Rock/friends/burlesque/rock/sleep deprivation

Jeudi: AB, concert d’Einstürzende Neubauten, première partie. 45 minutes de morceaux peu joués. Pas une seule minute d’ennui même sans connaître la plupart des morceaux. Puis Jochen Arbeit en solo, nappes électroniques et guitare électrique, danse expérimentale un peu ennuyeuse. Enfin, N.U. Unruh et une grande partie du public pour un numéro collectif de batterie entre techno et Tambours du Bronx. Mes oreilles recherchent le silence. Retrouver des amis perdus de vue depuis très longtemps, Patrick, C-drik…

Vendredi: maux de ventre, insomnies, dormi toute la journée. Le soir, AB, Einstürzende Neubauten, deuxième partie. Deux heures trente de concert, calme, intimiste puis bruyant, industriel – alternativement. Un Blixa Bargeld pas très communicatif mais en grande forme. Revoir Olivier (Imminent) et Elke.

Samedi: grasse matinée, shopping, dîner au Switch, délicieux comme toujours. Cabaret Electrique au Magic Mirrors. Beau chapiteau à l’ancienne avec orgue mécanique Mortier. Grande frayeur: peu de monde et public composé de théâtreux. Jamais vu autant de trainings à une soirée burlesque, me suis sentie très « overdressed » alors que ça aurait été le contraire à toute autre soirée du genre. Vive les dresscode ! Arrive sur scène Rikkha, avec plumes et corsets. Guitares rock et psychobilly. Public qui ne suit pas. Mais l’énergie y est, je commence à être de meilleure humeur. Quelques numéros de burlesque et de cirque plus tard, le groupe s’arrête. Les dernières performeuses sont à peine présentées. Je ne saurai jamais si le spectacle était fini quand nous sommes partis. Bientôt un compte-rendu plus long sur BelFollies, avec photos.

Dimanche/lundi: un nouvel article sur BelFollies, à propos de la soirée Ne Vuilen Avond à Gand.

Mercredi: invasion de lapins crétins et de black metal.

Jeudi: fatiguée après plusieurs nuits de mauvais sommeil, mais pas autant que diane. AB: James Blackshaw, raga guitar. Beau moment très introspectif. Revoir Kosta, Denis, Maja. Swans: concert bruyant aux trop longues intro et outro avec un Michael Gira imbu de sa personne. L’impression de voir des fous sur scène. Mais pas des gentils fous comme Warren Ellis dans Grinderman. Plutôt des serial killers. Ennui profond. Pas réussi à m’endormir, pas réussi à me réchauffer malgré une double couette.

Eclectic ?

Jeudi. Ballet Royal du Cambodge. Invitée par Fab on the Moon. Ambiance feutrée des fauteuils rouges de Bozar. Public mélangé, beaucoup de Cambodgiens aux côtés de personnes d’un certain âge mais aussi de jeunes. Musique lancinante, répétitive et aux rythmes assez marqués, jouée sur les xylophones en bois roneat et les hautbois sralai aux notes aigrelettes. Accompagnement au chant. Danseuses aux costumes brillants de mille feux, d’ors et de strass, de pierre précieuses. Coiffes augmentant le côté hiératique. Mouvements lents des jambes et des mains, très gracieux, au symbolisme certain. Déhanchement permanent. Une envie de s’assoupir, ou pas. Ou plutôt de se laisser emporter ailleurs. Retour vers Angkor et ses sculptures d’apsaras.

Samedi. Rocambolesque. Première sortie de ma robe vintage sixties, assortie à celle de la Princesse. Nous sommes les sœurs jumelles. Ou Betty Draper accompagnée de Don et Peggy et son beatnik. Bel essai d’eyeliner. Jolie salle aux belles ambiances. Soirée d’effeuillage présentée avec brio par Miss Lolly Wish malgré les contretemps techniques. Plumes, poudre, cupcakes, pirate, opium, sequins, pinup, paillettes. Rêve et séduction.

Lundi. Grinderman. Revoir Denis et Maja. L’impression de voir un groupe de gamins de 15 ans. Ne pas oublier de ramener Warren Ellis à l’asile de fous. Une grande asperge noire qui saute partout, renversant furieusement les pieds de micros. Rock. Pas un seul moment d’ennui. Être fascinée par le côté brut et direct. Oreilles qui bourdonnent. Satisfaction extrême.

