ceux-ci se passent réellement. Le commissaire Lohmann mène l’enquête (ceci est très résumé, évidemment). Quelques images sont superbes, notamment la course poursuite à la fin du film. Par contre, les deux femmes représentées sont des caricatures de femmes, et c’est détestable à regarder. Quant aux hommes, ils fument sans cesse… Pour un avis plus réfléchi, il faudra aller lire les pages wikipedia.

Zéro de conduite (Jean Vigo, France, 1933) – 3/5: un court film (40 minutes) qui a été interdit à l’époque en France parce que considéré comme trop subversif (il était visible en Belgique). C’est donc l’histoire de gamins au pensionnat qui foutent le souk, pour le dire un peu platement. Si le film n’est pas hyper-intéressant en soi, il a influencé François Truffaut pour Les 400 coups. Le son est extrêmement mauvais et j’ai eu du mal à comprendre ce qui se disait.

The Invisible Man (James Whale, 1993) – 2/5: un film censé faire peur avec un homme invisible. Je n’ai pas été intéressée par l’histoire, et pour le reste, je n’ai pas grand-chose à dire. Gros succès à l’époque et un film qui a son importance dans l’histoire du cinéma.