Harry Hervey, Congaï. Mistress of Indochine: pendant une période qui précède ce blog, j’ai lu énormément de romans « coloniaux », de romans français écrits dans les années 1920-30, racontant des histoires se passant en Indochine. Je ne sais plus par quel biais j’ai trouvé celui-ci, de l’auteur américain Harry Hervey – sans doute l’un ou l’autre lien partagé par une page que je suis. Je ne m’attendais pas à l’ouvrage que j’ai reçu: il est relativement grand pour un roman et le récit en tant que tel ne prend que la moitié des pages, l’autre moitié étant consacrée à une analyse de l’oeuvre et du contexte. Harry Hervey a beaucoup voyagé dans sa jeunesse, avec son secrétaire (une excuse pour cacher le fait que le jeune homme était son amant) et a écrit quelques romans et des histoires pour magazines populaires. Aujourd’hui, il est sans doute le plus connu pour son scénario de Shanghai Express (Josef von Sternberg, 1932) avec Marlene Dietrich.
Revenons au roman: Thi-Linh est une jeune fille née de père français et de mère annamite. Elle vit à Stung Treng, au bord du Mékong mais elle voit son grand amour épouser une autre femme. Quand arrive le Français Justin Batteur, elle accepte de vivre avec lui, prenant le statut de congaïe, genre de maîtresse ou concubine. Au fil du temps, elle quittera la petite ville pour rejoindre Saïgon et d’autres hommes plus riches et plus connus. Cette histoire est a priori assez cliché et empreinte d’exotisme mais elle est contée avec très grande sensibilité par Hervey qui prend le point de vue de la femme, Thi-Linh. J’ai beaucoup aimé cette plongée dans ces temps révolus, au milieu de la végétation luxuriante et de la chaleur tropicale.