Snowy Christmas

Jeudi: Cabaret Années Folles au Magic Mirrors. diane est malade, dort debout même après trois jours de sommeil juste interrompu par le travail. Je sors malgré tout, affrontant le froid et la neige. Pas grand monde encore quand j’arrive, juste Patrice qui me propose de s’installer avec lui. Un peu plus tard arrivent Maja, Baba, Hélène et Catherine pour qui c’est le premier spectacle burlesque. Belle soirée menée par Lady Flo qui nous séduit par ses chansons et son charleston endiablé. Effeuillages et chansons de Miss Lolly Wish et de Shana Brown, la Joséphine Baker d’aujourd’hui, entrecoupés par les crooner George Bangable et Patrick Ouchène. Vicky Butterfly quant à elle nous a emmené dans un monde féérique, empli d’étoiles et de paillettes. Le retour s’annonce difficile, je me décide finalement pour le métro, ce qui fut probablement la meilleure décision que je pouvais prendre malgré mon anxiété toute seule le soir tard. Quand j’arrive au terminus, une belle couche de neige recouvre déjà les trottoirs.

Vendredi: plus de 20cm de neige, le dîner de ce soir avec mon papa est compromis. Sa compagne, Francine, est restée à Gand et ne viendra pas. Courses à pied au Delhaize le plus proche (il est moins bien que l’habituel mais pas moyen de sortir la voiture) puis au marchand de vin. A 15h, diane appelle les sociétés de taxi pour voir ce qu’il en est, on nous répond de commander un taxi une heure à l’avance pour que mon père puisse nous rejoindre. 16h30, après une dizaine d’appels, j’arrive enfin à obtenir un taxi, mon père arrive une heure plus tard. Repas tout simple mais délicieux avec des verrines maison, huîtres Colchester, coquilles Saint-Jacques, fromage et chocolat Marcolini. Appel d’un taxi, on nous rappelle 10 minutes plus tard pour dire que le taxi ne viendra pas, la course est trop courte. Autre société, après plusieurs appels sans réponse: heureusement, ils ont une voiture dans le secteur. Cela promet pour le lendemain.

Samedi: 10h30, après plusieurs essais infructueux, un taxi est route pour chercher mon papa puis nous pour aller chez la maman de diane. Nous arrivons bien trop tôt. La grand-mère de diane appelle, désespérée: pas de réponse dans aucune société de taxi. Elles arriveront finalement par un autre moyen. Les cousin(e)s de diane viennent en métro. Et puis, le plus mauvais repas de Noël de toute ma vie. L’entrée passait encore: comment rater un saumon fumé avec un peu d’écrevisses et de salade ? Mais pour le plat principal… une dinde farcie industriellement, des légumes surgelés réchauffés et pire que tout, une espèce de chose que j’ai d’abord pris pour des saucisses, puis pour des crottes qui se sont révélées être des pommes de terre grenaille surgelées qu’il fallait rissoler avant de servir. Résultat: une espèce de pap (mousse en bruxellois) dans une peau caoutchouteuse. diane me regarde, mort gêné, incapable de manger son assiette. Mon père doit partir, une fuite dans sa maison l’appelle, heureusement, le taxi arrive en dix minutes. diane veut partir aussi mais la politesse nous en empêche. Plus tard, il entendra sa mère dire qu’elle n’a plus envie d’organiser la fête l’année prochaine. J’espère que ce sera le cas parce que ce fut une journée bien difficile, augmentée encore par le stress des transports incertains. Je m’inquiète aussi pour mon père s’il neige encore: il ne saura pas sortir de chez lui, il se fait vieux, n’a plus le pied stable et il habite un quartier sans commerces et difficilement accessible en cas d’intempéries. 18h30, enfin rentrés, je m’écroule, je n’en peux plus, je ne veux plus jamais ça.

Lundi: je déballe enfin la carafe à vin en cristal de Bohème offerte par la maman de diane. Elle nous avait dit qu’elle avait choisi la plus simple. J’ai failli m’évanouir devant autant de laideur… (ça ressemble à ça, sans le bouchon)