Country Music USA

Bill C. Malone & Tracey E.W. Laird, Country music USA. 50th anniversary edition: cet hiver, en regardant la série de Ken Burns sur la musique country, je suis restée un peu sur ma faim. Elle est intéressante mais n’entre pas en profondeur dans l’histoire de ce style musical. J’ai donc décidé de lire le livre dont elle s’est inspiré en partie. J’avais une vieille version datant des années 1970 mais j’ai préféré racheter la plus nouvelle, celle qui marque le cinquantième anniversaire de sa parution. C’est un sacré pavé, lourd, et aux pages très remplies, sans interlignes entre les paragraphes. J’ai mis tout l’hiver et tout le printemps pour le lire, mais c’était vraiment passionnant. Bill Malone connaît son sujet à fond, et parle de la country sous toutes ses facettes, commençant par les origines très mélangées du style. Il décrit l’influence des musiques européennes mais aussi des musiques noires, il raconte comment l’industrie du disque a évolué au cours du temps, comment les femmes ont peu à peu pris leur place, il parle des publics et de leur évolution. J’ai appris beaucoup de nouvelles choses, me rendant compte que je connaissais surtout l’histoire de la première moitié du 20e siècle et très peu l’actuelle (une partie écrite par Tracey E.W. Laird qui a pris le relais de Malone). Je me rends compte maintenant de l’importance des paroles, plus que de la musique, paroles qui racontent l’âme américaine (des Blancs, souvent du sud, et donc souvent très conservateurs, mais pas uniquement). LE livre sur le sujet, mais qui n’est pas traduit (et ne le sera sans doute jamais à cause de sa taille et du non-intérêt du public francophone pour la country).

Nashville chrome

Rick Bass, Nashville chrome: je cherchais un roman facile à lire pour le jour de mon opération mais comme j’avais commencé celui-ci, je l’ai continué. L’auteur raconte la vie des Brown, un trio américain de country des années 1950-60 totalement oublié aujourd’hui. Il s’inspire de leur vie réelle mais brode beaucoup autour, décrivant leur jeunesse dans la pauvreté. Leur père travaillait dans une scierie au fond des bois, de nombreux accidents survenaient. Très jeunes, les Brown se rendent compte que leurs voix fonctionnent très bien en harmonie et se font engager par un manager quelque peu véreux (beaucoup le sont à l’époque, les contrats sont souvent en défaveur des groupes, notamment au niveau des droits d’auteur). Bonnie, la plus jeune du trio, a une relation avec le jeune Elvis. Rick Bass parle de cette période en alternance avec aujourd’hui, où il met Maxine en avant, l’autre sœur du trio. C’est une vieille femme qui a vécu trop de choses et qui est seule maintenant. Autant j’ai beaucoup aimé les passages « historiques », très bien écrits, où on sent la nature comme personnage à part entière, autant j’ai eu du mal avec les passages modernes, surtout vers la seconde moitié du livre, quand l’auteur introduit une intrigue qui à mon sens n’a pas lieu d’être. Un livre qui raconte une page de l’histoire de la country mais qui m’a laissée un peu sur ma faim.

PS: je préfère de loin la couverture de l’édition originale !

Book_RATING-35

Searching for the wrong-eyed Jesus

Documentaire road-movie qui suit le chanteur Jim White à travers le Sud profond des Etats-Unis, entre églises, prisons, marais, bars et mines, à la recherche de lui-même et de cette région, où tout est blanc ou noir, paradis ou enfer, drogué ou illuminé par Dieu. Pas de milieu possible entre tout ça… Plein de belles images, mais aussi des images marquantes comme celle de la transe des fidèle de l’église pentecôtiste. Plein de musique aussi, gospel, country, blues… Lee Sexton au banjo, racontant que toute sa famille jouait de cet instrument… Harry Crews passant par là… (pas mal d’extraits sur YouTube).

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