Le retour des températures fraîches et de la pluie a été très soudain, le week-end passé je lisais encore au jardin. Mon humeur subit le contrecoup, même si le mouvement avait déjà été amorcé depuis quelques semaines.
A part une première semaine où j’ai été très angoissée, je n’ai pas mal vécu le confinement. Je dirais même que ça a été assez positif: j’ai compris pas mal de choses sur mes comportements et mes envies. J’aime vraiment être seule avec moi-même et je n’ai plus eu cette pression des sorties « obligées ». Je me suis quand même rendue compte que les contacts me nourrissent et que j’en ai besoin. Mais je sais maintenant que je peux mieux organiser tout cela, en fonction de ma fatigue et des envies.
J’ai découvert le télétravail et je ne pourrais plus m’en passer. J’ai eu beaucoup de mal à partir du moment où j’ai dû retourner trois jours/semaine au bureau, et depuis, mes problèmes de sommeil ont recommencé de plus belle (ces insomnies jouent un rôle très négatif sur mon humeur). L’angoisse n’est pas spécifiquement liée au déplacement (un peu quand même), mais bien plus clairement à la pointeuse et au temps de travail minuté. Depuis le jour où elle a été installée, je compte les minutes, je créée un solde positif en restant un peu plus longtemps, alors que mon travail est parfois terminé depuis un moment. A la maison, je travaille à la tâche, et c’est bien plus libérateur. Je sais que je vais de nouveau devoir m’adapter à ce rythme et modeler mon cerveau pour qu’il ne soit plus troublé par ça. (Pour la petite histoire, dimanche passé, j’ai su dès le début de l’après-midi que je dormirais mal, j’ai senti l’angoisse monter dans tout mon corps. Ce n’est pas normal.)
Ces dernières semaines, j’ai l’impression d’être arrivée au bout d’un cycle, très clairement marqué par le décès de mon papa, mais je reste bloquée; je n’arrive pas à entamer le suivant. Je me suis posée pas mal de questions, j’ai beaucoup réfléchi mais je stagne. En fin de compte, je me suis dit qu’écrire ce billet m’aiderait sans doute (même s’il part un peu dans tous les sens). Le changement abrupt de saison me donne aussi un incitant. Je ne veux pas me laisser aller à la dépression saisonnière qui revient chaque année, mais je ne peux pas utiliser ma solution habituelle, partir en voyage. Ils me manquent très fort parce qu’ils me nourrissent pour les semaines et mois qui viennent. Quand je pars, je suis extrêmement active pendant quelques (dizaines de) jours, pour revenir ensuite à mon quotidien.
Il est temps de me réinventer, ce changer mon état d’esprit, d’accepter les jours sombres et froids avec ce qu’ils peuvent apporter de positif.
Ce n’est pas simple pour quelqu’un qui aime le soleil et la chaleur. J’ai parfois ces périodes de plusieurs heures pendant lesquelles je n’arrive pas à me réchauffer et je me sens tout simplement misérable. Mais je sais aussi qu’il suffirait parfois de bouger un peu, de boire quelque chose de chaud, (de faire du repassage), de sortir la couverture chauffante que j’ai achetée l’année passée et quasi pas utilisée.
Le confinement a été une parenthèse, une parenthèse utile pour me recentrer sur ce que je suis. Le décès de mon papa a coupé court à une série de choses. Maintenant, je sens que je dois reprendre le fil (et du coup le titre de ce billet ne correspond plus vraiment). Je ne sais pas encore trop comment, mais faire des listes me réussit en général. J’en publierai peut-être une dans quelques jours.
Et vous, comment appréhendez-vous les mois qui viennent ?