The Pegu Club

C’est le nom de ce cocktail qui m’a attirée. Le Pegu Club était en effet un « Gentlemen’s club » de l’époque coloniale, situé à Rangoon et il servait un cocktail du même nom, créé au début des années 1920. Construit en 1880, ce club était l’un des plus célèbres d’Asie du Sud-Est. Après le départ des Britanniques, c’est devenu un mess pour les officiers de l’armée birmane. Le bâtiment existe toujours aujourd’hui mais est en bien piteux état. Un bar new-yorkais du même nom lui rend hommage et un blog sur les cocktails porte également ce nom, blog qui explore d’ailleurs les différentes recettes et en crée de nouvelles.

Le cocktail est devenu populaire, comme le précise Harry Craddock, barman du Savoy dans les années 30: [the Pegu Club Cocktail] « has travelled, and is asked for, around the world. »

J’ai fait plusieurs tentatives mais aucune ne m’a entièrement convaincue. Il faut sans doute aimer la liqueur d’orange qui est très présente dans le mélange. Ce n’est pas mon cas, je la trouve trop sucrée.

Première version, adaptée par Gary Regan (The joy of mixology) à partir de celle d’Harry Craddock:

  • 6cl de gin
  • 3cl de triple sec (une première version au triple sec Trois Citrus Merlet, une seconde à la liqueur au yuzu de Gervin)
  • 1,5cl de jus de citron vert pressé
  • quelques gouttes d’Angostura
  • quelques gouttes de bitter à l’orange (Angostura Orange dans mon cas)

Mélangez le tout dans un shaker avec des glaçons.

J’ai trouvé ça très moyen, le goût du triple sec étant trop présent à mon goût. La version au yuzu était meilleure.

Deuxième version, celle renseignée par Ted Haig dans Vintage Spirits and forgotten cocktails, d’après Daniel Reichert de vintagecocktails.com, un site aujourd’hui disparu.

  • 4,5cl de gin
  • 1,5cl de Cointreau
  • 2cl de jus de citron vert pressé
  • quelques gouttes d’Angostura

Mélangez le tout dans un shaker avec des glaçons.

Cette version qui diminue la quantité de triple sec me plaît déjà plus, mais le Cointreau n’est vraiment pas mon alcool favori. Je devrais la réessayer avec la liqueur de yuzu.

Troisième version, une version tiki créée par Doug du Pegu Blog, le Pegu-Pegu. J’ai dû adapter la recette n’ayant pas de Creole Shrubb de Clément (bientôt – une mini bouteille en tous cas pour pouvoir analyser le goût et faire mon propre rhum arrangé) ni de bitters de Regan. J’ai donc mis du simple triple sec et de l’Angostura Orange et j’ai passé les ingrédients au shaker plutôt qu’au blender. Et bien, franchement, c’était la meilleure de toutes les versions que j’ai testées (jusqu’à présent). Evidemment, le falernum maison y est pour beaucoup !

The Twentieth Century Cocktail

J’ai pris mon temps avant de racheter un shaker et je commence seulement à reconstituer le bar. En feuilletant un livre de cocktails (Ted Haig, Vintage spirits & forgotten cocktails), j’avais noté plusieurs recettes contenant du Lillet, dont j’ai acheté une bouteille ce samedi. En fait, il n’y a que trois recettes, je pensais qu’il y en avait plus mais je n’ai pas encore cherché dans mes autres livres. J’ai hésité à faire celle du Twentieth Century Cocktail mais je me suis laissée tenter par les commentaires très positifs de l’auteur, malgré l’ingrédient insolite. Ce cocktail a été créé dans les années 1930 et publié pour la première fois en 1937 dans le Café Royal Bar Book. Je l’ai présenté dans un verre Art Deco (un héritage familial).

  • 4,5cl de gin (j’ai utilisé du Tanqueray de base)
  • 2cl de Lillet blanc (un alcool français à base de vin)
  • 2cl de jus de citron fraîchement pressé
  • 1,5cl de crème de cacao (l’ingrédient insolite donc. J’ai utilisé de la crème de cacao blanc de Monin et mis seulement 1cl pour que le goût ne soit pas trop fort, selon les conseils de Ted Haig)

Aussi bizarre que cela puisse paraître, le cacao et le citron se marient bien et rendent ce cocktail très équilibré. Le premier goût est citronné, le cacao ne venant qu’en note finale. Je tenterai le Corpse Reviver #2, toujours avec du Lillet, un de ces jours.