 

BelFollies

Où trouver des infos sur le burlesque en Belgique ? sur BelFollies !

Ce site que nous avons créé diane et moi vous proposera un agenda mais aussi des articles sur l’histoire du burlesque et du néoburlesque, des photos de différents événements, des interviews d’effeuilleuses et crooners, et sans doute d’autres choses encore selon nos envies… Si vous avez un spectacle à annoncer, prévenez-nous via belfollies(at)gmail.com.

Parlez-en sur votre blog ou autour de vous !

Paris: shopping

Un des buts de notre citytrip à Paris était le shopping, mais pas n’importe lequel ! J’avais fait une liste d’adresses bien précise, reprenant les desiderata de chacun et noté le tout sur une carte de la ville, ce qui a grandement facilité la tâche.

diane m’avait déjà souvent parlé d’Un regard moderne, en décrivant cette librairie comme une vraie caverne d’Ali-Baba. Des livres, et encore des livres encombrent deux toutes petites pièces, du sol au plafond. Dès qu’un livre dépasse, il fait office de nouvelle étagère pour cinq autres. Quand on entre là, on a peur que tout s’écroule comme un château de cartes, qu’on meure sous une pile de livres et qu’on ne nous retrouve plus jamais. Le patron, invisible quand on rentre, est juché au fond du magasin et connaît son stock sur le bout des doigts. A partir de quelques questions, il propose assez judicieusement des livres qui vont plaire au client. C’est surtout diane qui a trouvé son bonheur (même s’il fait le mien aussi), moi, j’ai été un peu découragée / intimidée de chercher et je regrette finalement de ne pas avoir acheté un livre sur la surf culture. Bilan des achats: Trevor Brown’s Alice, Ranpo Panorama de Suehiro Maruo, Hula. Vintage Hawaiian Graphics (dans la série Icons chez Taschen), Tiki Art Now, vol. 2 et 3, Gloeden, Plüschow, Galdi. Aktphotographien um 1900 (photographies de nus masculins), 666 Photography. Virgin queens and high-camp divas, photos de Gayla Partridge.

Eddy, au milieu des livres – pourvu qu’il ne fasse rien tomber !

Autre lieu indispensable pour la santé mentale de diane: Movie 2000, qui par le plus grand des hasards se trouvait à 2 minutes à pied de notre hôtel. Bonne raison donc pour y passer plusieurs fois ! Magasin lié à Mad Movies, c’est le lieu idéal pour trouver films en tous genres, enfin plutôt du genre fantastique, horreur ou nanar. Avec en prime, les clients réguliers qui traînent toute la journée dans le magasin et récitent réplique de film sur réplique. Je me croyais dans Clerks ou Be Kind, Rewind. Juste pour ça, j’ai attendu diane pendant son choix… Dans son panier: Italie à main armée. Le meilleur du polar italien (Brigade spéciale, La rançon de la peur et Rue de la violence), Forbidden zone, Plaga zombie zona mutante, Dita Von Teese glamour, Vampyres, Salvage, Plague town, La sorcière sanglante, Nue pour l’assassin, L’étrange vice de Mme Wardh, Toutes les couleurs du vice.

Après une visite très fructueuse cet hiver chez Born Bad Exotica, il était indispensable d’y retourner. Période de soldes oblige, je n’ai pas trouvé beaucoup de vêtements à ma taille, juste une petite robe noire très Mad Men pour l’hiver et une robe d’été en tissu à grandes fleurs d’hibiscus. Un petit sac à main rouge complète le tout. Les essais de diane ont été plus fructueux: deux chemises à carreaux Ben Sherman et deux chemises rockabilly. Nous avons complété le tout par deux verres tiki et deux livres, un sur l’histoire du burlesque, l’autre sur des « hula boys and girls » (Striptease from gaslight to spotlight de Jessica Glasscock et Hula girls & Surfer boys 1870-1940 de Mark Blackburn)

Notre chemin a également croisé la librairie japonaise Junku, dont Armalite m’avait parlé. Nous avons eu une envie démesurée de tout acheter mais je me suis finalement limitée à un roman/récit de voyage d’un cuisinier français à Tokyo (Philippe Delacourcelle, Le goût du Japon). Nous venions en fait de la galerie Au bonheur du jour où étaient exposées des photos de nus masculins assez anciennes mais c’était le catalogue de l’exposition passée sur les maisons-closes qui m’y avait attirée (décrit par Mina Pyro).

Un voyage à Paris sans aller aux Galeries Lafayette n’est pas un voyage réussi. Et comme elles se trouvaient à un quart d’heure à pied de notre hôtel, en descente en plus, cela aurait été idiot de pas y mettre les pieds. Juste avant leur entrée, un magasin André dont les chaussures me tentaient bien en voyant leurs photos sur différents blogs. Résultat: deux paires à hauts talons, très soldées: des salomé grises à bord bleu et des babies bleu électriques à découpes sur le côté (de la collection Jeune et Jolie – je me dis juste qu’à l’âge où je lisais le magazine, je n’aurais jamais mis des chaussures aussi hautes !). Un rapide tour ensuite au rayon chaussures des Galeries, puis via French Connection (misère, leurs jupes et robes sont toujours aussi courtes), nous sommes monté à l’espace bagages… pour y acheter une valise, soldée elle aussi et bien utile pour ramener notre butin !

De même, un passage par les Champs-Elysées est toujours utile pour aller chez Séphora, surtout quand on sait que c’est ouvert en moyenne jusque minuit ! Un crayon vert à yeux et un rouge à lèvre rose pailleté MAC ainsi qu’une palette d’ombres à paupières aux couleurs vives Urban Decay ont rejoint ma collection toujours grandissante de maquillage.

Glitter and stars

Pour le temps d’une soirée, l’Archiduc, le plus beau café art-déco de Bruxelles aux cocktails délicieux, a revécu les années folles et l’âge d’or des comédies musicales d’Hollywood. Crooners et pin-ups s’étaient emparés de l’endroit pour y présenter une revue tout en paillettes et romantisme, en plumes et mystère. Et comme aux temps passés, le public, varié, s’était paré de ses plus beaux atours. La Princesse détournait l’attention de son décolleté affriolant par un bibi en forme d’oiseau, son mari était très classe en costume Dries Van Noten; accompagnée de MTLM en cuir viril, Armalite était tout en jupons et robe à pois, avec des chaussures rouges aux talons vertigineux; monsieur et madame Gatsu Gatsu avaient sortis leurs plus beaux vêtements; Stella Polaris étincelait en robe longue, gants en dentelles et sandales à étoiles; diane était  Trader’s Vic, avec moustache et cheveux peignés, en chemise cowboy blanche et chapeau de paille, quant à moi, je portais une petite robe en soie turquoise avec broderies et des fleurs dans mes cheveux relevés. (et en écrivant tout ceci, j’ai l’impression d’être dans un carnet mondain…)

Mais revenons au spectacle: c’est face à un endroit bondé et torride, juste traversé par quelques souffles de ventilateur, que Captain Hugo Van Ferring lance enfin la soirée, suivis de près par des chansons de Miss Lolly Wish * the singing pin-up * et George Bangable, crooner à souhait, en solo ou en duo tandis que Patrick Ouchène propose des morceaux plus rock’n’roll. La mystérieuse Lalla Morte nous fascine avec un strip tease tout en douceur avant d’aller s’endormir dans une valise noire. George nous fait la pièce de l’artiste saoul, puis est vite remplacé par Lolly, suite à une dispute entre amants. Ses chansons ont l’art de rester imprimées dans ma tête et aujourd’hui encore, je chantonne « Miss Lolly Wish, Miss Lolly Wish »… Apparaît alors un homme torse nu avec un verre en main. Va-t’il le renverser sur lui ? Non… il le tend à Lolly, en costume de soubrette, qui a bien du mal à nettoyer les paillettes qui volent partout tout en se déshabillant ! Une chanson de Perez Prado plus tard, interprétée par le latin lover Ouchène, et revoici Lalla Morte. Stella me confie que la pièce qu’elle interprète, From Russia with love, est une des plus belles qu’elle ait vue et je ne peux que confirmer. Ambiance russe, avec chapka en fourrure et accessoires rouges, qui volent bien vite dans la salle. Commence alors un jeu de plumes, cachant et dévoilant le visage de Lalla Morte, tout en douceur et séduction, tout en émotions… Miss Lolly Wish et George Bangable interprètent encore une chanson tout en finesse et sensualité complice mais ce sont les plumes de Lalla Morte qui restent gravées dans mes yeux…

Une gallerie flickr devrait suivre avec d’autres photos.

Le billet de la Princesse.

Le billet d’Armalite .